C’est la bonne nouvelle de ce mois de novembre : une compilation de Mike Johnson. Vivant en France depuis des années, l’ex-bassiste de Dinosaur Jr. n’a rien publié depuis 2006. Il sort, via son Bandcamp, une cassette composée de démos enregistrées avec Jack Endino et Tim O’Heir entre Seattle et Boston en 1993. Guitariste des Snakepit à la fin des années 80, Mike Johnson accède la Ligue des Champions au début des années 90 en intégrant le poste de bassiste de Dinosaur Jr., le temps de trois albums. Mais coincé entre un Lou Barlow et un J Mascis, Mike Johnson est confiné dans l’ombre. Continuer la lecture de « Mike Johnson, Bon Vivant (autoproduit) »
Auteur : Louis Teyssedou
Catégories mardi oldie
Ride, Tarantula (Creation, 1996)
L’amour pour un groupe de rock peut se mesurer à l’attachement que l’on porte aux disques ratés par ledit groupe. On a ainsi rapidement passé l’éponge pour Standing on the Shoulder of Giants d’Oasis (2000) car on se surprend à se dire que Go Let It Out était un single parfait. On se refuse d’oublier tous les disques de The Streets depuis Original Pirate Material et on commence à se dire que cela fait beaucoup. En 2023, Ride fait l’effort de ne pas tourner le dos à son passé. Le groupe d’Oxford a choisi, avec son label, de rééditer Carnival of Light (le toujours difficile troisième album, (1994) mais aussi Tarantula (1996), son album maudit qu’il a toujours rejeté. Et nous aussi. Continuer la lecture de « Ride, Tarantula (Creation, 1996) »
Catégories chronique nouveauté
Teenage Fanclub, Nothing Lasts Forever (PeMa records)
Le Club est donc (vraiment) de retour et nous prend par les sentiments avec ce nouvel album. Plus le nombre d’écoutes de Nothing Lasts Forever augmente, plus le souvenir de la première écoute de Songs From Northern Britain s’impose à nous. En 1997, les Écossais sont au sommet. Creation Records est riche comme Crésus et met Oasis dans le studio 1 et le Teenage Fanclub dans le studio 2 des AIR Studios de Londres. On connait la suite de l’histoire. Oasis sortira avec un disque boursouflé, le Teenage avec leur meilleur album. Enregistré par David Bianco, mixé par George Shilling, Songs From Nothern Britain emmène dans les campagnes écossaises l’héritage luxuriant des Byrds. Continuer la lecture de « Teenage Fanclub, Nothing Lasts Forever (PeMa records) »
Catégories chronique nouveauté
The Coral, Sea Of Mirrors (Modern Sky UK / Run On Records)
Qu’il est loin le temps où les Coral sortaient un disque tous les ans et s’amusaient à écrire des chansons que Noel Gallagher aurait aimé enregistrer.
De 2002 à 2007, ce groupe originaire de Hoylake, une petite station balnéaire située à quelques kilomètres de Liverpool, a tenté l’impossible : sortir comme les Pale Fountains ou Oasis, un chef-d’œuvre. Ils s’en sont approchés (Roots & Echoes, 2007) et ont réussi l’impossible en se faisant voler leur public par les Arctic Monkeys. Pour ne rien arranger, Bill Ryder-Jones, l’un de leurs guitaristes, a claqué la porte au début des années 2010. L’affaire était donc réglée… On s’attendait à ne plus entendre parler de ce groupe qui avait réussi l’impossible en mariant les refrains des Gorky’s Zygotic Mynci aux couplets des Beatles. Continuer la lecture de « The Coral, Sea Of Mirrors (Modern Sky UK / Run On Records) »
Catégories borne d'écoute
Simple comme du Rebelski
Martin Rebelski est un musicien qui a un CV qui en impose. Il a passé des heures et des heures en studio avec les Doves avant de les accompagner sur scène. Quand les jumeaux Jez et Andy Williams et Jimi Goodwin étaient au repos, il a assuré les claviers pour Echo & The Bunnymen et s’est arrêté chez Badly Drawn Boy lors de l’enregistrement de The Hour Of Bewilderbeast (2000). On l’aura tous compris, Martin Rebelski a de sérieuses références. Ce garçon a quand même eu le temps de penser à lui et a enregistré deux albums au début de ce siècle dont l’excellent Thanks For Your Thoughts en 2003 pour Heavenly Recordings. Continuer la lecture de « Simple comme du Rebelski »
Catégories hommage, interview, portfolio
Sinéad et moi
Elle refusait d’être filmée par des hommes. Sa directrice photo revient sur les tournages des premiers clips, avec des photos inédites.
Tout n’a pas été écrit sur I Do Not Want What I Haven’t Got, le deuxième album de Sinéad O’Connor. Produit par Nellee Hooper à Dublin, ce disque fut publié le 20 mars 1990 alors que le monde entier écoutait Violator de Depeche Mode sorti la veille. La machine de guerre conçue par Martin Gore n’éclipsa pas I Do Not Want What I Haven’t Got qui fut l’un des disques les plus vendus des années 90.
Enregistré avec Andy Rourke (The Smiths), Jah Wobble et Marco Pirroni (qui avait été embauché par Adam & The Ants pour Kings of the Wild Frontier), I Do Not Want What I Haven’t Got consacrait l’Irlandaise qui avait déjà marqué des points avec The Lion and the Cobra (1987). Tout n’a pas écrit sur I Do Not Want What I Haven’t Got. La photographie (ou plutôt le photogramme) utilisée par Chrysalis pour la pochette est signée, Dominique Le Rigoleur, une directrice de la photographie française. John Maybury, le réalisateur du clip, a recruté cette directrice de la photographie française car Sinéad O’Connor refuse d’être filmée par un homme. Ce premier clip sera un prélude pour Dominique Le Rigoleur. Continuer la lecture de « Sinéad et moi »
Catégories chronique nouveauté
Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.)
Certains profitent de la pause estivale pour rattraper le retard accumulé tout au long de l’année en matière de lecture ou pour se rendre à Arles pour prendre leur dose annuelle de photographies. D’autres profitent de leur été pour tenter de courir après Robert Pollard et ses Converse. Les Guided By Voices ont encore publié un disque, les Guided By Voices ont donc encore enregistré des chansons hautement recommandables. Welshpool Frillies est le trente-huitième disque du groupe de Robert Pollard et « seulement » le deuxième disque de l’année 2023. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.) »
Catégories léger retour en arrière, post live
Sacrés Spiritualized
Après leur exceptionnelle prestation parisienne fin juin, retour sur la création du son Spiritualized avec Darren Allison, leur producteur et ingé son.
En 2001, Jason Pierce ne lâchait pas la rampe et sortait Let It Come Down. En se promenant entre les rayons d’un disquaire, il ne passait pas inaperçu. Plus fort que Peter Saville et Bernard Sumner réunis, Jason Pierce faisait méticuleusement le nécessaire pour faire dépenser des fortunes à son label pour la fabrication des pochettes de ses albums. Après Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space et sa pochette en forme de boîte de comprimés de médicament, Let It Come Down surgit avec dans les bacs une pochette cartonnée et son motif imprimé en relief. En 2001, les labels avaient de l’argent et pouvaient se permettre quelques folies graphistes. De la folie, il en est nullement question avec Jason Pierce qui a et qui réglera toujours tout au cordeau. Les pochettes ont et seront toujours créées par Farrow Design (Pet Shop Boys), les photographies ont et seront toujours signées Steve Gullick (Damien Jurado, Jason Molina) ou John Ross et les chansons de l’ex Spacemen 3 seront toujours une rencontre étrange entre le Velvet Underground et les Stooges. En 2023, aller voir Jason Pierce en concert, c’est être sur des rails dans une locomotive dont la chaudière serait remplie de champignons. Continuer la lecture de « Sacrés Spiritualized »