Martin Rushent a joué un rôle important dans la carrière de The Human League. Après le départ pour British Electric Foundation/Heaven 17 de deux de ses membres fondateurs, Martyn Ware et Ian Craig Marsh, le groupe enregistre Dare en 1980 avec l’aide du pétulant producteur. Sommé par leur maison de disques de sortir enfin des tubes, The Human League est dans une position délicate avec la démission de ses deux musiciens les plus expérimentés. Virgin leur suggère alors de travailler avec le chevronné Martin Rushent. Le CV de ce dernier est déjà conséquent : après des débuts auprès de Tony Visconti (T. Rex, Fleetwood Mac, ELP etc.), le bonhomme se fait une réputation chez United Artists en signant et produisant des groupes comme les Buzzcocks ou les Stranglers. Continuer la lecture de « The League Unlimited Orchestra, Love and Dancing (Virgin, 1982) »
Auteur : Alexandre Gimenez-Fauvety
Catégories mardi oldie
Daft Punk, Homework (Virgin, 1997)
Évènement du mois de janvier tout juste écoulé : Homework des Daft Punk fête ses vingt-cinq ans. Pour ma part, je fais partie de ces gens qui ont l’impression que les années 90 étaient il y a dix ans. Je suis sûr que vous aussi. Vous vous rappelez alors peut-être ce que vous faisiez cette années-là, et à quel moment précis vous avez entendu pour la première fois les Daft Punk. Peut-être faisiez-vous partie de ces happy few (un terme très nineties en lui-même) qui avaient eu la chance d’écouter le disque en avance ou entendu les premiers maxis du duo parisien chez Soma ? De mon côté, j’avais treize ans et j’ai découvert le groupe à la télévision. Quelques années, à l’échelle d’une vie, ne représentent pas tant que ça ; elles deviennent pourtant des montagnes à l’adolescence. À un an près, vous pouviez devenir fan ou non de britpop et cela aurait pu être Oasis ou Blur. Pour ma part, ma révélation musicale fut électronique. Continuer la lecture de « Daft Punk, Homework (Virgin, 1997) »
Catégories mardi oldie
Dwight Druick, Tanger (Bobinason, 1980)
Historiquement, les États-Unis et l’Angleterre inspirent de très nombreux courants musicaux de la musique pop. Chaque pays interprète ces tendances à l’aune de sa propre culture et ses préférences. Il est passionnant de constater les différentes versions d’une même idée, notamment dans la francophonie. Le Soft Rock californien (aussi appelé AOR, Westcoast ou Yacht Rock) n’échappe pas à la règle. Apparu au début des années soixante-dix dans le sillon du mouvement hippie, le genre connaît sa forme la plus aboutie et élégante à la fin de la décennie avec Fleetwood Mac ou Steely Dan. La France comme le Québec s’y sont bien sûr essayés, de même que de nombreux autres pays (la City Pop japonaise). Du coté de l’Hexagone, Véronique Sanson, France Gall, Michel Berger, Weekend Millionnaire ou encore le duo Grimaldi/Zeiher ont fantasmé sur la côte ouest américaine. Dans la Belle Province, ils s’appellent Diane Tell, Gilles Rivard ou encore Dwight Druick. Continuer la lecture de « Dwight Druick, Tanger (Bobinason, 1980) »
Catégories Chronique en léger différé
Silk Sonic, An Evening With Silk Sonic (Aftermath Entertainment/Atlantic, 2021)
L’art de faire des albums à la fois populaires et exigeants est un noble sacerdoce très sous-estimé. Il est si agréable d’aimer immédiatement une chanson et d’en saisir la qualité d’écriture au fil des écoutes. Silk Sonic, le duo formé par Bruno Mars et Anderson .Paak, appartient à cette catégorie de musiciens pas si prolifiques que ça : les orfèvres de la pop. De Quincy Jones en passant par Electric Light Orchestra, Teddy Randazzo ou la Motown ; ils sont quelques uns à faire des merveilles dans le format imposé du couplet-refrain. Silk Sonic maintient en vie la tradition avec leur premier album An Evening With Silk Sonic (2021). En une trentaine de minutes, le chanteur perfectionniste et le talentueux batteur déploient huit chansons écrites, enregistrées et arrangées selon des codes plus anciens que l’âge du duo réuni. Loin d’être rétro ou un vulgaire pastiche, An Evening With Silk Sonic est une ode aux grooves ondoyants, une flamme intense de plaisir. Ce geyser de mélodies sucrées saturent les veines de douceur. Les deux musiciens convoquent le meilleur de la Philly Soul et des groupes vocaux des années soixante-dix. Qui aurait cru que nous pourrions citer les Chi-Lites ou les Stylistics dans une chronique en 2021 ? L’affaire sonne, en tout cas, merveilleusement bien. Continuer la lecture de « Silk Sonic, An Evening With Silk Sonic (Aftermath Entertainment/Atlantic, 2021) »
Catégories mardi oldie
A Flock of Seagulls, id. (Jive, 1982)
Charrier des groupes et afficher sa vertu snob sont des attitudes au moins aussi anciennes qu’acheter des disques. Le groupe A Flock of Seagulls a longtemps été une victime facile et la source de nombreuses moqueries. La coupe de douilles du chanteur Mike Score n’y est pas pour rien : avec celle de Limahl, elle représente la quintessence du style quatre-vingt. Venu de Liverpool et ne disposant pas du sceau de bon goût des collègues (Echo & The Bunnymen, The Teardrop Explodes, OMD), A Flock of Seagulls n’en a pas moins signé un premier disque vraiment très solide. Il est devenu, depuis, un classique de la new wave britannique.
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Catégories mardi oldie
Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000)
La dance music se prête historiquement mal au format album. Elle semble s’épanouir en maxi ou sur les mixes CD, désormais quasi-disparus. Logique si nous tenons compte de sa qualité première : elle est là pour faire battre le cœur des écumeurs de clubs et les garder le plus longtemps sur la piste. Cette fonctionnalité première du genre s’accommode ainsi difficilement d’un format porté par le jazz puis le rock, à partir du milieu des sixties. La narration n’est tout simplement pas la même. Wookie (2000), l’unique album de Wookie, est une des exceptions à cette règle. Continuer la lecture de « Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000) »
Catégories mardi oldie
The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997)
Décrié par les puristes, le big beat fut un choc esthétique pour beaucoup d’adolescents à la fin des années 90. Si certains groupes frisent la blague potache, d’autres ont démontré que le genre en avait sous la semelle. Parmi eux les Chemical Brothers, Fatboy Slim et The Prodigy auront toujours une place particulière dans notre chair. The Fat of the Land (1997), de ces derniers, fut un pain dans la gueule de ceux qui l’écoutèrent, à la fin des années quatre-vingt-dix. La sainte trinité qu’il forme avec Dig Your Own Hole (1997) et You’ve Come a Long Way, Baby (1998) fut une machine à convertir les teenagers à la musique électronique. Omniprésents dans les bandes originales de jeux vidéos comme Wipeout 2097 (1996) ou Fifa 99 (1998) et de films comme Spawn (1997) ou Matrix (1999), les morceaux de ces groupes ont amené les machines des clubs jusqu’aux chambres des adolescents. Continuer la lecture de « The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997) »
Catégories mardi oldie
Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner)
1977, la révolution punk gronde, pourtant le soft rock se porte merveilleusement bien et continue de se vendre par palette entière. Si les Ramones ou Talking Heads font vibrer les petits cœurs fragiles de critiques extatiques, le grand public américain se précipitent sur les disques de Steely Dan ou des Doobie Brothers. En France, le rock d’avant le punk se porte aussi très bien. De Dire Straits en passant par Supertramp ou Alan Parsons Project, les Français ne sont pas franchement convertis aux épingles à nourrice. Longtemps considérés avec une certaine défiance, les gros vendeurs des seventies ont, ces dernières années, été largement réhabilités. Cité par de nombreux artistes (Best Coast, Haim etc.) comme une référence, Fleetwood Mac est incontestablement une des têtes d’affiche de la décennie. Continuer la lecture de « Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner) »