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#unknownpleasures40 (3)

En 1979, je vole une voiture et je décide de traverser la Manche pour aller voir Joy Division en concert. Bizarrement, la traversée en ferry se passe bien et j’arrive sans encombre à Manchester, impatient de voir ce groupe dont tout le monde parle dans la cour de l’école. Oui, car j’ai oublié de vous le dire : en 1979, j’ai neuf ans. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (3) »

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#unknownpleasures40 (2)

Joy Division Unknown Pleasures
« Unknown Pleasures » sur la platine de Christophe Basterra, ce matin.

Ce n’est pas un jour à récrire l’histoire. À faire croire que… alors que non, bien sûr, je n’ai pas acheté Unknown Pleasures le jour, ni même l’année de sa sortie. En 1979, j’écoutais le top d’Europe 1Making Plans For Nigel était bien classé – et j’avais les deux premiers albums de The Police en cassette, qui tournait en boucle dans mon petit magnétophone portable. C’est même un jour à redire à quel point je préfère le groupe d’après. Mais peu importe. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 (2) »

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#unknownpleasures40

Joy Division Unknown Pleasures
« Unknown Pleasures » sur la platine de Christophe Basterra, ce matin.

Août 1987, sur le marché de Pise, les pièges à touristes s’accumulent et la tour penche vraiment. Sur les étals, je suis proprement sidéré par le culte voué par les transalpins à Jim Morrison. Badges, drapeaux, ticheurtes, bobs et n’importe quoi, le mausolée érigé aux Doors et à leur chanteur pouet-pouet disparu est partout.

Alors je dis à mon oncle :

— Tu verras dans 10 ou 20 ou 30 ans, ce sera Ian Curtis et Joy Division.

J’ai quinze ans, bientôt seize. Et ma prédiction un peu bravache se révèlera tout à fait juste. Continuer la lecture de « #unknownpleasures40 »

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Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor)

De toutes les belles lignes qui frappent durant Reward, « solitude is wrinkles in the dirt » (la solitude est les replis dans la saleté), est celle qui vient soudain tendre l’air à l’écoute de ce nouvel album de Cate Le Bon. Je me souviens d’un passage dIdiotie dans lequel Pierre Guyotat racontait avoir pris conscience de sa puissance poétique en tentant de « rafraîchir l’air à la faveur des mots » : à mes oreilles, « solitude is wrinkles in the dirt », ça jette un froid. Du froid, il y en a pourtant peu dans ce Reward qui curieusement débute à Miami – quand bien même il n’y fut ni écrit, ni enregistré, bien au contraire – dans une luxuriante entrée au matière. Une fois les arrangements, et leur discrète étrangeté, installées, la chanteuse galloise joue du dispositif : il n’est question de la Floride qu’à l’arrivée du refrain, les couplets eux glissent l’auditeur dans un état rêveur et déconcertant qui ne s’approfondira que davantage. « Move with me » intime-t-elle lors de son introduction en territoire du rêve. Continuer la lecture de « Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor) »

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Fat White Family – Tendres pervers

Fat White Family
Fat White Family

Il existe des moments de télévision pendant lesquels, on aimerait – avec une once de sadisme et beaucoup de naïveté – que tout dérape, comme à la grande époque. Le 17 mai dernier, les trublions de Fat White Family étaient les invités du Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Puisque « le groupe le plus trash et bordélique de tout le Royaume-Uni » (sic) est le dernier héritier d’une longue lignée de musiciens situationnistes qui semblent avoir lu Lipstick Traces (Greil Marcus, 1989) et en avoir fait leur livre de chevet, on pouvait rêver d’un bel incident télévisuel. A quoi peut bien ressembler leur tentative d’entrisme dans la société du spectacle ? On s’imaginait déjà chanter Where’s Yann Barthès Now? comme les Television Personalities ironisaient jadis sur le sort du pauvre Bill Grundy. Au lieu de ça, le spectateur a eu droit à une simple interprétation du single Feet, dans une performance conforme à toutes les règles du CSA et dans une mise en scène parfaitement sous contrôle. Continuer la lecture de « Fat White Family – Tendres pervers »

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The Proper Ornaments, Six Lenins (Tapete records)

Presque dix ans de carrière discographique pour The Proper Ornaments et toujours le même sentiment diffus : le groupe semble être si fragile et pourtant il résiste fort bien. Peut-être que sa modestie n’y est pas étrangère, la formation évoluant régulièrement dans l’ombre des autres projets de James Hoare. Qui aurait misé un penny sur le duo formé par Max Oscarnold (ex-Let’s Wrestle et actuel membre de TOY) et le guitare de Veronica Falls à l’époque de la sortie du premier single sur le label Make a Mess ? Continuer la lecture de « The Proper Ornaments, Six Lenins (Tapete records) »

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The Leisure Society, Arrivals And Departures (Ego Drain/Modulor)

The Leisure SocietyDepuis quand n’avait-on pas écouté – réécouté même – un double album dans son intégralité dès sa découverte, sans éprouver la moindre trace de lassitude, sans tricher en en fractionnant les longueurs indigestes ou fastidieuses ? On a beau chercher, farfouiller dans les tréfonds de vieux souvenirs d’adolescence : la réponse ne s’impose pas. Contrairement à ce cinquième album de The Leisure Society qui s’est immédiatement incrusté avec une force inattendue dans les recoins d’un quotidien dont il a pris possession depuis quelques semaines. Fascinant jusque dans ses moindres méandres, impossible à déloger de cette place centrale et privilégiée qu’il occupe d’ores et déjà tout près du cœur, le diptyque composé par Nick Hemming et Christian Hardy semble doté d’une force et d’une évidence que ne possédaient pas tout à fait les quatre premiers volets d’une œuvre pourtant très appréciable et conséquente. Continuer la lecture de « The Leisure Society, Arrivals And Departures (Ego Drain/Modulor) »

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Young Gun Silver Fox, AM Waves (Légère Recordings)

Young Gun Silver FoxPas un jour ne passe sans que l’un d’entre nous annonce son départ des réseaux sociaux. La démission de facebook devient l’une des nombreuses figures de styles du monde contemporain, une manière d’affirmer aux yeux des autres sa singularité. Reconnaissons être tous plongés dans une certaine lassitude vis à vis de l’application (ou du site) du géant américain ; la spontanéité des débuts a laissé place à une communication resserrée et contrôlée pas toujours propice à découvrir et échanger avec les autres. Mais parfois des limbes, surgit l’inattendu. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, AM Waves (Légère Recordings) »