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Le club du samedi soir #15 : Who Says Girls Can’t Drum ? (partie 1)

Viola Smith et ses 17 percussions en 1941.

Une idée persistante voudrait que la batterie soit un instrument de mec.
Il faut dire que pendant longtemps, les nanas jouant de la batterie se sont faites aussi rares que l’eau dans le désert. Si dans l’histoire des musiques populaires les chanteuses n’ont jamais manqué, les filles ont en revanche mis du temps à se faire une place comme musiciennes professionnelles, quel que soit l’instrument pratiqué. Quant à elles, les batteuses ont longtemps été totalement sous-représentées. La pionnière d’entre elles, Viola Smith, aujourd’hui âgée de 108 ans (!), a dû se sentir bien seule lorsqu’elle se produisait dans les années 1930-1940 dans un milieu de musiciens de jazz archi-macho, trusté par les mâles.

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Le club du samedi soir #14 : Love songs

Love Songs

Que ce soit à la RPM ou avec Section26, j’ai toujours adoré ça : les conversations à bâtons rompus autour d’un coin de table ou d’un coin de Messenger, une idée qui en amuse un, puis l’autre et c’est la naissance d’un projet. C’est exactement comme ça qu’est née cette mixtape, lors d’un échange à trois (oui, trois) un matin de juillet, une remarque au sujet d’une chanson (je crois qu’il s’agissait de la tourneboulante Love At First Sight de The Gist – et nous y reviendrons) et la balle saisie au bond : “Tenez, et si on faisait un Club du Samedi Soir qu’avec des chansons dont le titre contient le mot ‘Love’”. Environ deux cents échanges de liens YouTube plus tard, nous étions persuadés que nous tenions là une vraie fausse bonne idée. Alors, autant la concrétiser. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #14 : Love songs »

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Le club du samedi soir #13 : Chaleur

Anna HB
Linogravure : Anna HB

« Il fait chaud » est sûrement la phrase que j’ai le plus entendu, mais aussi celle que j’ai le plus dit ces dernières semaines. Voilà donc une playlist compilée dans la chaleur du mois d’août, remplie de morceaux qui selon moi, se lient plutôt bien à la torpeur estivale.
Bien sûr, c’est très subjectif, mais peut être trouverez vous aussi les reverbes à ressort de Joe Meek rafraîchissantes, ou que la bossa Nova d’Antonio Carlos Jobim fait rêver à des cocktails glacés, ou encore que les Electric Prunes vous rappelleront ces nuits d’orages réconfortantes.
Sinon, vous pouvez toujours vous amusez à danser un slow transpirant sur du Roy Orbison, ou de danser sur le tube d’été de Todd Rundgren, ça ne fait jamais de mal. Et si la danse n’est pas votre dada, avec une bière ou une limonade, ça devrait être une bande-son adéquate.

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Le club du samedi soir #12, Peintres, peintures & musiciens

Beauford Delaney⁠,Marian Anderson (détail), 1965.
Beauford Delaney⁠, Marian Anderson (détail), 1965.

Si c’est le regardeur qui fait le tableau comme l’a dit Duchamp, est-ce l’écouteur qui fait la musique ? Et que se passe-t-il lorsque le musicien se fait regardeur ? Se demande-t-il si la trame nue de la toile est le silence du peintre ? Est-il ébloui de trouver en lui un alter ego troublant ? Se demande-t-il si la surface vide encore à naître est l’écho parfait des moindres bruissements du monde muet qui soudain se fait mélodie dans l’espace de son désir de créer ? Mon postulat éthologique d’une liaison inévitable entre ces deux espèces d’êtres, soit peintre et soit musicien, comporte une liste interminable d’exemples sous forme d’amitiés indéfectibles et d’œuvres jumelles. Qu’il s’agisse de liaisons créatives imaginaires ou non entre maîtres réels ou rêvés et élèves plus ou moins disciplinés. De Frédéric Chopin et Eugène Delacroix à Pierre Boulez et Paul Klee, en passant par Debussy et Claude Monet… mais particulièrement, puisque c’est l’image qui vous regarde ici, à travers les yeux de la contralto Marian Anderson peints par Beauford Delaney, qui par son portrait célébra celle qui fut la première femme africaine-américaine à chanter au Metropolitan Opera à New York. En ce qui concerne le champ pop moderne, ce lien créatif oculo-auditif n’est pas en reste non plus. Et cette playlist en est une tentative de démonstration pleine de bonne et mauvaise foi qui ne tient qu’à ma volonté de faire tenir ma propre vision. Écoutez donc et fermez un peu les yeux pour voir ! Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #12, Peintres, peintures & musiciens »

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Le club du samedi soir #11 – Sur un écran géant

Lee Remick à la plage

« Pendant cinquante ans, la musique pop a été créée et consommée de la façon qui suit : tu entendais un disque à la radio ou tu lisais à son sujet dans la presse ; tu l’achetais le samedi ; tu le prêtais à un ami ou tu le lui enregistrais ; il te rendait la pareille avec un autre disque ; c’était comme un réseau secret ; c’était ainsi que tu te faisais des amis, que tu rencontrais des filles et que tu composais la bande originale de ton univers ». Ce préambule qui ouvre l’excellent livre de Bob Stanley intitulé Yeah Yeah Yeah – The Story Of Modern Pop (paru en 2013 chez Faber & Faber, mais pas encore traduit en français – on n’est plus à une idiotie près) n’a rien de nostalgique – quoi que pourraient en penser certains champions du troll. Quand il écrit ces lignes, l’auteur ne dit pas « c’était mieux avant ». Il retranscrit juste une réalité. Et je suis d’autant mieux placé pour le savoir que ce fut aussi la mienne, surtout celle de mes années 1980 et 1990. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #11 – Sur un écran géant »

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Le club du samedi soir #10 – Brexitpop UK 90’s

En ces temps troublés où la conjuration des imbéciles (kikoo Boris, Nigel et Domenic) semble remporter tous les suffrages, il me semble de bon aloi de se souvenir que les îles Britanniques furent juste avant le nouveau siècle un bien beau laboratoire. Bien sûr, il y eut la Britpop avec ses cancres appliqués et ses glorieux génies, mais même si son côté rétrograde pour ne pas dire conservateur ont permis de faire passer l’Indie Pop dans le mainstream avec ses rainures royales comme ses plus abominables atrocités (Kula Shaker, ne pardonne pas, n’oublie jamais), certains alors n’en avaient cure* et traçaient une tangente dans l’exploration passé/futur, le refus des dogmes établis. Et un petit revival Krautrock fourbe mais pas bien méchant. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #10 – Brexitpop UK 90’s »

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Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie

Pour beaucoup, la carrière de Ian Broudie se résume à Lightning Seeds, groupe qu’il a fondé en 1989 et qui a rencontré un énorme succès outre-manche. Ce serait oublier la richesse d’un parcours qui a commencé sur les cendres de la scène punk de Liverpool. Aux côtés d’Holly Johnson et de Bill Drummond, il se fait remarquer au sein de Big In Japan. Dès leur séparation, il ne cessera d’alterner entre projets au sein de différentes formations (Original Mirrors, Care, Bette Bright and the Illuminations) et une carrière de producteur entamée en 1980 avec le single Rescue d’Echo & The Bunnymen. Avant de fonder Lightning Seeds en 1989, on le retrouve associé à la production de plusieurs albums majeurs dont certains pour The Pale Fountains, The Colourfield, The Fall ou bien Noir Désir. Si certaines collaborations n’ont pas toujours bien vieilli (on lui reproche souvent d’avoir massacré le premier album de Shack, Zilch), il a su s’adapter aux principaux mouvements musicaux trois décennies durant avant de quasiment disparaître de la circulation en 2009. La musique qu’il publiait alors sous son propre nom, le trop méconnu Tales Told ou avec Lightning Seeds, le magnifique Four Winds, était en total décalage avec son travail pour les dispensables et déjà oubliés The Subways ou The Automatic. Il se contente depuis de tourner au royaume-uni avec Lightning Seeds. En attendant avec impatience un retour discographique, cette playlist rend un hommage à cet acteur incontournable et trop discret de la pop de ces quarante dernières années.  Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie »

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Le club du samedi soir # 8 : Kraftwerk influences

Florian Schneider de Kraftwerk

La disparition de Florian Schneider, cofondateur de Kraftwerk avec Ralf Hütter le 21 avril dernier, n’a probablement pas eu l’écho qu’elle aurait du avoir, en partie à cause du contexte de pandémie. Cette mixtape est une sorte de mea culpa. En découvrant la techno pendant les années 90, tant d’artistes, Aphex Twin en premier, citaient le groupe de Düsseldorf comme la référence absolue. A tort sans doute, j’ai sciemment évité le groupe allemand, car le snob musical que j’étais les jugeait trop évidents. Ce n’est qu’au terme d’un concert triomphal aux Transmusicales 2004 que j’ai vraiment mesuré l’étendue de mon erreur. Ils avaient inventé bien plus que la musique synthétique : ils ont initié la pop moderne. Au-delà des rythmes en boucle et les bleeps si chaleureux, ce sont surtout les mélodies que l’on retient, qu’il s’agisse des Robots, de Trans Europe Express, Numbers ou Radioactivity. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 8 : Kraftwerk influences »