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Anika : La fin des compromis

Anika
Anika / Photo : Coralie Gardet

En juillet dernier, Annika Henderson faisait son retour avec un second album, Change, onze ans après celui qui avait fait connaître son nom en 2010, Anika. Alors journaliste politique entre Londres et Berlin, où elle vit désormais, l’Anglaise de Surrey avait répondu à l’appel de Geoff Barrow, membre fondateur de Portishead, à la recherche d’une chanteuse pour un projet encore jeune à l’époque, BEAK>. Neuf titres, dont sept reprises, de Bob Dylan, Ray Davies ou Yoko Ono, étaient nés de cette rencontre. La voix grave et sépulcrale d’Anika, souvent comparée à celle de Nico, assortie d’arrangements entre post-punk et dub, avait soufflé un vent froid mémorable sur ces grands classiques des années 1960. C’est sans surprise qu’on la retrouvait, en 2016, signée sur le plus sombre des labels indés, Sacred Bones, en meneuse du groupe Exploded View. Aujourd’hui, ce sont ces deux maisons, Sacred Bones et Invada, le label de Barrow, que la chanteuse a choisies pour publier son dernier album, son plus personnel et intime. Elle nous parle de son processus de création et de sa manière de le diriger, sans compromis, dans un entretien accordé fin septembre à Angers, quelques heures avant sa performance au Levitation France.

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Selectorama : Anika

Avant son concert samedi au festival Idéal Trouble à Paris et une tournée française, quelques pierres blanches sur le chemin de la germano-britannique.

Anika
Anika / Photo : Sven Gutjahr / Invada Records

L’impact créatif des confinements commence à sérieusement se ressentir. Pour une majorité d’artistes, ce temps libre aura apporté une pause salvatrice permettant de recharger les batteries et de se poser pour composer. Pour d’autres, cette période a été violente et traumatique. C’est le cas d’Anika qui, onze années après son premier album solo, revient avec un disque au pessimisme contagieux. Change est pourtant loin d’être une œuvre opaque. Ses angoisses et inquiétudes ressortent sous la forme d’une musique synthétique, parfois minimaliste, intense, mais toujours mélodique et inventive. La froideur apparente contraste sur certains titres avec une basse chaleureuse sous influence dub (Finger Pies, Naysayer), à mille lieux des sons post-punks éternellement recyclés. On pense beaucoup à Nico (Anika est mi allemande, mi anglaise), principalement à cause de sa voix et de son phrasé. La présence d’un titre extrait de Desertshore dans ce Selectorama n’est sans doute pas innocente. De la même façon, les titres qu’Anika a sélectionné parlent d’eux-mêmes et résument Change à merveille. Ils créent un ensemble musical cohérent, mélange d’expérimentations, de noirceur, de douceur et d’optimisme. Un bon résumé de la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Anika »