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Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986)

Au milieu des années 80, la première vague de groupes indie-pop se fédère souvent autour de quelques formations emblématiques, parfois encore en activité. Des années soixante, les fantômes des Byrds et du Velvet Underground visitent les guitares Rickenbacker et les pédales fuzz de groupes comme les Smiths, R.E.M., Primal Scream,  The Jesus and Mary Chain, The Pastels ou Spacemen 3. Beaucoup piochent aussi dans le plus récent. La sensibilité pop des Buzzcocks et des Ramones irrigue ainsi les créations de nombreux groupes à travers l’Europe. Qu’ils viennent d’Ecosse (Soup Dragons, Shop Assistants), d’Angleterre (Talulah Gosh) ou de France (G.P.S., Les Calamités), nombreux sont les musiciens et musiciennes touchés par les mélodies entêtantes et sucrées de ces groupes de punk, plus bruyants que réellement méchants. Continuer la lecture de « Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986) »

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Dean Wareham, I Have Nothing to Say to the Mayor of L.A. (Double Feature Records)

Dean Wareham

Pendant de nombreuses années, Dean Wareham a été une icône new-yorkaise. Une icône d’abord musicale : étudiant à la Dalton School de New York, il rencontre Damon Krukowski et Naomi Yang avec qui il forme, en 1987, à l’université Harvard, Galaxie 500. Quatre ans et trois chefs-d’œuvre plus tard (Today, 1998 ; On Fire, 1989 ; This is Our Music, 1990), le groupe se dissout et Wareham recrute un ex-The Feelies et un ex-The Chills pour fonder Luna, deuxième trio mythique. A partir de 2005, tout en composant pour lui-même ou aux côtés de sa femme Britta Phillips pour le duo Dean & Britta, il s’impose aussi dans le cinéma indépendant new-yorkais : des réalisateurs purement brooklyniens comme Noah Baumbach ou Greta Gerwig font appel au couple pour composer la bande originale de leurs films, et il apparaît en tant qu’acteur dans une dizaine de films et séries (y compris, entre deux réalisations pointues, un épisode de New York, police judiciaire). De quoi régulièrement oublier que depuis 2013, c’est dans la capitale-même du cinéma, Los Angeles, qu’il évolue. Son nouvel album, le troisième en solo, est là pour nous le rappeler.

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Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma)

1983 est une année importante pour la musique pop. La sortie du synthétiseur DX7 contribue à drastiquement changer le son de la pop mainstream. Les synthétiseurs font certes de régulières apparitions dans les charts depuis les années soixante dix, mais ils sont souvent utilisés dans un contexte organique. Au début des années quatre-vingt, le paradigme change. Il est possible d’envisager des productions réalisées à 100% avec des outils électroniques, comme des boîtes à rythmes, des samplers (pour ceux qui en ont les moyens), des séquenceurs. La bascule est radicale. Au zénith de la culture yuppie et de la célébration de la réussite, tout le monde adopte ce nouveau son. Signe de modernité triomphante, il ringardise instantanément le reste. Un village gaulois résiste cependant dans l’ombre. Continuer la lecture de « Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma) »

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Pearl & The Oysters « Treasure Island » (Tip Top Recordings / Feeltrip)

Pearl & The Oysters
Pearl & The Oysters / Photo : Laura Moreau

français Pearl & The Oysters, duo français formé de Juliette Davis et Joachim Polack, désormais installé à Los Angeles après avoir écumé la Floride, revient le 3 septembre avec un nouvel album intitulé Flowerland (Tip Top Recordings/ Feeltrip). Si le groupe a changé de label, après deux albums chez Croque Macadam (le label que j’ai fondé), Pearl & The Oysters (2017) et Canned Music (2018), les amateurs de la formation pop ne seront pas déroutés par les nouvelles compositions du duo. Treasure Island, envoyé en éclaireur, donne le ton. La chanson confirme l’appétence des Franco-américains pour les tempi modérés et les teintes mi-figue mi-raisin. Groovyla composition évoque la nostalgie des étés finissants, quand le soleil a doré la peau et qu’il est temps de repartir au boulot… Une chanson délicate et élégante avec ce petit soupçon de fantaisie dans la production. Un nouvel album qui saura sans doute trouver son public, notamment chez les amateurs de Mild High Club, Dent May, Drugdealer, Mac Demarco ou Homeshake.

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Axolotes Mexicanos, :3 (Elefant Records)

Axolotes MexicanosFou comme on croit parfois se targuer d’écouter régulièrement de la pop, jusqu’au jour où l’on se retrouve réellement le nez dedans. Avec du sucre plein la figure, terrassé par un torrent de mélodies si franches et si bubblegum qu’elles filent du rose aux joues et des constellations dans la pupille. Avec Axolotes Mexicanos, ça se passe comme ça. Trente secondes chrono avec eux et voilà le cœur qui flagelle, foudroyé par la timidité. On se trouve tout embrassé face au sourire franc et radieux d’un album si coloré et si puissamment jovial, qu’aucune once de morosité ou d’ironie ne pourrait abimer. Un album si indubitablement pop qu’on lui laisserait bien l’exclusivité de l’étiquette. Continuer la lecture de « Axolotes Mexicanos, :3 (Elefant Records) »

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The Great Divides dans le TGV Morlaix / Paris Montparnasse

Brignogan-Plage / Photo : Coralie Gardet
[Lamballe]

Ce train me ramène à Paris, après trois semaines passées dans le Finistère. Au début, cela ne devait être qu’une semaine, puis le séjour s’est prolongé, deux fois. Le temps passait plutôt vite là bas, ce qui m’allait bien. Trois semaines écoulées, c’est trois semaines de moins jusqu’à ce que les choses s’arrangent – car elles s’arrangeront. J’ai lancé cet EP à la gare de Lamballe, sur recommandation de Spotify.

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The Bongos, Drums Along The Hudson (PVC)

Drums Along The Hudson, premier album de The Bongos, raconte en filigrane les tâtonnements de la scène indépendante américaine des années quatre-vingt. Si Murmur de R.E.M., publié en 1983, est généralement considéré comme l’an zéro de l’indie-pop étasunienne, de nombreux groupes développent, en marge du punk ou de la new-wave, les fondations de l’indie au début de la décennie, notamment de ce son jangle-pop, compilé récemment par Captured Tracks (Strum & Thrum: The American Jangle Underground 1983-1987). Menés par Richard Barone et originaires d’Hoboken dans le New Jersey, The Bongos relient en effet les dBs aux Feelies. Les trois groupes déploient une certaine idée de la pop à guitare au son clair, un peu sèche et sans fioriture.

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The Dukes of Stratosphear, 25 O’Clock (Virgin)

Au milieu des années quatre-vingt, les membres d’XTC s’offrent une pause en enregistrant 25 O’ Clock (1985) avec l’aide précieuse de John Leckie (Stone Roses, Human League, Felt, The Posies…) À la surprise du groupe, l’EP se vend mieux que The Big Express (1984), le disque précédent de la formation de Swindon. Derrière l’alias The Dukes of Stratosphear, nous trouvons ainsi les têtes pensantes d’XTC (Andy Partridge et Colin Moulding) accompagnées du fidèle Dave Gregory (membre quasi-permanent du groupe à partir de 1979) et de son frère Ian à la batterie. Les prémices du projet remontent à la fin des années soixante-dix. Continuer la lecture de « The Dukes of Stratosphear, 25 O’Clock (Virgin) »