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Cate le Bon : « Je suis une éternelle sauvage »

Cate Le Bon
Cate Le Bon

De l’extérieur, Cate Le Bon a le profil type de l’artiste qu’il est facile de dénigrer. Sa musique est devenue plus cérébrale au fil des albums, son image plus travaillée et ses influences artistiques pointues largement étalées en interviews. On pourrait presque appeler ça “le syndrome PJ Harvey”. Pourtant, comme la prêtresse du Dorset, malgré des apparences souvent trompeuses, sa discographie sent la remise en question, la fragilité liée à l’écoute de son instinct et une forte envie de ne pas suivre la norme. En seulement six albums, Cate Le Bon a réussi à ouvrir de nouvelles pistes pop avec un son et une structure uniques qui ont influencé de nouveaux artistes et lui ont permis de gagner le respect des vieux briscards. Son compatriote Gruff Rhys en tête, qui a cru en elle dès le début et chez qui elle s’est réfugiée pour composer Pompeï, son nouvel album. Suite logique et aventureuse du fabuleux Reward, Pompeï est sans doute son album le plus cohérent soniquement à ce jour. Continuer la lecture de « Cate le Bon : « Je suis une éternelle sauvage » »

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Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor)

De toutes les belles lignes qui frappent durant Reward, « solitude is wrinkles in the dirt » (la solitude est les replis dans la saleté), est celle qui vient soudain tendre l’air à l’écoute de ce nouvel album de Cate Le Bon. Je me souviens d’un passage dIdiotie dans lequel Pierre Guyotat racontait avoir pris conscience de sa puissance poétique en tentant de « rafraîchir l’air à la faveur des mots » : à mes oreilles, « solitude is wrinkles in the dirt », ça jette un froid. Du froid, il y en a pourtant peu dans ce Reward qui curieusement débute à Miami – quand bien même il n’y fut ni écrit, ni enregistré, bien au contraire – dans une luxuriante entrée au matière. Une fois les arrangements, et leur discrète étrangeté, installées, la chanteuse galloise joue du dispositif : il n’est question de la Floride qu’à l’arrivée du refrain, les couplets eux glissent l’auditeur dans un état rêveur et déconcertant qui ne s’approfondira que davantage. « Move with me » intime-t-elle lors de son introduction en territoire du rêve. Continuer la lecture de « Cate Le Bon, Reward (Mexican Summer / Modulor) »