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Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records)

Si les fans de Sonic Youth devront encore patienter jusqu’en octobre pour pouvoir se ruer sur Sonic Life – l’autobiographie de Thurston Moore dont on imagine qu’elle recèlera des trésors de propos érudits sur la musique -, ceux-ci peuvent depuis quelques jours se délecter du premier album live officiel de leurs idoles. Depuis la fin du mythique groupe de noise-rock new-yorkais en 2011 – consécutive à l’inimaginable séparation du couple Thurston Moore / Kim Gordon -, on aurait pu penser que la messe était définitivement dite pour cette formation légendaire née en 1981. Alors qu’aujourd’hui Kim Gordon s’épanouit dans son projet Body/Head, que Lee Ranaldo et Thurston Moore naviguent en solo, que Steve Shelley a rejoint les Bush Tetras et que Mark Ibold s’éclate à nouveau avec Pavement, nous avions fait notre deuil du groupe. Il nous restait quand même la bagatelle de 16 albums studio – sans compter la pléthore de EP et de singles – pour nous consoler. Nous n’avions néanmoins pas pas boudé notre plaisir lors de la sortie du EP In/Out/In, publié discrètement en 2022, disque qui contient de sidérants morceaux de bravoure expérimentaux comme Social Static et des riffs au sonorités extra-terrestres comme l’étonnante Machine. Mais personne ne s’attendait à ce qu’un album live entier émerge du néant. Et il s’agit vraiment d’une très bonne surprise, à double titre. Continuer la lecture de « Sonic Youth, Live in Brooklyn, NY, 2011 (Silver Current Records) »

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Guy Cabay, Cabaycédaire (Tricatel)

On connaît les capacités impressionnantes du monde de la musique à recycler : d’un pensionnaire discret plutôt habitué au bac à soldes dans son pays, la Belgique (dixit des habitants tout à fait renseignés), le label Tricatel, terrassé par un coup de foudre, a mis tout son pouvoir pour donner une nouvelle vie à des chansons enregistrées dans les années 70 par Guy Cabay. Et on peut les remercier parce qu’on a le même coup de foudre. Continuer la lecture de « Guy Cabay, Cabaycédaire (Tricatel) »

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The Chemical Brothers, haut les mains

The Chemical Brothers
The Chemical Brothers

Alors que le tandem a mis le Parc de Saint-Cloud sens dessus dessous la nuit dernière et qu’une biographie intitulée Paused in Cosmic Reflection et écrite par le brillant Robin Turner – attaché de presse historique du groupe et déjà auteur d’un très bel ouvrage sur notre label de cœur Heavenly Recordings – va paraitre le 28 octobre prochain, c’était le bon moment de remettre la main sur une interview de The Chemical Brothers réalisée au printemps 1999, à quelques semaines à peine de la sortie de Surrender – le disque qui a définitivement lancé la carrière internationale d’Ed Simons et Tom Rowlands, entre une pub pour la compagnie Air France (la berceuse psyché Asleep For A Day, interprétée par la pas commode Hope Sandoval  et tournée par le surdoué Michel Gondry – futur réalisateur du clip de Star Guitar) et les présences entre autres de Bernard Sumner ou Noel Gallagher. Continuer la lecture de « The Chemical Brothers, haut les mains »

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Selectorama : The Gentle Spring

The Gentle Spring / Photo : Phillipe Dufour
The Gentle Spring / Photo : Phillipe Dufour

On ne se refait pas : dès que le mot Spring apparait dans le nom d’un groupe, c’est toujours une curiosité assez dingue qui m’envahit… Et vous savez quoi ? Elle est rarement déçue. La dernière fois n’a pas dérogé à la règle – peut-être même encore moins que d’habitude. Parce qu’entre autres, c’est l’histoire qui bégaye quand on s’y attend le moins ‒ et parfois, c’est vrai, c’est très bien ainsi. Chez le label brestois de Too Good To Be True Records (un nom pas loin d’être parfait), on retrouve ainsi la trace de Michael Hiscock, le gars qui a signé deux des plus parfaites lignes de basse de l’histoire de l’indie pop – Sensitive et Missing The Moon de The Field Mice, le groupe qu’il formait avec le mutique Bobby Wratten et qui a accompagné à peu près tous nos fantasmes des années de fin d’université. Continuer la lecture de « Selectorama : The Gentle Spring »

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Lael Neale : « Je ne veux pas que l’on puisse dater mes chansons »

Lael Neale / Photo : Alain Bibal
Lael Neale / Photo : Alain Bibal

Après une période de remise en question artistique de presque six années, Lael Neale semble avoir trouvé la formule lui accordant une liberté musicale croissante avec pour éléments de base son Omnichord et un enregistreur cassette. Avec Star Eaters Delight, elle confirme son statut d’ovni musical. Moins dépouillé que le précédent, l’album dévoile une palette plus riche et plus agressive. Entre le passé et le présent, Lael Neal crée une atmosphère unique qui, bien qu’efficace sur disque, prend toute son ampleur sur scène grâce à une présence magnétique et des interprétations dont la puissance et la conviction bénéficient d’un son moins lo-fi. C’est d’ailleurs lors de son passage à La Boule Noire à Paris que Lael nous a accueilli dans sa loge. Loin d’être la personne timide que l’on pourrait imaginer, c’est une femme sûre d’elle, heureuse d’avoir enfin trouvé sa voie qui nous raconte en détail le chemin parcouru pour arriver à la reconnaissance critique et publique de son travail, mais aussi de ses envies pour le futur. Continuer la lecture de « Lael Neale : « Je ne veux pas que l’on puisse dater mes chansons » »

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Lush, Spooky, Split & Lovelife (4AD)

Sept ans après la fin d’une reformation en eau de boudin – les tensions subsistent entre les deux têtes pensantes Emma Anderson et Miki Berenyi –, 4AD, le label anglais qui a donné au post-punk son rang de cathédrale sonique, réédite les trois albums de Lush, groupe qui n’a jamais eu le droit au statut qu’il aurait amplement mérité – et ce même si le troisième album a récolté les lauriers d’un certain succès populaire… Retour sur le parcours et les chansons d’une formation maitre dans l’art du grand écart. Continuer la lecture de « Lush, Spooky, Split & Lovelife (4AD) »

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Guilty pleasure : « Bullet The Blue Sky » par U2 (The Joshua Tree, 1987)

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U2, sur la pochette de The Joshua Tree (1987) / Photo : Anton Corbijn

La limite. Où et comment poser une limite ? Où et comment définir un « plaisir coupable » ? Un plaisir coupable, ça pourrait être par exemple choisir de ne pas juger certaines icônes malgré la merde qu’ils font (je pense à Michel H ou John Lydon, pas à Morrissey), ça  peut être un morceau top concon mièvre mais en fait glorieux qui te prend par les entrailles à chaque fois, au hasard Woman In Love de Barbra Streisand, cette intro crénom, même la version de Mireille me fout les poils, celle de Lisa Li Lund, je vous raconte même pas. Continuer la lecture de « Guilty pleasure : « Bullet The Blue Sky » par U2 (The Joshua Tree, 1987) »

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Dot Allison, lumières blanches

Dot Allison
Dot Allison

Au début des années 1990, nous étions quelques-uns, je crois, à être tombés amoureux de la voix éthérée – et pas que, soyons sincères, un garçon prénommé Guy-Manuel ne pourrait absolument pas dire le contraire – de la diaphane Dot Allison, figure de proue d’un trio de Glasgow. Dans la Grande-Bretagne post-Screamadelica, One Dove pouvait voir l’avenir en rose bonbon à la faveur d’un premier maxi, Fallen, publié sur le label écossais Soma. Mais la rencontre avec Andrew Weatherall et l’idée de signer la bande originale parfaite d’un monde en descente de rave ne seront pas suffisantes pour effacer un mauvais timing et la sortie trop tardive de l’album Morning Dove White au moment même où la britpop vit ses premières minutes de gloire. Continuer la lecture de « Dot Allison, lumières blanches »