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Sous Surveillance : Rare Spam

quotidien pop moderne since 1991
Kiwi Jr. fait partie de ces groupes pop insolemment favorisés par les dieux, qui semblent taillés pour n’écrire que des tubes. Le don mélodique assez impressionnant du groupe, la voix à la Stephen Malkmus du chanteur-guitariste Jeremy Gaudet, et ses textes tantôt grinçants, poétiques ou saugrenus – dans lesquels on retrouve toute une galerie de personnalités comme Judy Garland, Julie Andrews, les Kennedy, Marylin Monroe ou… Kobe Bryant !-, sont pour beaucoup dans le charme du quatuor de Toronto. Si leurs morceaux les plus énergiques peuvent rappeler les Strokes et les Parquet Courts des débuts, certains titres font également penser aux meilleures heures de la pop néo-zélandaises des années1980 labellisée Flying Nun. Quoi qu’il en soit, il plane sur la musique de Kiwi Jr. un vent salutaire de fraîcheur et de légèreté qui pourrait même mettre en joie le plus blasé des nihilistes. Et un groupe qui s’amuse à reprendre Tugboat de Galaxie 500 ou Gold Star for Robot Boy de Guided By Voices en live ne peut qu’avoir notre bénédiction. Continuer la lecture de « Selectorama : Kiwi Jr. »
Le nouvel The Garden est un marché, à prendre ou à laisser. À chaque nouvelle écoute, c’est direct 15 points de QI en moins, mais en échange, vous accélérez grandement votre transformation en gobelin halluciné et insouciant qui flotte à 500 pieds au-dessus du monde. Cinquième album en quasi une décennie et les frères jumeaux Wyatt et Fletcher Shears le tiennent enfin leur magnum opus, le résumé du raffut qui les a amenés ici, la somme de toutes les peurs : Horseshit On Route 66, 24 minutes du punk le plus jubilatoire, le plus insensé et le plus catastrophique que vous n’ayez jamais entendu.
Continuer la lecture de « The Garden, Horseshit On Route 66 (Vada Vada) »Au milieu des années 80, la première vague de groupes indie-pop se fédère souvent autour de quelques formations emblématiques, parfois encore en activité. Des années soixante, les fantômes des Byrds et du Velvet Underground visitent les guitares Rickenbacker et les pédales fuzz de groupes comme les Smiths, R.E.M., Primal Scream, The Jesus and Mary Chain, The Pastels ou Spacemen 3. Beaucoup piochent aussi dans le plus récent. La sensibilité pop des Buzzcocks et des Ramones irrigue ainsi les créations de nombreux groupes à travers l’Europe. Qu’ils viennent d’Ecosse (Soup Dragons, Shop Assistants), d’Angleterre (Talulah Gosh) ou de France (G.P.S., Les Calamités), nombreux sont les musiciens et musiciennes touchés par les mélodies entêtantes et sucrées de ces groupes de punk, plus bruyants que réellement méchants. Continuer la lecture de « Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986) »
Un double album hétéroclite. Vingt-quatre chansons qui flamboient dans tous les sens et une profusion de styles qui ne se laisse pas aisément replier sur une seule dimension. A défaut de prétendre avoir épuisé en quelques semaines d’écoutes l’ensemble des propositions et des pistes esquissées par le canadien Ben Cook sur ce diptyque passionnant, on se contentera donc de l’imiter un peu. Tourner autour de l’objet à dépeindre pour mieux observer, au passage, quelques-unes de ses facettes, renoncer à toute cohérence exhaustive, lâcher la signification globale au profit du plaisir partiel de l’instant : l’œuvre impose d’elle-même ses propres lois. Continuer la lecture de « Youn Guv, GUV III & IV (Run For Cover Records) »
Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.
Longtemps je me suis levé de bonne heure. Bien sûr je me souviens de ma naissance musicale, quelque part entre 2000 et 2002 à une époque de ma vie sans besoin particulier (ma naissance clinique quant à elle ne remonte qu’en 1995) si ce n’est d’être le meilleur footballeur de ce village paumé du sud de la Moselle où j’ai grandi. Avec le capital culturel ma foi conséquent de mes parents (à défaut d’y vivre, dans une capitale culturelle), je suis l’enfant d’une génération Mitterrand–Inrocks–Libé ayant accès à des disques, des livres & des VHS dont cette étrange chose appelée The Smiths : The Complete Picture. Continuer la lecture de « Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve) »
Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.
Dans mes souvenirs, c’est à 11 ans que j’ai ressenti le grand frisson. J’avais été invité à la fête d’anniversaire d’un camarade de classe, qui se tenait au parc d’attractions Chessington World of Adventures. Je ne saurais plus dire de qui c’était l’anniversaire exactement. A cet âge, la Pop Music avait déjà commencé à m’obséder. J’avais mon Walkman avec moi, et j’écoutais une compilation que ma sœur aînée m’avait enregistrée. Je me souviens qu’il y avait notamment dessus des titres comme Harold And Joe de The Cure ou Northern Sky de Nick Drake. Mais pour moi le morceau clé sur cette cassette, c’était Sound And Vision de David Bowie. Je l’écoutais en faisant la queue pour un grand huit appelé Le Vampire. En attendant mon tour pour dévaler ce grand huit, je me rappelle avoir eu une révélation. Aussi excitant qu’ait pu être ce fameux Vampire, le sentiment d’être plongé dans la musique visionnaire de Bowie m’excitait plus que tout. Continuer la lecture de « Stranger Teens #40 / Guest : Time Is Away »
This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe
Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #26 : Built To Spill, Hélène Ling et Inès Sol Salas »