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Pictures On My Wall : Joe Dilworth

Joe Dilworth
Joe Dilworth

C’était à Londres, un jour de peu de soleil, à la toute fin de l’hiver ou au début du printemps. Je me rappelle d’ailleurs la promenade le long des canaux de Camden Town, le sous-sol du magasin de disques à quelques mètres du métro, le verre au Good Mixer, dont les dorures avaient déjà passé, à peine quelques mois après les premiers essoufflements de la britpop. Broadcast était sur le point de réaliser la compilation de ses trois premiers singles – deux publiés par Duophonic Super 45’s, le label de Stereolab, et le troisième par Wurlitzer Jukebox. Le disque, dont le titre mystérieux annonçait Work & Non Work, allait paraitre chez Warp – ce qui avait un peu surpris tout le monde. Comme l’écrit le photographe aujourd’hui, le groupe venait d’achever sa balance dans la petite salle emblématique du Dingwalls – le soir même, il y délivrait un concert magnétique, emmené par une Trish Keenan à la beauté diaphane (“Elle s’excuserait presque d’être là”, avais-je gribouillé encore impressionné dans l’introduction du papier écrit pour la RPM) et face à un Bobby Gillespie enthousiaste. Pendant la session, je m’étais tenu à l’écart, mais j’avais observé la façon de travailler de Joe Dilworth. Plus qu’une séance photo, cela ressemblait à une discussion entre des gens qui partagent pas mal d’amis et de passions – ce qui d’ailleurs était le cas. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu’il utilisait un Rolleiflex. Au bout d’à peine dix minutes, il m’avait dit : « C’est bon ». Quelques semaines plus tard, quand j’ai vu le résultat, j’ai bien sûr tout de suite compris qu’il ne m’avait pas menti. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : Joe Dilworth »

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Section Sixteen #5 : Faustine, 15 ans

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Concert de Cage The Elephant, le 24 février 2020 / Photo : Faustine
Section16
Logo : Gabrielle

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section 26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la cinquième mixtape de cette série, concoctée par Faustine, 15 ans.

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Ian Skelly, Drifter’s Skyline (Silver Songs) / Paul Molloy, The Fifth Dandelion (Spring Healed)

Ian Skelly Paul Molloy

Comme toujours, dans ces cas-là, on commence par parler d’albums solo. « C’est pas faux », comme dirait l’autre, histoire de laisser entendre que l’on a, justement, rien compris d’essentiel. Plus que jamais, l’expression apparaît comme une commodité de langage qui ne restitue rien d’exact, ni de vraiment fidèle au contenu des deux œuvres ou à l’intention manifeste qui les anime. Deux membres émérites de The Coral ont, certes, publié coup sur coup deux albums estivaux signés de leurs noms propres. Pourtant, à les écouter, il semble difficile d’y entendre les velléités de ruptures et d’émancipation communément associées à ces prises d’autonomie discographique. Continuer la lecture de « Ian Skelly, Drifter’s Skyline (Silver Songs) / Paul Molloy, The Fifth Dandelion (Spring Healed) »

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Clip : Solaris Great Confusion, Traffic Jam (Mediapop Records)

Solaris Great Confusion
Solaris Great Confusion / Photo : Christophe Urbain

En excellente compagnie – Elise Humbert au violoncelle, Yves Béraud à l’accordéon, Aurel Troesch aux guitares, Jérôme Spieldenner à la batterie, Foes Von Ameisedorf à la basse et Jacques Speyser aux chœurs – Stephan Nieser alias Solaris Great Confusion s’apprête à publier un deuxième album de folk élégant et plein de nuances acoustiques subtiles, Untried Ways. Comme en témoigne ce deuxième extrait, où les contrepoints du violoncelle, les arpèges des guitares et les bruissements des balais s’accordent parfaitement à la trame rêveuse de la mélodie, c’est encore une fois à l’Est – le grand, of course – que le soleil finit par se relever.

Untried Ways, le second album de Solaris Great Confusion sortira le 23 octobre chez Mediapop Records.

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Los Shain’s, El Ritmo de los Shain’s (Odeon) / Los Yetis, Los Yetis (Discos Fuentes)

Los Shain's / Los Yetis
Los Shain’s / Los Yetis

El Ritmo de Los Shain’s et Los Yetis, tous les deux sortis en 1966, témoignent de l’émergence du rock en Amérique du Sud et plus précisément ici au Pérou et en Colombie. Les deux disques, des premiers essais, constituent des jalons de l’éclosion du rock dans leurs pays respectifs. Los Shain’s naissent à Lima au Pérou en 1963 influencés initialement par des groupes britanniques comme les Shadows ou les Beatles, tandis que los Yetis démarrent à Medellín, deux ans plus tard. Les deux groupes appartiennent à cette génération née dans le sillon des Beatles. Si Elvis fut un détonateur du rock, les quatre Britanniques se révélèrent en être les missionnaires les plus zélés. À n’en pas douter, le groupe de Liverpool a essaimé les formations beat à travers le monde et notamment dans le monde hispanique. Continuer la lecture de « Los Shain’s, El Ritmo de los Shain’s (Odeon) / Los Yetis, Los Yetis (Discos Fuentes) »

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Pop Crimes en live chez vous, maintenant.

Pop Crimes
Pop Crimes

Pop Crimes a concocté depuis sa salle de répétition un live d’une quinzaine de minutes, élégamment filmé en noir et blanc, au cadrage soigné. À défaut de pouvoir les voir en chair et en os, cette vidéo nous rappelle au bon souvenir de leur indie-pop nerveuse et exaltée. Les quatre membres du groupe n’ont rien perdu de leur verve pendant le confinement et veulent toujours autant en découdre. Nous reconnaîtrons deux titres de leur premier EP paru en cassette en début d’année chez Howlin’ Banana mais aussi des inédits d’excellente facture. Le groupe prépare une tournée en octobre de cinq/six dates et l’album est dans les tuyaux pour 2021. En attendant, savourez cette session live en leur compagnie.

A lire aussi : Sous Surveillance Pop Crimes par Alexandre Gimenez-Fauvety
Tracklist : Goes et Season & Storms sont extraits de l’EP Debut sorti chez Howlin’ Banana et Don’t Look Back et Where Do They Fly? sont à paraître prochainement.
UPDATE : Pop Crimes partagera la scène avec Siz (Sylvain Palis, frère de Thoineau / Th Da Freak) au Supersonic hors les murs le samedi 3 octobre sur la terrasse du Trabendo à Paris.

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The Apartments, In And Out The Light (Talitres)

The ApartmentsComment parler de ce disque sans parler de soi ? Car ce qui fascine, c’est ce qu’il provoque – va provoquer – sur chacun de ses auditeurs : ce sentiment d’avoir, dès les premières notes, l’âme ouverte en deux. Tout ce que l’on vous racontera sur ce disque, tout ce que vous lirez, ne sera qu’une suite d’expériences personnelles racontées avec plus ou moins de pudeur. Des mots aux mélodies, des instruments aux voix – car il y a la voix de Peter Milton Walsh et celle de Natacha Penot, ici voix-fantôme – , tout ici sert le sujet du disque : l’amour perdu, celui qui, cousu dans les entrailles, dicte votre vie.

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Le club du samedi soir #17 : Who Says Girls Can’t Drum ? (partie 2)

Moe Tucker / Velvet Underground
Moe Tucker / Velvet Underground
Patty Schemel / Hole
Patty Schemel / Hole

En réalisant cette compilation, j’ai découvert que Patty Schemel de Hole avait écrit – chose rare parmi les batteurs – un livre autobiographique, Hit So Hard, qui a même inspiré un documentaire du même nom réalisé par P. David Ebersole, visible sur Dailymotion. On y apprend notamment qu’à l’époque de l’enregistrement de Celebrity Skin de Hole, le producteur Micheal Beinhorn – connu pour être la bête noire des batteurs – était parvenu à persuader le reste du groupe de faire remplacer Patti par un requin de studio, sous le prétexte que ses prises n’étaient pas assez parfaites à son goût. Cet événement humiliant a entraîné son départ du groupe et a par la suite contribué à précipiter son interminable descente aux enfers dans l’héroïne et le crack. Pourtant, quand on réécoute un disque comme Live Through This, et notamment des titres comme Violet ou Gutless, on s’étonne qu’une batteuse à la fois puissante, précise et techniquement impeccable ait pu être remplacée en studio sans que le groupe ne s’y soit opposé.

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