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Selectorama : Klaus Johann Grobe

Klaus Johann Grobe
Klaus Johann Grobe

Il y a beaucoup de changements de directions dans ce nouvel album de Klaus Johann Grobe. Dix ans après leurs débuts, le duo Zurichois a pris son temps pour composer, puisque six ans séparent ce Lo Tu Il Loro du précédent, Du Bist So Symmetrisch. Pandémie, tout ça, sans doute ; toujours est-il que Dani et Sevi l’ont écrit en deux semaines dans un chalet d’une vallée suisse un peu perdue, au même endroit que leur premier album. Cette fois, on s’éloigne de la marque de fabrique KJG, faite de kosmische disco, de pop synthétique et de chansons dans la langue de Goethe. Continuer la lecture de « Selectorama : Klaus Johann Grobe »

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Purpur Spytt : un punk bricolo suisse frais comme la bise

Purpur Spytt
Purpur Spytt / Photo : Charlotte Mermoud

Depuis Glueams, Kleenex puis Liliput et bien sûr Grauzone, la Suisse s’est souvent distinguée dans la catégorie punk. Plus récemment, The Staches avait remis le pays à l’honneur et l’une de ses membres, Charlotte Mermoud, s’est échappée en solitaire, basse à la main, en fondant Purpur Spytt. Quelques productions communes avec ses potes de Maraudeur sous forme de split, un EP Nitpick et une compilation cassette chez les américains de Vacant Stare Records plus tard. Charlotte sortira le 22 Janvier son premier album Scavenges, Time-travels and Scrapbooks sur le label Mini Distro Label Records, fondé par Isumi de Sun Cousto. Continuer la lecture de « Purpur Spytt : un punk bricolo suisse frais comme la bise »

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Critical Energy ou le retour des Wireheads en mode hélveto-aussie

Critical Energy
Critical Energy

Surprise automnale en provenance d’Australie et de Suisse. Echappés en duo des Wireheads – certainement le groupe qui résume le plus le son Australien : savamment négligé, mélodique et plein de rudesse – qui reste malheureusement trop souvent hors des radars médiatiques européens, Liam Kenny (Zipper, Nylex et Wireheads) et son pote Dom Trimboli (Dom and The Wizards) viennent de former à distance Critical Energy et sortent un 45 tours sur le label Helvète Chrüsimüsi Records (Romain de Léopardodeux bornes d’écoutes chez nous déjà -, Elias de Augenwasser et Gabrielle). Un côté pile au ralenti, à l’environnement vaporeux, ou les voix se croisent et se mélangent à la perfection. Face B, le rythme s’accélère, nonchalant et incisif, avec une basse lointaine qui bourdonne. L’atmosphère australe rappelle évidemment les Wireheads, et leur compatriote exilé en France, Nathan Roche, ainsi que son projet Laverie Nuns paru en 2016. La sortie est prévue demain le 15 Décembre sur le bandcamp de Chrüsimüsi Records, idéalement à glisser sous le sapin de tout bon fan de sons du bout du monde et à écouter en exclu ci-dessous !  Continuer la lecture de « Critical Energy ou le retour des Wireheads en mode hélveto-aussie »

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Cochon Double, En attendant de mourir (Hummus Records)

Comme souvent, ça commence par une invitation par mail de la salle semi-clandestine du coin, la meilleure, brillante et précieuse, par un lien vers un soundcloud ou un bandcamp, et puis l’illumination vient (ou pas) – d’ailleurs à ce propos, NB : c’est marrant comme le son d’un groupe peut convaincre quasiment dans la seconde, qu’il n’y ait pas besoin d’une écoute torturée pendant des heures, mais que l’envie d’aller plus loin se pose comme une évidence : traîner ses guêtres de vieux fonctionnaire (« en grève jusqu’à la retraite » est écrit sur un mur près de chez moi) parmi les étudiants des arts déco et les jeunes gens punks au RSA pour vérifier si le groupe tient la route en concert, tient les promesses de son enregistrement, et pas que. En général, j’avoue, comme je suis plutôt bon public, je suis vite émerveillé. Continuer la lecture de « Cochon Double, En attendant de mourir (Hummus Records) »

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Leopardo, Selfish Spoiled Child (Feel It Records / SDZ Records / Le Pop Club)

Leopardo
Leopardo

Filmé en noir et blanc dans le décor du Spazio Morel à Lugano, une ancienne concession Fiat des années 40 reconvertie en un centre artistique Suisse de renom, ce nouveau titre du fribourgeois Leopardo nous reconnecte avec ce projet de Romain Savary dont nous avions parlé il y a quelques mois pour la sortie de leur split avec Augenwasser. Cette fois-ci en groupe, leurs guitares et claviers noncahlants accompagnent parfaitement les aventures d’un jeune homme et de sa caméra pour qui l’assemblée se plie en quatre, de rêves abstraits et enfumés jusqu’au couronnement de celui-ci lors d’un repas maléfique. Quand à la voix de Romain, elle perce et berce quiconque prend le temps d’appuyer sur play.

Selfish Spoiled Child précède un album, Malcantone, qui sortira le 11 Juin chez Feel It Records (USA), SDZ Records et Le Pop Club (Europe) et qui saura sûrement plaire à ceux qui chérissent les Country Teasers et autres Thee Oh Sees (canal historique).

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Augenwasser / Leopardo (We Don’t Make It Records)

On n’entend que trop peu parler dans nos contrées de rock indépendant Helvétique, scène foisonnante sans restrictions de styles. Et pourtant, ce split 45 tours sorti il y a quelques jours présente deux projets solo, Augenwasser et Léopardo qui méritent le coup d’oreille.
En face A, Augenwasser ouvre le bal. Ce projet d’Elias Raschle, venant de Biel (ou Bienne, tout dépend du côté de la frontière où l’on se trouve, Suisse Alémanique ou Romande) a débuté en 2014 avec un 45 tours chez La Suisse Primitive records, maison de qualité, suivi d’une poignée d’albums chez Les Disques Bongo Joe, et un projet partagé avec la légende Kelley Stoltz. Un morceau qui mêle tendresse et passion grâce à cette boîte à rythmes tout juste en retrait et cette guitare saturée mais solaire.
De l’autre face, Léopardo, initialement projet solo du Fribourgeois Romain Savary, que l’on connait pour ses deux albums superbes Di Caprio & Is It An Easy Life ? parus chez Montagne SacréeTortellini Records & We Don’t Make It Records, clame son amour pour le psychédélisme et les country teasers. Il propose deux morceaux en un, dont la première partie Happiness a été entendue sur son dernier album dans une version ralentie et acoustique tout aussi jolie. Paradise, qui clôture ce split, a été enregistrée à Lugano au Spazio Morel, et regorge d’expérimentations sonores, de claviers crépusculaires, d’une basse ronde et d’une guitare tranchante.
Exercice réussi pour ces deux projets dont on reparlera sûrement bientôt.

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L’Éclair, Sauropoda (Beyond Beyond is Beyond records/Bongo Joe records)

Déjà présentés dans la désormais mythique rubrique Sous Surveillance alors qu’ils s’apprêtaient à nous dévoiler leur album Polymood, il n’aura pas fallu attendre six mois pour que L’Éclair dégaine son successeur et troisième album, Sauropoda. Petit rappel : L’Éclair, c’est ce combo genevois complètement dopé au jazz-fusion et à l’afrobeat que l’on retrouve signé chez les labels psycho-exotiques Beyond Beyond is Beyond et Bongo Joe records. Continuer la lecture de « L’Éclair, Sauropoda (Beyond Beyond is Beyond records/Bongo Joe records) »

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FAME 2019 : Where Are You João Gilberto? de Georges Gachot

João Gilberto
Where Are You João Gilberto? de Georges Gachot
FAME 2019
En partenariat avec le festival FAME

Pour le commun des mortels amateurs de musique, João Gilberto n’est plus de ce monde… Probablement a-t-il passé la guitare à gauche comme Jobim dans les années 80 ou 90, auréolé de la gloire dont on marbre les héros de musée. Et pour cause, on est presque sans nouvelle du guitariste et poète considéré comme l’inventeur de la bossa nova. Si l’auteur de certaines des plus belles (et fameuses) chansons d’amour de ce répertoire était encore vivant, il serait admiré, invité et triomphant. Forcément, il donnerait encore de par le monde des concerts de prestige, comme Chico Buarque ou Caetano Veloso. Et pourtant, il n’en est rien : en 2019, João Gilberto vit tel un fantôme, reclus depuis 30 ans dans une chambre d’hôtel de Rio d’où il s’évade en de très rares occasions. Même au Brésil, personne ne semble se soucier de lui. Comme il le chantait jadis sur Doralice, « je préfère vivre seul, au son plaintif  de ma guitare. »

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