Retour sur ce fascinant laboratoire d’images via une rétrospective à L’Étrange Festival à Paris
Super Discount, « Le Patron Est Devenu Fou réalisé » en 1997 par Marie de Crécy pour Le Village
Ce vendredi 16 septembre, L’Étrange Festival, dont c’est la 28ème édition, propose dans le cadre du Forum des Images à Paris, une grande soirée rétrospective autour de la société de production Le Village. De la fin 1989 à 2004, ce “laboratoire d’expérimentation visuelle appliqué à l’art marchand, non subventionné” selon son responsable Charles Petit (1) a été l’origine de programmes courts novateurs pour Canal+ comme L’Œil du cyclone ou des vidéoclips musicaux, parmi lesquels Le Patron Est Devenu Fou de Super Discount ou bien The Child d’Alex Gopher. C’est tout sauf un hasard si L’Étrange Festival rend hommage avec une soirée Le Village à Charles Petit, disparu en février 2022 : parmi les organisateurs du festival figurent Alain Burosse, ex-responsable des programmes courts de Canal+, son alter ego Pascale Faure, Frédéric Temps, réalisateur lié au Village, et Marc Bruckert, associé jusqu’au début des années 2000 de Charles Petit. Continuer la lecture de « Les clips au milieu du Village »
Shawn Morgan, multi instrumentiste ( guitare / voix / basse / machines), officie également dans Weather Control.
Ou ?
Montréal
Quoi ?
Une cassette nommée sobrement « EP » enregistrée en quelques semaines sur un Tascam 688.
Une volonté d’explorer un registre plutôt post-punk contrairement à ses précédentes productions : » Toutes les chansons ont été enregistrées dans un effort pour construire un son cohérent tout au long de l’album, contrairement à avant lorsque je faisais de la musique qui pouvait dévier dans toutes sortes de directions différentes. »
Shawn pioche donc dans ce qu’il aime, des sons de guitares mélodiques et répétitifs, vapé d’effets sur certains titres, pas chauvin pour deux sous mais sous l’influence de l’axe Women, Crack Cloud, Friendo est présente.
La basse ronronne et va de pair avec une batterie calée au millimètre près.
Kiwi Jr. fait partie de ces groupes pop insolemment favorisés par les dieux, qui semblent taillés pour n’écrire que des tubes. Le don mélodique assez impressionnant du groupe, la voix à la Stephen Malkmus du chanteur-guitariste Jeremy Gaudet, et ses textes tantôt grinçants, poétiques ou saugrenus – dans lesquels on retrouve toute une galerie de personnalités comme Judy Garland, Julie Andrews, les Kennedy, Marylin Monroe ou… Kobe Bryant !-, sont pour beaucoup dans le charme du quatuor de Toronto. Si leurs morceaux les plus énergiques peuvent rappeler les Strokes et les Parquet Courts des débuts, certains titres font également penser aux meilleures heures de la pop néo-zélandaises des années1980 labellisée Flying Nun. Quoi qu’il en soit, il plane sur la musique de Kiwi Jr. un vent salutaire de fraîcheur et de légèreté qui pourrait même mettre en joie le plus blasé des nihilistes. Et un groupe qui s’amuse à reprendre Tugboatde Galaxie 500 ou Gold Star for Robot Boy de Guided By Voices en live ne peut qu’avoir notre bénédiction. Continuer la lecture de « Selectorama : Kiwi Jr. »
Le nouvel The Garden est un marché, à prendre ou à laisser. À chaque nouvelle écoute, c’est direct 15 points de QI en moins, mais en échange, vous accélérez grandement votre transformation en gobelin halluciné et insouciant qui flotte à 500 pieds au-dessus du monde. Cinquième album en quasi une décennie et les frères jumeaux Wyatt et Fletcher Shears le tiennent enfin leur magnum opus, le résumé du raffut qui les a amenés ici, la somme de toutes les peurs : Horseshit On Route 66, 24 minutes du punk le plus jubilatoire, le plus insensé et le plus catastrophique que vous n’ayez jamais entendu.
Un double album hétéroclite. Vingt-quatre chansons qui flamboient dans tous les sens et une profusion de styles qui ne se laisse pas aisément replier sur une seule dimension. A défaut de prétendre avoir épuisé en quelques semaines d’écoutes l’ensemble des propositions et des pistes esquissées par le canadien Ben Cook sur ce diptyque passionnant, on se contentera donc de l’imiter un peu. Tourner autour de l’objet à dépeindre pour mieux observer, au passage, quelques-unes de ses facettes, renoncer à toute cohérence exhaustive, lâcher la signification globale au profit du plaisir partiel de l’instant : l’œuvre impose d’elle-même ses propres lois. Continuer la lecture de « Youn Guv, GUV III & IV (Run For Cover Records) »
Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.
Morrissey / Photo : Richard Bellia
Longtemps je me suis levé de bonne heure. Bien sûr je me souviens de ma naissance musicale, quelque part entre 2000 et 2002 à une époque de ma vie sans besoin particulier (ma naissance clinique quant à elle ne remonte qu’en 1995) si ce n’est d’être le meilleur footballeur de ce village paumé du sud de la Moselle où j’ai grandi. Avec le capital culturel ma foi conséquent de mes parents (à défaut d’y vivre, dans une capitale culturelle), je suis l’enfant d’une génération Mitterrand–Inrocks–Libé ayant accès à des disques, des livres & des VHS dont cette étrange chose appelée The Smiths : The Complete Picture. Continuer la lecture de « Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve) »