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The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica)

Le premier morceau entendu s’appelait Return To Yesterday. C’était il y a trente-cinq ans, au détour d’une des compilations saisonnières des InrockuptiblesUn Automne 1988 – et il résonnait alors comme un manifeste à rebours de l’époque, une première invitation lancée par Stephen Duffy à le suivre dans les marges plus rustiques de son refuge folk, loin de la modernité des hit-parades qu’il avait préalablement fréquentée, avec Duran Duran puis en solo. Une douzaine d’albums et quelques décennies plus loin, l’intitulé programmatique n’a pas vraiment perdu de sa pertinence, au contraire. Découvrir un nouvel album de The Lilac Time en 2023, c’est d’abord renoncer aux bouleversements plus ou moins fantasmés d’une écoute radicalement neuve et accepter de se replonger dans le décor familier d’une forme presque immuable. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica) »

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GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records)

Comme Julien Barthélémy de Stupeflip, l’Australien Kel Mason, frontman du quatuor garage punk GEE TEE, aime à se produire en live affublé d’une vieille cagoule moche. Mais la comparaison s’arrête là. Mason, originaire de la Gold Coast (région située à quelques encablures de Brisbane) mais désormais basé à Sydney, n’a de goût que pour le punk. Les amateurs du genre avaient déjà pu apprécier les talents de Kel Mason avec son autre groupe Draggs, dont le dernier disque était sorti en 2019. Mais c’est dès 2016, avec la sortir d’un premier single 3 titres que GEE TEE a fait son apparition. A un rythme stakhanoviste, Mason a enchaîné les disques, en publiant chaque année un E.P. ou un single de Gee Tee, ainsi qu’un premier album sans titre en 2018. Continuer la lecture de « GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records) »

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PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan)

Polly Jean Harvey a 17 ans lorsqu’elle acquiert sa première guitare, une acoustique Yamaha achetée à l’une des amies de sa mère. Dans la ferme parentale du Dorset, la jeune femme s’entraine à traduire la puissance des éléments qui l’entourent ; en miroir, ce qu’elle a à nous dire relève des choses de l’intime, des choses du désir. L’autrice-compositrice-interprète et multi-instrumentiste britannique s’impose avec un premier album, brut, nu et addictif, Dry (1992). Elle nous prévient ensuite très vite et très fort avec son deuxième album Rid of me (1993) On n’a jamais été déçus. Continuer la lecture de « PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan) »

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Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.)

Certains profitent de la pause estivale pour rattraper le retard accumulé tout au long de l’année en matière de lecture ou pour se rendre à Arles pour prendre leur dose annuelle de photographies. D’autres profitent de leur été pour tenter de courir après Robert Pollard et ses Converse. Les Guided By Voices ont encore publié un disque, les Guided By Voices ont donc encore enregistré des chansons hautement recommandables. Welshpool Frillies est le trente-huitième disque du groupe de Robert Pollard et « seulement » le deuxième disque de l’année 2023. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.) »

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Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone)

On pourrait récrire l’histoire. Fanfaronner. Dire qu’on l’avait prévu depuis les tout débuts. Qu’il y aurait eux et les autres, ces autres toujours derrière, à la traine, ou disparus en moins de temps qu’il ne faudrait pour siffloter l’un de ces refrains qui ne tiendrait pas plus d’une saison. Certains le feront avec un panache certain. Pour ma part, j’avais déjà vendu la mèche dans la préface que m’avait demandé Nicolas Sauvage pour son passionnant ouvrage dédié au parcours rocambolesque de Damon Albarn, chanteur niais à coupe au bol rédhibitoire – circa l’insupportable There’s No Other Way – devenu playboy britpop sous de vrais airs de Jacques Dutronc juvénile, inventeur de la britpop malgré lui (l’album génial et les photos de presse au diapason de Modern Life Is Rubbish, disque ex-aequo avec Different Class de Pulp pour revivre ces années-là) avant de se métamorphoser en parangon ultracréatif, jonglant avec les projets les plus divers (pas besoin à ce moment de l’histoire d’en redresser la liste je crois) sans presque jamais décevoir (oui, c’est vrai, il y en aura toujours pour trouver un maillon un peu plus faible) et forcément doué du don d’ubiquité. Continuer la lecture de « Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone) »

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Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly)

En octobre dernier sortait la compilation Nuits Blanches chez les activistes marseillais de Lollipop records (Sunsick, This Is Pop). Initiée par Thibault Sonet (T.Boy), bassiste des Lullies, l’album offre le panorama d’une certaine scène rock underground française. Les Lullies ont ainsi réuni autour d’eux des groupes tels que Pogy et les Kéfars, Asphalt, The Suttles, Alvilda ou encore Food FightNuits Blanche dialogue, à distance, avec Snapshot(s) (1983). Au-delà de constituer deux instantanés du rock français qui ne passent pas à la télé, les deux compilations se partagent entre groupes francophones et anglophones et naviguent dans des esthétiques proches, entre garage, punk et powerpop. Continuer la lecture de « Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly) »

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Triptides, Starlight (Curation Records)

Triptides est désormais un vieil ami de Section26. Starlight est en effet le quatrième album du groupe que nous évoquons ici. Après Visitors (2018), Alter Echoes (2021) et So Many Days (2022), la formation américaine revient sur la platine pour notre plus grand plaisir. Il n’y a, en effet, jamais de mauvaises surprises avec Triptides : c’est toujours (très) bien. Au bout d’une dizaine d’albums, l’inspiration pourrait se tarir. Il n’en est rien, Triptides garde sa verve intacte. Comme d’autres groupes avant eux (Teenage Fanclub), les Californiens sont des marathoniens. Au sprint, ils préfèrent la douceur de la régularité. Leur exquise discographie se découvre ainsi au fil de l’eau à travers des publications, presque annuelles, depuis 2010. Continuer la lecture de « Triptides, Starlight (Curation Records) »

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Don Idiot, Cent Détours (autoproduit)

Après Dream Loser (2017) et Don Idiot (2019) – albums remarquables que nous avions évoqués à l’occasion du Selectorama réalisé par Pierre Donadio -, le punk romantique normand exilé à Paris revient avec le superbe Cent Détours. Enregistré à l’automne 2020 au Studio Capitola par le précieux Nicolas Brusq – qui avait déjà fait des merveilles sur l’album précédent – s’impose à son tour comme un petit bijou, dont on ne cesse de découvrir les détails à chaque nouvelle écoute. On entre dans ce disque comme dans une maison un peu bordélique, où les cendriers de la veille n’ont pas été vidés et où les cadavres de bouteilles sont encore posés ici et là, mais dans laquelle on se plaît à passer de pièce en pièce, irrésistiblement charmés par la beauté du lieu et la personnalité de celui qui l’occupe. Continuer la lecture de « Don Idiot, Cent Détours (autoproduit) »