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Selectorama : Anika

Avant son concert samedi au festival Idéal Trouble à Paris et une tournée française, quelques pierres blanches sur le chemin de la germano-britannique.

Anika
Anika / Photo : Sven Gutjahr / Invada Records

L’impact créatif des confinements commence à sérieusement se ressentir. Pour une majorité d’artistes, ce temps libre aura apporté une pause salvatrice permettant de recharger les batteries et de se poser pour composer. Pour d’autres, cette période a été violente et traumatique. C’est le cas d’Anika qui, onze années après son premier album solo, revient avec un disque au pessimisme contagieux. Change est pourtant loin d’être une œuvre opaque. Ses angoisses et inquiétudes ressortent sous la forme d’une musique synthétique, parfois minimaliste, intense, mais toujours mélodique et inventive. La froideur apparente contraste sur certains titres avec une basse chaleureuse sous influence dub (Finger Pies, Naysayer), à mille lieux des sons post-punks éternellement recyclés. On pense beaucoup à Nico (Anika est mi allemande, mi anglaise), principalement à cause de sa voix et de son phrasé. La présence d’un titre extrait de Desertshore dans ce Selectorama n’est sans doute pas innocente. De la même façon, les titres qu’Anika a sélectionné parlent d’eux-mêmes et résument Change à merveille. Ils créent un ensemble musical cohérent, mélange d’expérimentations, de noirceur, de douceur et d’optimisme. Un bon résumé de la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Anika »

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Selectorama : Yan Wagner

Yan Wagner / Photo : Diane Wagner
Yan Wagner / Photo : Diane Wagner

Impeccable Man Machine solitaire, capable de dérider les plus imperturbables popeux, Yan Wagner se révèle au grand jour en 2012 avec son premier album, Forty Eight Hours, produit par le grand Rebotini. La technopop à la Depeche Mode ou New Order semble tracer un chemin rectiligne jusqu’au dancefloor mais son compositeur aime les pas de côté. Sous le saint patronage des (plus tout) Jeunes Gens Modernes, sa participation à Jacno Future, en hommage à l’inénarrable créateur de Rectangle, augure de collaboration(s) avec Etienne Daho ou Calypso Valois, fille d’Elli & … Jacno, pour des disques léchés qui sonnent le grand retour du tuteur de la pop française aux influences anglo-saxonne, et le lancement de l’héritière d’une certaine qualité made in France. Continuer la lecture de « Selectorama : Yan Wagner »

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Selectorama : Tirzah

Tirzah
Tirzah / Photo : Lillie Eiger

On dit souvent que less is more, et c’est sans doute cette expression crée par l’architecte et directeur du Bauhaus Ludwig Mies van der Rohe qui correspond le mieux à la londonienne Tirzah. Avec son premier album Devotion (2018), tout en minimalisme et en intimité, elle avait posé la première pierre d’un édifice de coton bâti en compagnie de Mica Levy, à savoir une pop imparfaite, indéfinissable – dans le meilleur sens du terme – et parfaitement bouleversante. Tout à fait le genre de disque sans âge qu’on aime toujours intensément retrouver au détour du random de nos playlists. Début octobre, elle revient avec un second album Colourgrade chez Domino, dont les premiers extraits sont tout aussi réussis, comme en témoigne le merveilleux Send Me. Pour Section26, elle a accepté d’entrouvrir la porte de ses obsessions musicales du moment, qui lui ressemblent tous un peu quelque part.

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Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators

Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators
Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators


This Year Approximately
, le très convaincant nouveau single de Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators est apparu sur la toile il y a deux mois déjà, mais nous avions envie de demander à Caroline McChrystal et Darren Lockwood – leaders du groupe – de sélectionner quelques titres chers à leur cœur. Le couple basé à Leeds- n’en est pas à son premier coup d’essai : avec The Manhattan Love Suicides, groupe formé en 2006, ils avaient enregistré une quantité remarquable de hits à la fois bruitistes et mélodiques dans la lignée de The Jesus and Mary Chain période Psychocandy, des Primitives et des premiers singles pop de My Bloody Valentine, devenant l’une des formations anglaise les plus stylées de cette époque. Continuer la lecture de « Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators »

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Selectorama : White Flowers

White Flowers
White Flowers

Il existe de nombreux groupes ultra-référencés qui ne révolutionneront jamais l’histoire de la musique. Plaisir coupable ou non, certains ont pourtant un fort potentiel addictif. White Flowers est l’un d’entre eux. Le jeune duo de Preston a visiblement usé les œuvres de Robin Guthrie et Kevin Shields, ce qui ne les a pas empêché d’ajouter une profondeur, une sensibilité et surtout un sens de la mélodie qui leur est propre. Ces dernières vous accrochent pour ne plus vous lâcher. Leur beauté vaporeuse vous entraîne dans un univers où mélancolie rime avec béatitude. La maturité du son doit probablement aux mains expertes de Jez Williams de Doves qui a produit et enregistré Day By Day dans son studio de Manchester. On imagine malgré tout le duo pointilleux et attaché au moindre détail. C’est, avec le chant impeccable de Katie Drew, ce qui fait la force de l’album et le rend si convaincant et addictif. White Flowers restera sans doute un secret bien gardé. Laissez-vous guider par leur Selectorama pointu. Il vous donnera une bonne idée de leur univers. Si vous y adhérez, ce secret risque fort de devenir également le vôtre. Continuer la lecture de « Selectorama : White Flowers »

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Selectorama : Mocke

Mocke
Mocke

Parlons prescription, puisque c’est l’objet de cette rubrique.

Les meilleurs prescripteurs échappent aux attentes comme aux vues – de l’esprit. Une collègue de bureau, il y a bientôt dix ans, quand je me laissai aller à un bavardage futile et convenu sur Liszt « le virtuose » – il s’agissait évidemment de clouer au pilori la virtuosité sans trop savoir ce que c’était –, sortit exceptionnellement de ses gonds pour me mettre face à la réalité : je critiquais, commentais, jugeais, manifestement sans connaître. Puis elle m’invita à suspendre mon jugement, à le remplacer par la fréquentation et la connaissance de Liszt avant, peut-être, de parler de nouveau, mais en connaissance de cause. Et m’envoya un lien vers quatre minutes de musique qui changèrent la vie, quatre minutes qui m’offrirent Liszt, qui l’ouvrirent enfin. Il suffisait d’écouter, c’était là. Continuer la lecture de « Selectorama : Mocke »

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Selectorama : Marie Mathématique

Marie Mathématique
Marie Mathématique

Il y a déjà deux ans, dans un dossier que Section26 avait consacré à la scène musicale toulousaine, nous avions chanté les louanges de Marie Mathématique, groupe garage-pop-psyché mené par les époux Emmanuelle et Nicolas (aka Jimmy Jazz) Mazel, ainsi que de leur label Lunadelia Records. On se réjouit de constater qu’en dépit des incertitudes de la pandémie, ce groupe très recommandable n’ait pas lâché l’affaire, puisque Marie Mathématique vient tout juste de faire paraître son nouveau single Holopherne, sur la compilation Spasmes du hasard, qui célèbre l’anniversaire du label SDZ Records, à qui nous avions également consacré un papier. Le groupe nous souffle également dans l’oreillette qu’un album est en préparation. On ne boude donc pas notre plaisir de découvrir les titres sélectionnés et commentés par Emmanuelle et Nicolas.

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Selectorama : Louis Forster, The Goon Sax

The Goon Sax
The Goon Sax

Il n’y a pas de loup sous le tapis, ni dans la bergerie. Ce genre de choses n’existe pas.
Si les formidables Goon Sax ont su nous étourdir dès leur premier album par les qualités de ce qu’on appelle faute de mieux “la pop” – paroles et musique –, le deuxième posait une question : y avait-il formule ? Les chansons étaient toujours formidables, mais des pointes d’arrangements délicieux de cordes soulignaient en creux la persistance de l’axe rustique-et-claudication. De quoi se demander avant l’écoute circonspecte de ce troisième album tout nouveau – nouveau label, nouveau producteur (John Parish), nouvelles vies et side-projects – si ça partirait enfin et dans la joie dans tous les sens, ou si on assisterait au nouvel épisode de la carrière d’un groupe toujours formidable, donc, mais un rien confortable.
Bonne nouvelle : ça part encore plus loin que dans tous les sens, les textes sont encore plus incroyables (quand ils ne sont pas en allemand), les mélodies s’étalonnent selon deux axes Kate Bush/Syd Barrett, entre le champêtre et l’urbain, le synthétique et le rustique, il y en a partout et pourtant tout est épuré : The Goon Sax a simplement beaucoup d’idées.
Et, à l’image de Mirror II, dont la pochette n’est pas sans évoquer une idée de Roxy Music, Louis Forster révèle dans son Selectorama à découvrir ci-après un éclectisme salvateur, capable de débusquer ce qui est chanson dans chaque recoin de musique. Continuer la lecture de « Selectorama : Louis Forster, The Goon Sax »