Après In the Shape of a Storm (2019) et What’s New, Tomboy? (2020), deux albums enregistrés pour le compte de Mama Bird, le label de Portland (Orégon), Damien Jurado revient avec le superbement nommé The Monster Who Hated Pennsylvania, nouvel album qui est aussi la première référence de Maraqopa, la maison de disques qu’il vient tout juste de lancer. Désormais âgé de 47 ans et déjà auteur de dix-huit albums studio, Jurado lance donc le dix-neuvième en toute indépendance, prenant un virage décisif et très significatif qui semblait aussi un peu inévitable dans la carrière d’un artiste de sa nature et de sa dimension. Continuer la lecture de « Damien Jurado, The Monster Who Hated Pennsylvania (Maraqopa) »
Auteur : Cédric Rassat
Catégories chronique nouveauté
Whitney K., Two Years (Maple Death)
Avant ce disque, le Montréalais Konner Whitney, qui se présente ici en groupe sous le nom de Whitney K., n’avait sorti que deux cassettes à une échelle pour le moins confidentielle (soixante exemplaires édités pour When the Party’s Over, la seconde). Aujourd’hui, le voici donc qui revient avec ce superbe Two Years, son véritable premier album, une œuvre dont la beauté vacillante et la poésie gentiment cintrée semblent le situer dans la lignée des héros oubliés de l’Antifolk new-yorkais du début des années 2000. Continuer la lecture de « Whitney K., Two Years (Maple Death) »
Catégories documentaire, festivals
FAME 2021 : « In a Silent Way » de Gwenaël Breës
Dans la sélection en ligne du festival, un documentaire évoquant Mark Hollis après Talk Talk.
Lorsque Gwenaël Breës s’est lancé dans la production de ce superbe In a Silent Way, Mark Hollis était encore vivant. À l’époque, le documentariste belge avait pour projet d’explorer la genèse de Spirit of Eden, album génial et grand virage artistique de 1988 qui avait précipité l’œuvre de Talk Talk dans une mue aussi spectaculaire que problématique, commercialement parlant. Continuer la lecture de « FAME 2021 : « In a Silent Way » de Gwenaël Breës »
Catégories interview
Josephine Foster – Nashville Skyline
Deux ans après l’étourdissant Faithful Fairy Harmony, une œuvre massive et vibrante qui l’avait laissée complètement sonnée, Josephine Foster est revenue à Nashville pour y réaliser No Harm Done, un huitième album solo léger et subtilement country qui lui permet de s’enraciner un peu plus dans une Amérique qu’elle avait délaissée pendant plus d’une décennie. Continuer la lecture de « Josephine Foster – Nashville Skyline »
Catégories première nécessité
Clique & Collecte chez Dangerhouse Records à Lyon
Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
Lancé en 1989, Dangerhouse est une véritable institution de la scène rock lyonnaise. Depuis son fief du 3 rue Thimonnier, dans le 1er arrondissement (juste derrière le Voxx, pour situer), Bruno Biedermann défend donc depuis plus de trente ans le rock sous toutes ses formes, mais avec une nette prédilection pour le garage, le punk, le rhythm’n’blues et la soul. Après avoir traversé les années CD avec force et conviction, cet ardent défenseur du format vinyle a même son propre label, Dangerhouse Skylab, depuis 2013. Pour ce confinement, Bruno fonctionne sans règle fixe, en maintenant un lien direct avec sa clientèle. Donc, pour commander et collecter, l’idéal est encore de suivre sa page facebook, afin de prendre connaissance des horaires possibles pour la collecte. Sinon, les pages Discogs et eBay de la boutique fonctionnent toujours très bien.
Dangerhouse Records, 3 rue Thimonnier, 69001 Lyon
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Catégories première nécessité
Clique & Collecte chez Sofa Records à Lyon
Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
Les boutiques de disques sont un maillon indispensable de la musique telle que nous la défendons à Section 26 : lieux de rencontre, de conseil et de découverte. Ils sont souvent en première ligne pour défendre la musique un peu à part, celle qui ne trouve pas le chemin du top 50 des sites de streaming. En parallèle à notre modeste contribution, ils participent à la curation de musiques qui ont réellement besoin d’être défendues et valorisées. Très vite, la question s’est posée pour nous de comment aider ses lieux que nous affectionnons tant, dont certains se retrouvent dans des situations financières critiques, malgré la maigre aide de l’état. Beaucoup d’entre-eux ont entrepris la mise en place d’un système dit de Click & Collect, c’est-à-dire la possibilité d’aller récupérer sur place des commandes effectuées via internet ou téléphone. Nous avons eu envie de leur donner la parole et leur permettre de proposer une sélection de disques qu’ils ont souhaitent défendre et que vous seriez ainsi susceptible d’avoir envie d’écouter et éventuellement d’acheter. De ces constats est née cette nouvelle série quotidienne d’articles, dont le modèle s’inspire de notre rubrique Selectorama. L’idée a germé pendant le week-end et a mobilisé de nombreux rédacteurs et rédactrices du site, enthousiastes à l’idée de pouvoir mettre en avant ces lieux que nous fréquentons nous-mêmes régulièrement.
Alexandre Gimenez-Fauvety
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Catégories documentaire, festivals
Musical Ecran 2020 : « A Bright Light, Karen and the Process » d’Emmanuelle Antille
Disparue en 1993, dans sa maison de Woodstock et dans l’anonymat le plus complet, Karen Dalton n’aura finalement laissé qu’une très maigre discographie, puisque celle-ci ne comprend que deux albums officiels, It’s So Hard to Tell Who’s Going to Love You the Best (1969), son chef-d’œuvre, In My Own Time (1971), un disque plus inégal (même s’il contient la meilleure version connue du classique folk Katie Cruel), ainsi qu’une poignée de home recordings, sortis après sa mort et de plus ou moins bonne qualité. Pourtant, si modeste qu’elle soit, cette discographie aura suffi à transmettre l’essentiel, c’est-à-dire l’empreinte d’une voix unique, que beaucoup ont comparée à celle de Billie Holiday et qui, abîmée par l’alcool, les drogues et la vie, donne souvent le sentiment d’avoir affaire à une vieille âme ayant traversé les âges pour s’échouer dans une époque où elle n’aura, in fine, jamais vraiment réussi à trouver sa place.
Catégories blindtest
Blind Test : Sylvie Simmons
Alors qu’elle sort Blue on Blue, son superbe deuxième album qui, comme son prédécesseur, a été produit par Howe Gelb et dont elle nous a longuement parlé ici, Sylvie Simmons a accepté de se prêter au jeu d’une sorte de blind test. L’occasion de vérifier que parler de musique avec une personne qui, comme elle, a interviewé tout le monde ou presque, c’est, par exemple, commencer par parler de Tom Waits pour rebondir aussitôt sur ce que Johnny Cash prenait au petit déjeuner. Continuer la lecture de « Blind Test : Sylvie Simmons »