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Wilco, Cruel Country (dBpm Records)

Présenté comme un retour aux sources, Cruel Country, le très beau douzième album de Wilco sonne surtout comme un retour inattendu à la simplicité d’une écriture que le groupe semblait avoir perdue au fil de ses différentes mues.

Ceux qui ont connu Wilco dans les années 90, à l’époque de Being There et des sessions avec Billy Bragg, ne s’attendaient probablement pas à réentendre, un jour, la bande de Jeff Tweedy sur un terrain country, ou revendiqué comme tel. Il faut dire qu’en douze albums et bientôt trois décennies d’existence les auteurs de Summerteeth ont parcouru un long chemin. Continuer la lecture de « Wilco, Cruel Country (dBpm Records) »

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FAME 2022 : « In My Own Time : Karen Dalton » de Richard Peete et Robert Yapkowitz

Karen Dalton
Karen Dalton

Le destin connaît parfois de mystérieux détours. Celui de Karen Dalton n’en aura certainement pas manqué et c’est sans doute pour cette raison que la chanteuse se retrouve aujourd’hui avec davantage d’œuvres produites sur sa vie (deux films, bientôt un troisième, et déjà plusieurs livres, dont une bande dessinée) que d’albums(deux) réellement sortis de son vivant. Ici, le mystère tient autant à la façon dont la chanteuse aura choisi de mener sa vie et sa carrière qu’à celle dont son œuvre aura très lentement cheminé vers la postérité. Continuer la lecture de « FAME 2022 : « In My Own Time : Karen Dalton » de Richard Peete et Robert Yapkowitz »

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Bill Callahan & Bonnie « Prince » Billy, Blind Date Party (Drag City)

Bill Callahan & Bonnie "Prince" Billy Blind Date Party En principe, il n’y a pas, dans le rock, grand-chose de plus vain, ennuyeux et déprimant que l’idée d’un album de reprises. Bien sûr, il existe quelques exceptions, des disques très réussis comme le Nilsson Sings Newman (1970) de Harry Nilsson, le Cover Magazine (2002) de Giant Sand ou le très beau To Willie (2009) de Phosphorescent, mais, dans l’ensemble, l’exercice semble plutôt réservé à des artistes souffrant d’un manque criant de créativité. Et le fait que Will Oldham en soit déjà à son septième opus du genre (en comptant les disques de réinterprétations de ses propres chansons) depuis 2004 en dit malheureusement assez long sur le lent déclin de son œuvre depuis qu’il a adopté le pseudo de Bonnie “Prince” Billy. Pourtant, Will Oldham est également l’un des rares à maîtriser l’exercice. Certains de ses disques du genre, Greatest Palace Music (2004), The Brave and the Bold (2006), enregistré avec Tortoise, ou l’excellent EP Ask Forgiveness (2007), figurent même parmi ses plus belles réussites depuis vingt ans. Continuer la lecture de « Bill Callahan & Bonnie « Prince » Billy, Blind Date Party (Drag City) »

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The Colorist Orchestra & Howe Gelb ft. Pieta Brown, Not On The Map (Dangerbird)

Depuis qu’il a mis un terme à l’œuvre de Giant Sand en 2015 (ce qui ne l’a pas empêché de continuer à réenregistrer les premiers disques du groupe, mais là n’est pas la question…), Howe Gelb semble constamment en recherche de nouveaux horizons musicaux, sans doute plus adaptés avec sa soixantaine déjà bien entamée. Si l’on excepte le superbe Gathered paru en 2019, le parrain officiel de la scène musicale de Tucson a donc déjà enregistré deux albums de jazz (Future Standards en 2016, puis Further Standards, avec Lonna Kelly, l’année suivante), seul (ou presque) au piano, et le voici à présent embarqué dans l’americana fantasmée du très singulier Colorist Orchestra pour ce très beau Not on the Map, rêverie entêtante à situer quelque part entre les clichés néo-country de Calexico et la musique contemporaine du Kronos QuartetContinuer la lecture de « The Colorist Orchestra & Howe Gelb ft. Pieta Brown, Not On The Map (Dangerbird) »

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Steve Gunn, Other You (Matador)

Pour ce nouvel album, son vingt-et-unième depuis 2007, Steve Gunn a posé sa guitare sous le ciel de Los Angeles pour y enregistrer avec Rob Schnapf, le producteur d’Elliott Smith. Ensemble, les deux musiciens ont inventé une rêverie psychédélique soyeuse, lumineuse et foisonnante d’idées qu’ils ont intitulée Other You. Un disque somptueux et une (nouvelle) transformation.

Chez Steve Gunn, la tentation d’aller humer l’air de la Californie n’est pas exactement une nouveauté. Déjà, à l’époque de Way Out Weather (2014), le guitariste était allé chercher du côté des disques de Moby Grape ou des Beau Brummels, les sonorités chaleureuses qui devaient éveiller les sens et donner plus de corps à son folk intello. Ensuite, il y avait eu le psyché urbain de Eyes on the Lines (2016), les premières esquisses pop de The Unseen in Between (2018) et le somptueux Soundkeeper (2020), parenthèse expérimentale réalisée avec John Truscinski pour le compte du label Three Lobed. Continuer la lecture de « Steve Gunn, Other You (Matador) »

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MUSICAL ÉCRAN 2021 : « In a Silent Way » de Gwenaël Breës

Le festival bordelais projette sur grand écran un documentaire évoquant Mark Hollis après Talk Talk.

"In A Silent Way" de Gwenaël Breës
« In A Silent Way » de Gwenaël Breës

Lorsque Gwenaël Breës s’est lancé dans la production de ce superbe In a Silent Way, Mark Hollis était encore vivant. À l’époque, le documentariste belge avait pour projet d’explorer la genèse de Spirit of Eden, album génial et grand virage artistique de 1988 qui avait précipité l’œuvre de Talk Talk dans une mue aussi spectaculaire que problématique, commercialement parlant. Continuer la lecture de « MUSICAL ÉCRAN 2021 : « In a Silent Way » de Gwenaël Breës »

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Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants)

Depuis 2014, Ryley Walker construit une œuvre étonnamment clivée avec, d’un côté, des albums solos souvent très intéressants, façonnés par le désir de réinventer, ou de réactualiser un héritage musical parfois un brin envahissant (John Fahey, Van Morrison, John Martyn, Tim Buckley, etc), et de l’autre, des albums instrumentaux, enregistrés en collaboration (avec Bill McKay ou Charles Rumback, principalement) et ouvrant sur des terrains plus expérimentaux où se mêlent jazz, acid folk et rock progressif. Continuer la lecture de « Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants) »

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It Ain’t Me, Babe : The Bob Dylan Covers

Bob Dylan
Bob Dylan

On n’a pas tous les jours 80 ans. Pour Bob Dylan, ça tombe aujourd’hui. Donc autant fêter l’événement avec cette sélection de superbes reprises qui, à défaut de le faire entendre lui, devrait au moins permettre de mesurer, ne serait-ce qu’en partie, l’étendue de son influence.

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