Nous vous en avions parlé dans nos pages, Guillaume Marietta s’est récemment illustré en tant que réalisateur du percutant documentaire consacré à la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, ce micro mouvement nébuleux qui agita l’Est de la France (et ailleurs) entre la fin des années 90 et le début des années 2010. Il est aussi et bien avant depuis longtemps impliqué dans la musique, à travers plusieurs formations (The Feeling Of Love, A.H. Kraken) et tout seul avec son album La Passagère, paru en 2017 sur Born Bad Records. Le revoici avec une très belle cassette de démos et morceaux jamais sortis, covers inspirées (Country Teasers, Nirvana, Ivan Kral et John Lennon, rien que ça) qui soulignent sa sensibilité écorchée, entre compositions à la guitare et textures synthétiques inquiétantes. En écoute la veille de sa sortie chez nous sur le label Arvo (ne cherchez pas il n’ont qu’un bandcamp), avec une release party au Tony à Paris ce vendredi soir.
Étiquette : Lieu : France
Catégories avant-première
Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo !
« Présentement, les fables tiennent la route »
L’un des plus étranges groupes du catalogue du label Another Record, Selen Peacock revient en vidéo sur un des titres de son album Horizon fondu paru au printemps de cette année. Leur musique qui s’écoule tranquillement entre liberté formelle et pistes diaboliquement entêtantes s’échapperait d’une faille spatio-temporelle, qu’on n’en serait point étonnés. Peut-être d’une époque où les gens du jazz s’amourachaient de variété, où les compositeurs pour le cinéma revendiquaient des textures impures, pour emmener les auditeurs dans un voyage enfumé, sans retour. Le film d’Hugo Massa reprend ce motif de la pérégrination en pays lointains, en camion ou en Méhari orange, dans un montage de films Super 8 qui entoure Diurne d’un bel écho d’images lumineuses desquelles se dégage une langueur mélancolique. Le goût du soleil de l’ailleurs. Continuer la lecture de « Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo ! »
Catégories avant-première
Avant-première : Postillons* de Clara Le Meur en vidéo !
Clara Le Meur aime les fins d’année : alors qu’on avait remarqué sa cassette Hier à la plage sortie en catimini fin décembre de l’année dernière, la voilà qui ressurgit du diable vauvert (plus précisément du Mexique où elle s’est établie pour une résidence) avec une vidéo de sa chanson parfaite Postillons*, tirée de cette même cassette. On a vu dans cette pop une image un peu grise fluo, comme le tableau précis d’une errance dans l’univers synthétique des jeunes générations, balayées par le blues confinement, COVID, climat, tout ça. La vidéo donne le parfait contrepoint à cette musique de chambre (dans sa littéralité) en s’offrant un bon bol d’air. Comme celui que prennent les deux héroïnes de la vidéo en balade en forêt. Tiens, ça donne envie de poser son clavier et d’aller faire un petit tour dans les Vosges… Fin d’année en fanfare, car Clara revient aussi avec une compilation à rallonge où elle a invité la fine fleur des nuages numériques à réinterpréter les merveilleuses chansons de sa cassette !
Catégories chronique nouveauté
Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant)
A chantar m’er de so qu’eu no volria
Je chante ce que je préfèrerais taire
Tout commence par une statue.
Aucune statue n’est anodine, on le sait depuis longtemps, on le sait aussi depuis Bronze de Bertrand Belin, une chanson pas anodine sur la vanité de qui érige.
Sur la place de l’Évêché de Die, plus souvent appelée par les habitants “place de la Comtesse”, se trouve un buste à l’origine de ce nom d’usage, érigé par des occitanistes du XIXe siècle. Il représente Beatriz, comtesse de Die.
Il est facile, comme partout, de passer à côté, et c’est ce que longtemps peut-être Kate Fletcher, résidente du pays diois qui a notamment publié le formidable Theories of Entanglement l’an passé, a fait : passer à côté, jusqu’à ce que Sofia Neves attire son œil et/ou son oreille sur la comtesse. C’était en 2015. Continuer la lecture de « Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant) »
Catégories festivals, séries
Fred Frith et moi
Le guitariste anglais avant-gardiste vu par ceux qui l’aiment, juste avant sa venue au BBMix ce week-end.
Fred Frith, guitariste anglais aux multiples casquettes peut se targuer d’être le fondateur du RIO (Rock in Opposition), créant le lien artistique entre John Cage et Frank Zappa. Résumer sa carrière en quelques lignes est tout bonnement impossible tant Fred Frith a passé les quarante-cinq dernières années à sans cesse ouvrir des portes à de nouveaux sons et à de nouvelles pratiques. Pour sa venue le dimanche 27 novembre au carré Bellefeuille, les équipes du festival BBMix ont demandé à une série d’artistes de dresser un court portrait de Fred Frith via leur morceau préféré. (Texte : BBMix) Continuer la lecture de « Fred Frith et moi »
Catégories chronique nouveauté
EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records)
Comment apprécier avec l’illusion de posséder une ouïe toute neuve une musique qui transporte –intentionnellement ou pas, ce n’est pas vraiment le problème – plusieurs décennies de références ? Un premier album d’indie-rock enregistré en anglais par un groupe français : il y avait tout à craindre des obstacles pour qui ne bénéficie plus depuis bien trop longtemps des privilèges de la virginité musicale. Les associations charriées par la mémoire surgissent en premier : on n’y peut rien. Autant les laisser affluer avant d’apprécier ce qui leur survit. L’homonymie d’abord : Eggs était demeuré pendant près de trois décennies cette éphémère formation américaine emmenée par Andrew Beaujon, co-fondateur avec Mark Robinson du label Teenbeat qui n’avait laissé comme seul testament méconnu que deux albums. Dont Exploder, 1994, un fourre-tout génial, un mini-monument à la gloire de la spontanéité bricoleuse et de la prise de risque semi-improvisée pas toujours contrôlée. On y croisait toute une série d’éléments hétéroclites : des harmonies vocales en dérapages contrôlés, des solos de synthétiseurs et des mélodies merveilleuses assemblées à la va-vite. On retrouve, par hasard, un peu de cette bizarrerie splendide sur A Glitter Year. Mais aussi beaucoup d’autres choses et c’est bien mieux. Continuer la lecture de « EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records) »
Catégories selectorama
Selectorama : Romain de Ferron
Catégories climats
Climats #34 : Yo La Tengo, Erwin Blumenfeld
Peut-on écouter la voix de Calvin Johnson les jours d’orage ?
Et Josef K sans avoir lu Kafka, c’est toujours aussi bien ?
Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #34 : Yo La Tengo, Erwin Blumenfeld »