« Mais qu’est-ce que c’est que ce TRUC? »

Interview collective autour de la sortie de « Instruments imaginaires », compilée par Pierre Bastien

Pierre Bastien

Il y a un truc avec les musiques instrumentales : j’y suis assez facilement sensible. Les peu de fois où j’ai mis les pieds en studio pour assister à un enregistrement, j’étais d’ailleurs très vite séduit par les pistes instrumentales, et il m’est souvent arrivé de penser qu’y poser une voix serait du gâchis. Et puis, dans les discussions, on m’a aussi parlé de la voix, et que souvent la signature d’un groupe, c’était son chanteur. Quand il y a quelques années, j’ai raccompagné Pierre Bastien à l’aéroport, après un concert à la médiathèque avec ses petites machines en Meccano, je lui ai posé la question bateau de savoir quelles chansons l’avaient marqué ses derniers temps… Il m’a répondu ceci en substance : « Des chansons? Ah non, mais moi, je déteste les voix dans la musique ». C’était la première fois qu’une personne me disait ça aussi frontalement, sans aucun fard. J’ai souvent réfléchi à cet échange qui ne s’est pas étendu, et je me demande si j’ai bien compris. En tous les cas, l’œuvre de Bastien parle pour lui. Ce n’était donc pas une véritable surprise de le voir à la tête de cette compilation d’instrumentaux qu’il a grandement supervisée selon ses influences et ses références littéraires pour le projet TRUC, qui en est déjà à son troisième, enfin dixième, enfin on va demander aux principaux intéressés, en télé-réunion, qui m’ont accueilli dans une de leur rencontre régulière, celles où ils fomentent les futurs volumes de leurs petites cassettes TRUC, qui dissimulent à chaque fois, une idée, un plan, une vision du monde. On a parlé de littérature, du format cassette, et des jeux de contraintes avec Anne, Gary, Germain (Monster K7) et Denis (du label InPolySons). On a posé la question en exergue sur les petits objets qu’ils éditent : « Mais qu’est-ce que c’est que ce TRUC? »

Denis : Le projet TRUC est porté par les deux labels, InPolysons et Monster K7 : c’est un ensemble de neufs compilations, dont trois sont déjà sorties. Elles ont chacune un thème différent. Le numéro trois, c’est donc Instruments imaginaires, présenté par Pierre Bastien. On travaille sur six autres numéros qui sortiront les six prochaines années. On met un peu de temps pour les sortir (rires). En ce qui concerne la compilation qui nous intéresse aujourd’hui : Pierre Bastien a découvert dans sa jeunesse, l’oeuvre de Raymond Roussel, un auteur de la fin du XIXe, début XXe, complètement fou, une sorte d’autiste richissime qui vivait seul dans une grande propriété. Il écrivait continuellement des textes uniques où il déployait un imaginaire incroyable, avec des situations, sans histoire véritable, plutôt délirantes. Il décrit des dispositifs difficilement compréhensibles. Pierre a lu Impressions d’Afrique (1910) dans lequel un équipage composé d’un architecte, d’une cantatrice, d’une troupe de cirque, d’un manchot… partis d’Europe pour l’Afrique. Ils font naufrage et sont retenus prisonniers par une tribu africaine. Pendant qu’un des personnages rentre en Europe pour recueillir des fonds pour la rançon, ceux retenus en otage préparent un énorme spectacle pour le couronnement de l’empereur du village. Ce spectacle est décrit, puis expliqué dans un second temps. Et dans cet ouvrage, il y a plein de références à des machines mécaniques musicales. C’est ce qui a donné à Pierre l’idée de construire lui-même des machines musicales.

Drawings, Pierre Bastien.
Drawings, Pierre Bastien.

Il venait plutôt du milieu de l’improvisation, et c’est la genèse de son idée qui le mènera au Mecanium que l’on connaît. Du coup, beaucoup de textes tirés des oeuvres de Roussel apparaissent dans le projet de TRUC. Pierre s’est intéressé aussi à d’autres auteurs qui ont décrit des dispositifs musicaux, et il a toute une collection de textes sur ce sujet. Il en a sélectionné certains qu’il a soumis à des copains, des collègues, des gens avec qui il a l’habitude de travailler pour qu’ils y trouvent une inspiration et qu’ils réalisent une pièce à partir de ces textes. A l’exception de Pascal Comelade, qui a choisi son texte. Voilà le projet initial. D’habitude, on travaille de concert pour avoir un thème, choisir les musiciens. Là, Pierre avait carte blanche ; il est l’éditeur en chef de ce numéro spécial.

Tous les morceaux présentés sont donc des originaux réalisés pour TRUC ?

Germain : C’est la donne de départ. Un morceau exclusif qui colle à une thématique imposée.

Anne : A chaque fois, il y a un thème. Pour les musiciens, c’est des compilations à contraintes : au niveau de la composition, il y a toujours des règles. Par exemple pour le volume 1 (paru en 2018), Cabinets de curiosité, les musiciens devaient chercher dans leurs archives un morceau qui collait à l’idée de « curiosité ». Ils devaient envoyer une morceau difficile à relier à leurs œuvres, notamment pour quelqu’un qui les connaîtrait bien. La deuxième, Album photo (2019), est issue d’une recherche de photos d’anonymes aux puces notamment : on a en donné une à chaque artiste qui devait composer, inspirés par la photo. On a un numéro « zéro » aussi, qui est donné à ceux qui s’abonnent à toute la série (rires), et seuls les abonnés le savent…

Denis : L’idée derrière ce numéro zéro part du livre Artistes sans oeuvres de l’essayiste historien Jean-Yves Jouannay, qui passait en revue les artistes qui ont vraiment apporté à l’histoire de l’art, mais sans avoir fichu grand chose. C’est le cas d’Arthur Cravan, boxeur poète, une personnalité hyper solaire, qui est mort à 31 ans, et qui a influencé les dadaïstes et les surréalistes, ou Jacques Vaché, mort aussi très jeune, qui a illuminé Breton. Il évoque aussi les artistes pour lesquels seul l’acte compte, qui produisent et qui jettent, ou Duchamp, présenté comme un gros feignant… Ce livre m’avait amusé. Du coup, on a renversé l’idée et on a cherché des œuvres sans artistes (ce qui est beaucoup moins drôle puisqu’on est sur le thème de l’anonymat en fait…). Sur cette cassette, il y a des morceaux que j’ai glanés lors de mes voyages de jeunesse dans différents pays, des musiques dont on ne connaît pas la provenance.

Tu as essayé de les shazamer pour voir si on les reconnaissait maintenant ?

(rires)

Denis : Il s’agit de morceaux zarbis, pas des chansons populaires, on est plutôt dans des bruits, des sons, de la musique expérimentale, construite, quand même agencée.

Les autres thématiques sont déjà prêtes ?

Gary : On se réunit toutes les semaines pour avancer sur nos projets. Denis est à l’initiative de cette série ; la première chose qu’on a faite, c’est s’amuser à rassembler dans un fichier toutes les idées. On a tout en tête, il nous  manque peut-être le thème d’une cassette, mais sinon, on a déjà nos huit thèmes.

Germain : Je ne veux pas déflorer les thèmes, bien sûr. Ce qui est compliqué, c’est qu’on essaie de ne pas être redondant. Sur la première, c’était : « qu’est-ce qu’on ne montrerait pas de sa production ? » Sur la deuxième : « ce que nous inspire une image ». Sur celle-ci : « créer le son d’un instrument qu’on ne connaîtrait pas »… On a une compilation en cours qui fait intervenir des gens du monde entier, qui est très longue à mettre en œuvre, car on essaie de trouver des choses pointues dans plein de zones géographiques différentes. Et puis d’autres thèmes avec des contraintes fortes sur la manière de produire un morceau.

Gary : Ce sont des jeux. Les contraintes nous amusent, et surtout on a envie de voir comment les artistes vont partir potentiellement dans des directions toutes différentes, ou au contraire, les voir converger. Du coup, c’est très rigolo pour nous de chercher ces contraintes, de trouver des idées dont le résultat sera bon ou mauvais, mais toujours surprenant et hyper intéressant.

Germain : C’est aussi une manière d’intéresser les personnes qui ne sont pas familières des musiques expérimentales. Ils ont un thème auquel ils peuvent se raccrocher. Il y a une petite entrée, déjà par le titre qui doit se comprendre spontanément, et ainsi résumer le principe de la compilation. On est familiers des stands de Villette Sonique et pour que les gens s’intéressent, il faut parfois expliquer 10-15 minutes ce qu’on fait. Avec ces cassettes compilations, le titre explicite fait qu’on peut comprendre très vite le principe. Ce côté ludique peut amener des personnes à écouter des choses qu’elles n’auraient pas écoutées à la base. C’est aussi le but de cette série.

Est-ce que vous êtes liés à un ensemble de groupes précis qui reviennent sur chaque cassette? Y a-t-il une logique de label?

Anne : Non, le principe, c’est que chaque artiste n’apparaît qu’une fois sur toute la série.

Gary : Dix numéros au final avec 15 à 20 artistes à chaque fois…On aura un grand panel d’artistes sur les 10 ans.

Comment vous conciliez cette ambition assez élevée d’un point de vue artistique avec, disons, la modestie du support cassette?

Denis : D’un côté, on a quand même Monster K7, un label qui aime bien ce support ! On aime bien le vinyle aussi. Mais c’est vrai qu’au début de la collection, on s’est dit que ce support vinyle était plein de contraintes : sur le nombre d’exemplaires minimum, le coût évidemment, on est pas sûr de vendre tout… Et puis derrière la cassette, il y a une vraie démarche. Bon, la cassette de Pierre Bastien a déjà un succès fou, avant même qu’on en parle.

Vous fabriquez les compilations cassette à combien d’exemplaires ?

Denis : 100. On ne fait pas ça pour avoir du succès, donc la question ne se pose pas. Pour moi qui ai la soixantaine, la cassette est un super objet, on pouvait enregistrer, effacer, recommencer… Je suis né avec la cassette. Pour Germain, Gary et Anne qui sont plus jeunes, c’est autre chose.

D’aussi loin que je me souvienne, Monster K7 a toujours fait des cassettes, bien avant sa « renaissance »…

Anne : Oui, c’est ça, depuis 15 ans. On a monté Monster K7 quand tout le monde a commencé à mettre les CD à la cave et à remplir les ordinateurs de MP3. En réaction, on a voulu remettre un objet au centre de la démarche d’écoute, et aussi de la démarche artistique. Souvent, les artistes mettent autant de soin à travailler les pochettes que la musique en elle-même, le support aussi faisant partie de la démarche. Sortir des cassettes, c’était une façon d’interpeller, à l’époque, parce que maintenant aucun amateur n’est plus surpris de trouver une cassette sur le stand d’un label. A Villette Sonique, tous les stands en ont. C’est un support pas cher à produire aussi, tu peux faire des petites séries, d’avoir des choix plus osés artistiquement. La rentabilité d’une cassette est basse, ça nous allait bien, on pouvait sortir des artistes qu’on aimait bien mais dont personne n’avait jamais entendu parler. Pour TRUC, on ne se voyait pas se lancer dans des éditions vinyles, avec des pochettes, des inserts…

Denis : Le truc marrant, c’est qu’on utilise un boîtier carton pour CD : on cherchait quelque chose de pratique à envoyer par la Poste, au tarif lettre tout simplement.

Vous fonctionnez en collectif ?

Germain : C’est Denis qui a eu l’idée et qui a proposé à Anne et Gary de faire chose commune. On était fans des artistes sortis sur InPolySons à la base, Pierre Bastien, Klimperei… On se rencontrait par le biais des concerts qu’on fréquentait, sur les stands de Villette Sonique, on se retrouvait sur pas mal de choses.

Gary : Denis avait peut-être envie de collectif…

Denis : Oui, tout à fait. Et je ne me voyais pas porter un projet de 9 compilations tout seul. J’avais besoin d’aide, je n’aime pas trop travailler seul. Ne serait-ce que pour se renouveler aussi, c’est important. Du coup, si quelqu’un n’est pas d’accord… On passe des heures à discuter de thèmes (rires). On peut trouver ça super, et l’un de nous dit : « oui, mais… » Pour les artistes, c’est pareil, on s’échange les découvertes qu’on peut faire. C’est le plaisir principal, écouter des morceaux inédits que les musiciens nous envoient, travailler ensemble.

Gary : Pour l’anecdote, cet entretien prend place dans notre petit point hebdomadaire (rires). On a pris cette habitude toutes les semaines d’échanger.

Pourquoi neuf alors?

Denis : Quand j’étais plus jeune, j’adorais m’abonner à des journaux, à des revues, j’adorais les séries, l’idée d’une encyclopédie en 20 volumes, d’un truc fini, avec un abonnement aussi. Après, je ne voulais pas que ce soit simplement une numérotation basique : 1,2,3,4,5… ou a,b,c,d… J’ai regardé sur internet s’il y avait des suites plus complexes, marrantes, et je suis tombé sur la suite de Syracuse. Je ne sais plus trop comment ça marche, mais à un moment donné tu retombes sur un. C’est comme un vol, ça monte et puis ça retombe. Donc j’ai choisi le « vol de 6 » qui démarre par le chiffre 6 pour aboutir à 1 au bout de 9 numéros (6-3-10-5-16-8-4-2-1). Il y a une apogée (ici, ce sera le numéro 16, soit la 5ème cassette). Sur la tranche du coffret de Truc, on voit où on en est : 6, 3, 10, …. Le volume 3 est en fait le volume 10. Enfin, voilà (rires). Les gens s’emmêlent les pinceaux, nous également.

On peut s’abonner, si les numéros précédents, donc 6, 3 et 10 sont épuisés?

Denis : Oui, pour les six prochains (rires).

Pierre Bastien
Instrument de Pierre Bastien / Photo: J.P. Duplan

Vous vous situez dans quel environnement musical : le milieu des musiques improvisées, des musiques libres?

Germain : Je sais pas trop quoi répondre.

Denis : On ne cherche pas à être marginaux. On aime les choses qui sortent des sentiers battus. On est déjà tous musiciens, en dilettantes, pas en professionnels. On a aussi des histoires différentes ; je suis plus âgé, donc à 20 ans, je découvrais Soft Machine, Rock In Opposition, le Krautrock, les Residents, ça a façonné mon imaginaire musical. On s’est aussi retrouvés sur des musiques plus fragiles, comme la toy music. Ce n’est pas forcément l’aspect jouet qui est important, mais la fragilité. Quand tu regardes Pierre Bastien avec ses machines, tout semble bien réglé, mais en fait tout est en équilibre précaire, tout peut se casser la figure à tout moment. On aime bien cette ligne-là. J’aime bien l’art brut, j’ai sorti des albums autour de ce sujet, des gens extrêmement sensibles à leur environnement.

A propos d’instruments imaginaires, j’ai pensé à des compilations (Gravikords, Orbitones par exemple) qui proposaient des morceaux composés par des amateurs souvent, inventeurs d’un nouvel instrument. Est-ce que vous avez essayer de savoir si les artistes présents sur la compilation avaient essayé d’inventer l’instrument décrit dans les extraits littéraires?

Anne : Cette semaine, un abonné nous a écrit pour nous dire qu’il était déçu que, sur la pochette, il n’y ait pas d’indications des instruments utilisés. On n’a pas eu le temps d’en discuter entre nous encore. Pour ma part, je préfère ne pas savoir et je préfère que les auditeurs ne le sachent pas non plus, ça fait partie de la magie de la cassette aussi. J’aime imaginer qu’ils ont construit les instruments et qu’ils en jouent oui. Je n’ai pas envie de savoir qu’ils ont pris un clavier et qu’ils ont branché une disto dessus, ça casserait la magie.

Gary : ça aurait été intéressant de savoir si les groupes avaient essayé de créer quelque chose. Mais ce n’était pas la démarche qu’on avait.

Germain : On leur demandait déjà de composer un inédit, alors si en plus ils devaient construire leur instrument… ! (rires)

Denis : Pour revenir sur ces compilations, j’en ai certaines ; ce sont souvent des artisans, des passionnés, mais pas souvent des musiciens. Ce qu’ils font de leurs instruments n’est pas toujours intéressant, certains jouent même des standards avec leur instrument. Je préfère un truc bizarre joué au Casio, que du Bach joué sur un magnifique instrument bricolé.

D’ailleurs on peut même ajouter que les sons qui sortent de ces instruments inventés peuvent être assez décevants… Bref.

Denis : On peut ajouter aussi que tous les morceaux s’enchaînent sur la cassette, c’est comme une seule plage (enfin deux), ça peut embêter, parce que tu ne sais pas où tu en es si tu ne surveilles pas le temps, tu ne sais pas qui joue. Mais l’important est l’écoute.

Germain : C’est comme la numérotation étrange, c’est comme le boîtier CD à l’intérieur duquel tu trouves une cassette, c’est étrange. Une compilation qui s’écoute comme un grand morceau. On a beaucoup travaillé sur l’ordre des morceaux, comme pour avoir une histoire, sans évidemment trop amputer les morceaux. On peut l’écouter comme un tout et ne pas se poser de questions.

Denis : Je tenais à évoquer notre illustrateur, discret, mais très important, Pierre Chandèze. La première année, on n’a travaillé que ça, l’apparence, le choix du boîtier, qui permettait de trouver une cohérence d’un numéro à l’autre. Il y a une grande cohérence graphique.

Germain : Pierre Chandèze a un univers graphique très fort, on a juste à regarder ses illustrations pour deviner le thème de la cassette. Il a le truc pour trouver une idée pour chaque volume. Ici, cette harpe trompette un peu monstrueuse. On l’a aiguillé aussi sur les pochettes des séries de Library Music. On a des motifs communs qui se répètent sur la série.

Sinon, ça ne vous fait pas peur de voir étaler cette série sur des années?

Denis : On sort une cassette par an. Tu sais que c’est compliqué le travail collectif. On passe beaucoup de temps à discuter mais c’est aussi ça le plaisir. Et puis les compilations, ça prend du temps, il y a toujours ceux qui sont en retard. Nous ça ne nous fait pas peur. Mais les abonnés ont du courage, eux (rires). On arrive pas à faire plus vite, même si on fait des efforts. Plusieurs thèmes sont en cours, on ne sait pas lequel aboutira le premier. On en a un, on ne peut avancer que morceau par morceau, le choix de l’artiste suivant dépendant du résultat de l’artiste précédent (rires).

Gary : Le temps passe vite depuis qu’on a eu cette idée un peu folle.

<a href= »https://compilationstruc.bandcamp.com/album/instruments-imaginaires »>Instruments imaginaires by TRUC</a>

Pierre Bastien présente « Instruments imaginaires », compilation TRUC, volume 3 (MonsterK7, InPolySons)

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