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Selectorama : BMX Bandits

BMX Bandits / Photo : Harrison Reid
BMX Bandits / Photo : Harrison Reid

De temps en temps, mais rarement, il arrive que la vraie vie ne ressemble pas à un western de John Ford et donc, que les faits dépassent la légende. C’est exactement le cas dans l’épopée rocambolesque vécue par BMX Bandits, formation à géométrie très variable initiée en Écosse par le dénommé Duglas T. Stewart il y a près de 40 ans. Dans le désordre, elle a compté dans ses rangs de futurs Teenage Fanclub et The Vaselines, Kurt Cobain a déclaré qu’il s’agissait là du seul autre groupe dans lequel il aurait voulu jouer, des presque débutants nommés Oasis ont assuré sa première partie et un documentaire a même tenté dès 2011 de raconter tout ça et un peu plus… Et pourtant, tout ça, ce n’est rien comparé aux mélodies que seul ou en équipe, ledit Stewart est capable d’imaginer depuis les premiers jours. Le nouvel LP– douzième du nom – s’intitule Dreamers On The Run ne déroge pas à la règle et secondé ici par le benjamin Andrew Pattie, l’homme continue d’assouvir ses fantasmes pop. Des fantasmes qu’il égrène dans un selectorama regroupant dix chansons qui ont beaucoup compté à l’heure d’imaginer ce nouvel album. Continuer la lecture de « Selectorama : BMX Bandits »

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Paskal Larsen (1965-2024)

Paskal Larsen / Photo : Benoit Grimalt
Paskal Larsen / Photo : Benoit Grimalt

« Au final, ce nouvel opus ne va pas décevoir les fans de la première heure, soit ceux qui ont été biberonnés au rock de Wire, Killing Joke, WarsawJoy Division, Crass, Gang Of Four, Red Lorry Yellow Lorry, Dead Kennedys, et faire agrandir leur tribut avec d’autres têtes en demandes de rock pas sage. » Ce sont les dernières lignes postées à la date du 11 avril dernier par Paskal Larsen sur son blog, au sujet du nouvel album de Frustration. Et ce seront les dernières : Pascal est décédé « des suites d’une longue maladie » ce mercredi 17 avril. Continuer la lecture de « Paskal Larsen (1965-2024) »

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Pernice Brothers, Who Will You Believe (Ashmont/New West)

Growing old seemed like death
to me when I was young.
Now I want to grow old.
And I want to belong.
Joe Pernice, How Will We Sleep

Dans Haute Fidélité de Nick Hornby (1995), le héros et ses adjuvants en érudition musicale éprouvaient toutes les peines du monde à concevoir la playlist idéale pour un enterrement – celui du beau-père de Rob. Cinq bonnes chansons évoquant la mort ? En dépit de leur connaissance encyclopédique des recoins les plus confidentiels de la pop, les trois disquaires ramaient lamentablement et finissaient par contourner la difficulté avec une pirouette et quelques rires. Trente ans plus tard, la tâche semble moins insurmontable. Nos figures de référence ont vieilli, et nous avec elles. Ou l’inverse. Continuer la lecture de « Pernice Brothers, Who Will You Believe (Ashmont/New West) »

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The Last, L.A. Explosion! (Bomp!, 1979)

Dans les années soixante-dix, Greg Shaw met un nom sur la musique qu’il adore : la powerpop. Dans un numéro de la revue Bomp! il définit les tables de loi du genre. Dans un même élan sont associés Big Star, Badfinger, Blue Ash, Raspberries, The Move, Easybeats, The Beatles, The Who, The Creation et d’autres. En plus de l’écrit, le Californien se joint à l’action à travers un label du même nom que son fanzine. Sur Bomp! il publie de nombreux 45 tours de ces nouveaux groupes powerpop. Parmi eux, Shoes, The Romantics, 20/20, Flamin’ Groovies restent le temps d’un single puis rejoignent une major mais d’autres, comme The Last se fendent aussi d’albums. L.A. Explosion! sort ainsi en 1979. Le 33 tours du groupe de Los Angeles est au carrefour du foisonnement de l’époque. The Last croisent la scène hardcore (Black Flag, Redd Kross) à The Church et les prémices du son Paisley Underground (Bangles, 3 O’Clock) en concerts. Leur musique témoigne de cette ambiance si particulière. Continuer la lecture de « The Last, L.A. Explosion! (Bomp!, 1979) »

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Ed Harcourt, El Magnifico (Deathless Recordings)

Ed Harcourt est le dernier grand romantique. On le savait déjà, mais il nous le confirme avec ce nouvel album au titre évocateur, El Magnifico. Enregistré dans sa maison et dans une église, ce disque nous ramène à la grande époque de cet éternel jeune premier. Alors que le monde s’enflammait pour les Strokes (à juste titre) et pour le premier disque des Libertines (ce qui se discute), Ed Harcourt campait sur ses positions en s’enfermant avec un Death In Vegas et Gil Norton pour faire se rencontrer les disques de Radiohead et les débuts d’Elton John sur son premier album. Continuer la lecture de « Ed Harcourt, El Magnifico (Deathless Recordings) »

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Last Days of Sonic Protest

Dernière soirée de Sonic Protest au Théâtre de l’Echangeur samedi 30 mars 2024 / Photo : Philippe Lévy (détail)
Dernière soirée de Sonic Protest au Théâtre de l’Echangeur samedi 30 mars 2024 / Photo : Philippe Lévy (détail)

Vingt éditions du festival le plus anti-système et le plus déviant, un des seuls à pouvoir prétendre à remplir ses salles pendant près d’un mois avec des groupes parfois totalement obscurs, aux propositions sonores les plus folles, à travers un parcours de salles franciliennes, mais aussi à travers le pays, l’Europe. Au moment où l’équipe ont choisi de clore le chapitre, il est évidemment impossible de revenir chronologiquement sur ce parcours insensé. Pour saluer leur bravoure, nous avons choisi de proposer à l’un de nos photographes historiques, Philippe Lévy, de documenter les derniers jours de la fête. Avant que la vaillante équipe de Sonic Protest ne prenne un repos mérité, en imaginant qu’ils ne s’arrêteront pas de sitôt.
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Jean-Louis Murat – Les Jours Du Jaguar, par Pierre Andrieu (Le Boulon)

Je me souviens très bien de cet instant-là. Quelques semaines à peine après m’être installé à une dizaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, attablé à la terrasse d’un bistrot de la capitale arverne, mon ami Hervé – un gars vraiment du coin – m’a dit à peu près ces mots-là : “Tu verras, tu n’écoutes pas Murat de la même façon quand tu roules sur les routes auvergnates un jour d’automne… Il faut avoir vécu ça”. Quelques semaines plus tard, je crois qu’il m’avait dit à peu près la même chose au sujet du Steve McQueen de Prefab Sprout… Mais surtout, il avait raison – d’autant plus raison que Murat fut je crois très fan dudit Steve McQueen (l’album, pour l’acteur je ne sais pas), à tel point qu’il était allé jusqu’à louer les services du batteur Neil Conti, qui joue sur ce chef d’œuvre de 1985. Mais Hervé avait tort aussi : parce qu’il ne m’avait pas dit alors (alors, c’était vers 2011) qu’on n’écoutait pas non plus Murat de la même façon sur les routes auvergnates un jour de printemps. Parce qu’il ne m’avait pas dit l’effet que pouvait produire au hasard Le Lien Défait avec la chaine des puys comme ligne d’horizon dans un crépuscule naissant. C’est un effet dingue. Et un effet d’autant plus dingue quand on a appris quelques heures plus tôt, au détour d’un coup de téléphone à la fin d’une réunion, sa subite disparition… Continuer la lecture de « Jean-Louis Murat – Les Jours Du Jaguar, par Pierre Andrieu (Le Boulon) »

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Wesley Fuller, All Fuller No Filler (Cheersquad Records & Tapes)

Tout avait plutôt bien commencé pour Wesley Fuller. Quelques armes musicales collectivement fourbies, dans la première moitié des années 2010, sur la scène de Perth au sein de Hurricane Fighter Plane, le temps d’un single ou deux –  incidemment, on envie tous ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de jeter une oreille ravie sur I Can’t Win (2012), premier coup de génie power-pop, et sur son solo final à la Byrds. De quoi, en tous cas, attirer l’attention de James Endeacott – le directeur artistique de The Libertines et The Strokes – qui, sur la foi de ces fulgurances confidentielles, lui propose un contrat sur son label, 1965 Records pour y publier, coup sur coup, un premier Ep – Melvista (2016) – et un album – Inner City Dream (2017) suivis d’une longue tournée de près de deux ans. Jusqu’ici tout va bien, comme dirait l’autre : un jeune musicien hyperdoué enchaîne les étapes habituelles du parcours vers un succès mérité. Et puis ? Continuer la lecture de « Wesley Fuller, All Fuller No Filler (Cheersquad Records & Tapes) »