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Selectorama : Alex Van Pelt

Alex Van Pelt
Alex Van Pelt

Voici au moins 15 ans que Alex Van Pelt a débuté dans la musique. C’était aux alentours de 2008, sous le patronyme de « Alex Banjo », en tant que guitariste de Coming Soon. A leurs débuts, avec l’album New Grids, les membres de cette joyeuse bande originaire d’Annecy s’étaient fait connaître en tant que très rares représentants du courant anti-folk en France. Ils ont depuis lors publié pas moins de quatre albums et cette aventure les a amenés à côtoyer aussi bien Kimya Dawson et Adam Green des Moldy Peaches, que Herman Düne et Etienne Daho – leur premier fan -, avec lequel ils ont enregistré et partagé la scène.
Mais alors que certains membres de Coming Soon comme Leo Bear Creek et Howard Hughes s’étaient déjà consacrés à des projets parallèles (The Pirouettes, Arkadin), Alex Van Pelt a attendu 2019 pour tenter sa première échappée en solo. Continuer la lecture de « Selectorama : Alex Van Pelt »

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The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003)

Le 20 juillet 2003, trois membres des Exploding Hearts perdaient la vie dans un accident de van. Le groupe rentrait d’un concert à San Francisco, en direction de Portland (leur ville). Matt Fitzgerald, bassiste du groupe, se serait endormi au volant. Il décède, de même que le chanteur Adam Cox et le batteur Jeremy Gage. Ils avaient entre 20 et 23 ans. Seuls le guitariste Terry Six et la manageuse du groupe s’en sortent indemnes. Le groupe avait sorti, quelques mois plus tôt, son premier album Guitar Romantic sur le label punk Dirtnap Records. Il bénéficiait d’une excellente presse. Le vénérable fanzine Maximum RockNRoll soutenait ardemment le groupe tandis qu’un Pitchfork pas encore poptimiste lui accordait un excellent 8.8 accompagné d’un Best New Music. La formation avait le vent en poupe. Continuer la lecture de « The Exploding Hearts, Guitar Romantic (Dirtnap, 2003) »

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Sweeping Promises : « Il y a toute une histoire alternative du post-punk dans laquelle nous aimerions nous inscrire »

Sweeping Promises
Sweeping Promises / Photo : Shawn Brackbill

Il est des groupes qui vous explosent au visage comme une précieuse révélation, vous rappelant pourquoi et comment tout a commencé dans votre cœur. Mi-2020, les Américains de Sweeping Promises sortent en pleine pandémie Hunger For A Way Out, une délicieuse claque dans le marasme ambiant, explosion cathartique de post-punk chauffé à blanc, enregistré avec un seul micro, mais mille idées plein la tête. Trois ans plus tard et malgré une signature chez Sub Pop, le groupe laisse tous ses curseurs dans le rouge avec Good Living Is Coming For You, un deuxième album plus fort, plus sombre, plus éclectique, mais qui garde tout de leur fantastique idiosyncrasie : une production monolithique qui sonne comme la plus glorieuse cassette audio jamais entendue, un songwriting punk acéré qui vient se diffracter sur des plans new wave pleins de groove, et la voix de Lira Mondal, pur tremblement de terre pop. Le tout en s’inspirant du seul post-punk qui compte, si rare aujourd’hui, celui des débuts, qui crisse et réinvente le monde avec une audace ingénue et inspirante, et dont Sweeping Promises sont de glorieux descendants. En échangeant avec Lira Mondal (basse et chant) et Caufield Schnug (guitare et batterie), c’est le portrait d’un duo inséparable qui se dessine, deux artistes s’inspirant mutuellement et ayant une vision commune et singulière de la musique qu’ils veulent créer, dans une indépendance indéboulonnable et inspirante. Continuer la lecture de « Sweeping Promises : « Il y a toute une histoire alternative du post-punk dans laquelle nous aimerions nous inscrire » »

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Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly)

En octobre dernier sortait la compilation Nuits Blanches chez les activistes marseillais de Lollipop records (Sunsick, This Is Pop). Initiée par Thibault Sonet (T.Boy), bassiste des Lullies, l’album offre le panorama d’une certaine scène rock underground française. Les Lullies ont ainsi réuni autour d’eux des groupes tels que Pogy et les Kéfars, Asphalt, The Suttles, Alvilda ou encore Food FightNuits Blanche dialogue, à distance, avec Snapshot(s) (1983). Au-delà de constituer deux instantanés du rock français qui ne passent pas à la télé, les deux compilations se partagent entre groupes francophones et anglophones et naviguent dans des esthétiques proches, entre garage, punk et powerpop. Continuer la lecture de « Les Lullies, Mauvaise Foi (Slovenly) »

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Sensibles, une histoire du R&B français, de Rhoda Tchokokam (Audimat)

C’est peu à peu que se construit un corpus autour de l’histoire des musiques francophones. Nation de critiques plus ou moins prestigieuses, les communautés journalistiques  se sont souvent concentrées à passer aux cribles les musiques du monde, et plus particulièrement anglo-saxonnes. On pourrait dire que s’est amorcé un petit retour de manivelle vers les histoires intérieures – même si on verra qu’elles réinterrogent constamment quelque part les notions de frontières, et on en est pour le moins heureux, il n’est pas question ici de cocoricoter, que ce soit dit une bonne fois pour toutes – qui racontent notre quotidien musical, notre environnement sonore – depuis disons les années 60 et l’avènement du rock’n’roll. Continuer la lecture de « Sensibles, une histoire du R&B français, de Rhoda Tchokokam (Audimat) »

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Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika)

Ce n’est plus de la musique, mais la matière même des émotions, un écho permanent de ce qui se passe en nous – et en lui, et la façon dont tout cela se répond, avec les années de distance, le disque qui tourne dans la pièce et la manière sans concession de créer en musique, voix et violoncelle et échos à bande, une entité qui relève de l’abysse totale, comme si un tourbillon entraînait au plus profond des sentiments un mélange fragile de mélodies et d’harmonies, de réverbérations nocturnes, de paroles qui disent un amour, une relation, relatent des scènes de vie où le banal côtoie la jalousie côtoie la timidité côtoie l’impossible côtoie la gêne côtoie l’émerveillement côtoie la joie côtoie l’allégresse élégiaque d’un instant vite tu vite disparu. Continuer la lecture de « Arthur Russell, Picture of Bunny Rabbit (Audika) »

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Sparklehorse, cet homme nommé cheval

Mark Linkous / Sparklehorse
Mark Linkous / Sparklehorse

Alors que doit sortir en septembre prochain un album inédit de Sparklehorse, Bird Machine – supervisé par Matt Linkous, frère de…, et sa femme Melissa –, souvenirs d’une première rencotre avec ce génie cabossé. C’était au siècle dernier… C’était même au mois de mai 1998. Une chaleur folle, et la photographe Mélanie Elbaz, enceinte et presque sur le point d’accoucher, m’accompagnait pour ce qui était peut-être son premier voyage de presse RPM. Londres respirait au ralenti, la France n’était pas encore championne du monde et je ne pouvais certainement pas deviner que je vivrais un jour en Auvergne où j’exercerais les activités d’enseignant – et aussi de barman aux Vinzelles. Je pensais d’autant moins à l’avenir que le présent était bien plus que suffisant : j’étais payé pour rencontrer des personnes qui me transportaient – héros d’adolescence ou nouveaux maitres d’une scène en perpétuelle (r)évolution. Parmi ces derniers, Mark Linkous était l’un des plus mystérieux – et l’un des plus admirés, par Radiohead en tête. Un charisme bohême désarmant, un parcours déjà accidenté – au propre comme au figuré – et des chansons enregsitrés sous le nom de Sparklehorse dont la beauté noire laissait planer quelques doutes quant à la notion d’espoir… Pourtant, en ce jour de printemps étouffant, je n’aurais jamais imaginé la destinée que se réservait cet homme au sourire bancal et aux rêves de normalité. Malgré son overdose qui l’avait condamné à la chaise roulante durant six mois, je ne pensais pas qu’un jour de fin d’hiver 2010, il se tirerait une balle en pleine poitrine. Il a visé le cœur. À l’image de ses chansons… Continuer la lecture de « Sparklehorse, cet homme nommé cheval »

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Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records)

Quatrième album de Pearl & The Oysters depuis leur essai inaugural en 2017 : le duo franco-américain a parcouru un sacré chemin en six ans. Démarrée à Gainesville en Floride, l’aventure s’écrit désormais à Los Angeles. Cette nouvelle vie s’accompagne aussi d’un nouveau label. Juliette Pearl Davis et Joachim Polack rejoignent ainsi Stones Throw. La structure, après avoir été un pilier du rap indépendant, s’aventure désormais régulièrement dans les terres pop. Les voisins de Pearl & The Oysters se nomment en effet Mid High Club, Benny Sings, Jerry Paper ou Stimulator Jones. Dès la couverture, signée par l’illustrateur indonésien Ardhira PutraCoast 2 Coast nous embarque dans un voyage nostalgique et rétro-futuriste, quelque part entre un vinyle de yacht-rock et une cartouche de Mega Drive. Continuer la lecture de « Pearl & The Oysters, Coast 2 Coast (Stones Throw Records) »