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Selectorama : Lisa Li-Lund

Lisa Li-Lund
Lisa Li-Lund dans son clip « Janet », réalisé par Julien Ansault / Photo de plateau : Mathieu Tonetti

Appelons ça la vertu de l’expérience, plus de dix ans après son Big Crunch Theory paru chez Versatile, Lisa Li Lund revient chez Pan European et nous sert un Glass Of Blood qui invoque une ivresse immédiate. Enregistré en compagnie du fidèle Guillaume Léglise, l’album met d’emblée la barre beaucoup plus haut qu’auparavant. Et l’unité de cet élixir fascine durablement alors que le casting (ad hoc) aurait pu diluer le propos, or il n’en est rien mais jugez plutôt : Ben Mc Connell (Buvette, Beach House, Oiseaux Tempête), Chloe, Etienne Jaumet et Cosmic Neman (Zombie Zombie), Kim, Gaspar Claus et Romain Turzi. Belle équipe et grands sortilèges, le centre de gravité et de mélancolie reste pourtant d’aplomb. Il y a là du Kate Bush et du Windsor For The Derby, il y a là, enfin, une artiste qui a admirablement réussi à assumer totalement et frontalement son propos. Le mystère se dévoile un brin pour ce Selectorama assez finaud qui prouve que toute action, même minime, peut avoir d’heureuses conséquences, bien des années passées.

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Sous Surveillance : Blue Ocean

Blue Ocean
Blue Ocean / Photo : Jess Lynn Goss

Qui ?

Blue Ocean est un duo composé de…
Dave, Guitare & Chant
Rick, Basse, Machines & Chant
Les deux amis avant de déménager en Californie ont joué jadis ensemble dans Puke, un groupe éphémère de noise punk basé à Boston, leur ville natale. Il était donc naturel qu’une fois réunis à nouveau, ils jouent tous les deux dans ce nouveau groupe. Avant un concert, ne sachant pas comment s’appeler, un ami commun leur conseilla sobrement Blue Ocean, le nom d’un morceau du projet solo de Dave, Hummus Boy.

Où?

Oakland. Californie.

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Teenage Fanclub, Endless Arcade (PeMa Records)

Teenage Fanclub

Il y a longtemps que l’on a fini par comprendre à peu près pourquoi Teenage Fanclub, plus que les autres. Tous les autres et beaucoup plus. De temps en temps, on en reprend conscience avec davantage d’intensité, c’est tout. La dernière fois, c’était en fin d’après-midi, dans la cour ensoleillée du Trabendo, il y a tout juste deux ans. L’interview était terminée, les salutations poliment échangées et les techniciens attendaient déjà pour les balances. Tout autre que Norman Blake aurait réintégré sur le champ le déroulement serré du planning qui le conduisait, étape par étape minutée, jusqu’au concert du soir. Et pourtant, simplement parce que nous avions devisé, en marge des questions prévues, sur les vertus respectives des grands oubliés de l’histoire de Creation – et donc, avec une logique implacable, évoqué 18 Wheeler – il n’avait pas hésité à dérober quelques minutes aux aiguilles déjà pressantes du chronomètre managé pour foncer en loge et copier sur une clef USB l’excellent album solo de Sean JacksonPerforms Slots (2010) – dont nous avions confessé ignorer l’existence, avec l’enthousiasme communicatif et généreux de celui qui se réjouit à la seule perspective du partage. Continuer la lecture de « Teenage Fanclub, Endless Arcade (PeMa Records) »

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New Order (A Life), #1

Ou comment la musique de New Order infuse dans nos vies.

Illustration : Robert Longo

Il ne s’agit pas tout à fait d’un billet d’humeur, mais plutôt de quelques images échappées d’un autre temps. C’est un rêve éveillé comme il en existe souvent en ces jours gris. C’est un rêve indifférent aux heures, marqué par l’empreinte d’une adolescence que l’on a longtemps crue oubliée.

C’est d’abord une forme tracée dans le sable, un triangle équilatéral, quelque chose d’approchant. Trois prénoms creusés dans la matière meuble. Deux plus un. Un prénom féminin, forcément, en son sommet.

Plus loin, des corps adolescents accompagnent le rythme de la musique, brouillé par les rires, l’alcool aidant, déjà. Continuer la lecture de « New Order (A Life), #1 »

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Wishbone Ash, Argus (MCA, 1972)

Wishbone Ash, ArgusC’est rien moins que (notre) Barney Sumner qui nous conte cette petite histoire, arguant que naguère il ne fallait pas se rater sur les disques. Et on a connu ça un peu aussi, cette angoisse du Que choisir ? quand on en voudrait quinze mais qu’on a droit qu’à deux ou trois. Ce jour béni où j’ai opté pour The Cult* plutôt que Spear Of Destiny ? Ce jour où, ayant de toute façon pris Brotherhood de New Order, j’optais au débotté pour Licensed To Ill des Beastie Boys plutôt que le premier album des Garçons Bouchers ? Ces jours où il a fallu faire des choix, à un âge où justement on ne devrait pas en faire. Puisqu’on est encore dans un flou total, même si d’aventure et rétrospectivement, on savait très bien où on allait. Continuer la lecture de « Wishbone Ash, Argus (MCA, 1972) »

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Clip inédit : “Gerineldo Fils” par Marion Cousin & Kaumwald

Marion Cousin & Kaumwald (photo : Éloïse Decazes)
Marion Cousin & Kaumwald / Photo : Éloïse Decazes

Marion Cousin tisse depuis plusieurs années, avec grand soin et passion, le fil ancestral des folklores chantés de la péninsule ibérique. Après une première plongée dans les chants de travail des îles Baléares avec Jo estava que m’abrasava en 2016 (en compagnie de Gaspar Claus au violoncelle), est sorti l’an dernier Tu rabo par’abanico, qui s’attache, lui, à explorer ce qui se trame du côté des mystères de l’Estrémadure, région isolée d’Espagne au flanc collé à la frontière portugaise.

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Triptides, Alter Echoes (Alive Records)

En une décennie, Triptides a construit une jolie discographie entre indie-pop et psychédélisme enjoué. Depuis l’inaugural Psychic Summer en 2011, le groupe a publié sept (huit avec la collaboration avec Winter) albums. Chacun affirme un peu plus la proposition de la formation désormais installée à Los Angeles. Si certains albums tendent à développer un son plus indie (Azur en 2015), les Américains semblent avoir trouvé un terrain de jeu dans l’exploration de l’héritage sixties. Alter Echoes ne fait pas exception à la règle. Ce nouvel album, publié par Alive Records (Hacienda, Radio Moscow, Left Lane Cruiser etc.), a cependant été enregistré en studio, au Boulevard Recording à Hollywood. Continuer la lecture de « Triptides, Alter Echoes (Alive Records) »

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Tony Wilson : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende? »

Anthony H. Wilson
Anthony H. Wilson

Il est une certitude. Détesté ou adulé, Anthony H. Wilson a changé le visage de la musique moderne. En créant un beau jour de 1978, avec une poignée d’autres illuminés, Factory Records. En « signant » Joy Division – devenu New Order – et Happy Mondays, mais aussi The Durutti Column et A Certain Ratio. En contribuant à la création de La Haçienda, le club par lequel la house music a débarqué sur le Vieux Continent. Journaliste, présentateur télé, manager, beau parleur et esprit frondeur, il a définitivement fait de Manchester l’un des points cardinaux de la scène internationale. De théories situationnistes en déclarations définitives, de décisions suicidaires en utopisme forcené, il a marqué toute une génération de mélomanes. Sans lui, peu de chances que Postcard, Creation ou Heavenly aient vu le jour. Sans lui, sans doute que ce magazine, et quelques autres, n’auraient jamais existé. En interview, l’homme aimait à citer un dialogue extrait du film de John Ford, L’Homme Qui Tua Liberty Valance (1962) : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende ? – Juste la légende, bien sûr ». Avec Anthony H. Wilson (1950-2007), les deux se confondaient plus que de raison. Continuer la lecture de « Tony Wilson : « Qui dois-je imprimer alors, la vérité ou la légende? » »