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Martin Dupont, revenants de la Cold Wave

Martin Dupont
Martin Dupont

Le choc. Il existe donc en France un groupe qui a ouvert pour The Lotus Eaters et Siouxsie and the Banshees, qui a publié des disques à l’esthétique parfaite d’un niveau insoupçonnable… Et nous le savions pas. Les Martin Dupont, car c’est bien d’eux dont il est question aujourd’hui, ont posé quelques jalons de 1984 à 1987 et n’ont pas sombré dans l’oubli. En effet, écouter Love on my Side une fois, c’est tomber dans le piège tendu par les claviers d’Alain Seghir. Et c’est ainsi pour quasiment toutes les chansons de ce groupe de Marseille qui a le mérite de glacer le sang de la Canebière. Car au final, quel est le meilleur remède contre le réchauffement climatique ? Les refrains d’outre-tombe de ce groupe au nom totalement improbable.
La musique de Seghir n’a jamais sombré dans l’oubli grâce à ses fans, à Agnès B et au label Minimal Wave qui travaille la discographie du groupe. Elle va même revenir sur scène en 2023 et voir de nouveaux morceaux arriver grâce à un album. Un nouveau choc en approche. Continuer la lecture de « Martin Dupont, revenants de la Cold Wave »

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The Lil’Hospital, Welcome to My (Strange) Jangle (autoproduit)

Kevin Alvir, le garçon plein de talent qui se cache derrière The Lil’Hospital, n’est pas vraiment un perdreau de l’année. Le premier album du groupe remonte déjà à 2001, c’est à dire presque au temps des dinosaures. Il était d’ailleurs sorti le 11 septembre 2001, alors qu’Alvir était encore ado. Quelques années après ses premiers faits d’armes, le New-Yorkais avait monté The Knight School, très recommandable groupe de pop DIY un peu plus bruitiste, qui avait malheureusement splitté après plusieurs très chouettes albums injustement passés sous les radars. Il est d’ailleurs bien triste de ne plus pouvoir écouter en ligne The Poor and Needy Need to Party ou Revenger, sur lesquels se trouvent pas mal de très bons titres. Continuer la lecture de « The Lil’Hospital, Welcome to My (Strange) Jangle (autoproduit) »

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Minuit sonne bien avec The Drin

The Drin
The Drin

The Drin est le projet parallèle de Dylan Mc Cartney, qui officie également dans The Serfs à Cincinnati, Ohio. Après un premier album Engines Sings For The Pale Moon, et quelques cassettes sur le label local Future Shock, il revient avec Down River The Distance, à paraître le 21 Septembre, toujours chez Future Shock pour les US et Mangel Records pour l’Europe. Pour ce deuxième album, la méthode reste la même : la prédominance d’une basse froide, la voix de Dylan étirée et éthérée, l’utilisation d’instruments et de machines de seconde main rendent l’environnement sombre et plein de grain. Dylan l’a enregistré quasiment en solo, dans un grenier face à un cimetière aidé sur quelques pistes et pour la pochette par son compère Dakota qui joue avec lui dans Crime of Passing et les Serfs. On espère voir ce groupe sur le vieux continent dans pas trop longtemps.


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Oneida, Success (Joyful Noise Recordings)

oneidaDepuis plus de vingt ans, Oneida fait partie des groupes les plus actifs de la scène indie new-yorkaise. Aujourd’hui, après quatorze albums d’expérimentations diverses et variées, la bande de Kid Millions fait le choix de se recentrer sur des formats plus courts et un registre plus direct qu’il lie aussi clairement (cf. le nom de l’album) à la recherche d’un nouveau public. Dès le premier titre, l’excellent Beat Me to the Punch, il est évident qu’Oneida a changé d’univers. Le mélange souvent habile et éclairé d’héritage psychédélique, de culture électro et de recherches élitistes a ainsi laissé la place à un rock noisy et typiquement velvetien qui se laisse submerger par un formidable déferlement de larsens, déchirants et assourdissants, sur plus de deux minutes. Le résultat est saisissant. Continuer la lecture de « Oneida, Success (Joyful Noise Recordings) »

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Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips)

 

Colette, ma mère, ses parents, mes grands parents, étaient instituteurs. Elle est devenue institutrice, plus parce qu’elle nageait, depuis toute petite, dans ce bain socio-culturel que par véritable vocation. Elle ne détestait pas son métier, loin de là, mais ça n’était pas une folle passion. On n’en a pas fait un plat. Charlotte Gainsbourg est devenue chanteuse, on a l’impression, un peu comme ça. Héritant de la voix fluette et aux limites de la justesse de sa mère et de l’instinct redoutable de son père quand il s’agissait d’aborder l’art mineur de la chanson, elle est entrée sans forcer dans le métier d’abord par cette chanson scandaleuse mais sans doute incomprise (à l’époque, maintenant tout semble plus clair) Lemon Incest, en duo avec Serge sur son album Love On The Beat (1984). Deux ans plus tard, elle revenait avec ce disque Charlotte For Ever (1986), écrit et composé par son père en même temps que ce dernier l’immortalisait sur pellicule dans un film du même nom. Continuer la lecture de « Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips) »

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Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Mon morceau est Smells Like Teen Spirit par vous savez qui. Mon frère avait le CD de Nevermind, et avait l’habitude de l’écouter, ainsi que d’innombrables autres classiques des nineties derrière la porte close de sa chambre, quand j’étais un kid. J’ai appris à comprendre et à composer mes premières pop songs en chantant seul sur ses disques, devinant comment les changements intervenaient dans le morceau, et où les refrains et couplets allaient se placer. Dans ma petite bulle pré-internet, j’ai grandi dans une banlieue où Nirvana était l’alpha et l’oméga de la culture, de la musique et du cool. Je le voyais à la fois comme un échappatoire et un moyen de rentrer dans le genre, si ça fait sens. Continuer la lecture de « Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine) »

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Stranger Teens #38 / Guest : Bobby Would

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Les gars, vous m’avez fait fouiller dans tellement de trucs pourris des années 90 et 2000, juste pour trouver une alternative à ce morceau. Malgré tout, le principal souvenir, qui m’a sauvé, changé, appelez-le comme vous voulez reste ce titre. Pour mon 17ème anniversaire lors de Halloween en 2003, juste après avoir terminé une année de travail dans un hôpital et déménagé à Munich, mes amis d’alors, T, M & B – chacun au moins dix ans de plus que moi -m’ont offert un cadeau très spécial. Un morceau de beurre, avec à la place des bougies, quatre trips Hofmann LSD-25. Ils venaient de découvrir l’acid quelques semaines auparavant, et alors que je ne pensais pas être prêt à cette expérience, soudain, je le fus. Un cadeau d’anniversaire dont je me souviens jusqu’à aujourd’hui.

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Stranger Teens #37 : « Colori » par Luca Carboni

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

En 1998, j’avais dix ans, je n’étais alors pas encore un adolescent, même si pour moi l’enfance s’achevait au moment où l’âge atteignait les deux chiffres ; en 1998, je n’étais donc plus un enfant. Fin de juillet à Turin, je troquai l’écrasant soleil matinal contre l’air conditionné d’une grande surface ; c’était hier, nous étions à des siècles-lumières du streaming : pour écouter un disque, il n’y avait pas trente-six mille solutions, il fallait l’avoir. On pouvait cela dit le goûter au casque : rayon « musique » de la surface, à deux pas d’une dégustation de Limoncello, je pressai le bouton play de Carovana (Caravane) et c’était parti.

NDLR : Alors que nous avions bien entamé les participations d’invités à cette série, nous revenons aujourd’hui exceptionnellement à l’un de nos contributeurs, échappé tout l’été dans son Italie natale.

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