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Stereolab, Dots And Loops (Elektra / East West)

Stereolab Dots And LoopsPrière à tous ceux qui pensent qu’Aphex Twin est le seul « expérimenteur » de cette fin de siècle, que l’on ne peut plus rien tirer des faces B des Beach Boys, que Neu! est un groupe poussif et que Sergio Mendes est le chanteur de Sepultura de lever la main. Ces gens-là n’ont sans doute jamais daigné ni osé écouter un disque de Stereolab. Pourtant, ce n’est pas la faute des Laborantins en chef, Tim Gane et Lætitia Sadier, qui depuis six ans, multiplient les sorties et les initiatives sans jamais lasser. Singles introuvables, maxis « difficiles d’accès » avec Nurse with Wound, mini-hits invraisemblables – un conseil, réécoutez Fluorescences -, projets parallèles – l’acoustique Monade pour la demoiselle, Turn On pour le garçon, en collaboration avec Sean O’Hagan -, le tout disséminé sur une discographie en forme de case-tête chinois. Continuer la lecture de « Stereolab, Dots And Loops (Elektra / East West) »

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Climats #14 : Duster, Mark Z. Danielewski

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #14 : Duster, Mark Z. Danielewski »

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TRANSMISSION #69 Spéciale Dave Haslam

Émission du 22 avril 2022 sur Rinse France.
Une émission présentée par Thomas Schwoerer et David Jégou avec Dave Haslam.

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Fontaines D.C. : « La pandémie est la meilleure chose qui pouvait nous arriver »

Fontaines D.C.
Fontaines D.C. / Photo : Filmawi

D.C., c’est Dublin City, le berceau de ces cinq garçons débarqués en 2019 sur nos scènes et devenus, en un album, phénomène. Menés par le charismatique Grian Chatten, ils convainquent par la puissance de leurs textes (l’amour de la poésie les lie), leurs guitares acérées et leur vigueur, comparable à celle de leurs voisins et amis anglais, Shame. Après avoir enchaîné les salles et les festivals jusqu’à l’épuisement, les lads migrés à Londres ont profité du repos imposé par la pandémie pour se retrouver et se rappeler d’où ils venaient. Skinty Fia, paru ce jour sur Partisan Records, est un hommage à l’Irlande, car comme l’explique le batteur Tom Coll dans cet entretien récemment accordé à Section 26, le sentiment d’appartenance à son pays n’est jamais si fort qu’une fois qu’on l’a quitté. Continuer la lecture de « Fontaines D.C. : « La pandémie est la meilleure chose qui pouvait nous arriver » »

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KG, Ein mann ohne feind (October Tone / Médiapop Records)

KG

Il existe une contrée foutraque où ne résonne aucune loi, où la réalité n’est que celle que l’on se créé, où les stratégies sont forcément obliques. Bienvenue au pays des merveilles de Rémy Bux alias KG qui distille lentement mais surement et depuis déjà trente ans une electro-noise-lo-fi et dont le dernier album Ein mann ohne feind sort sur les labels associés October Tone et Mediapop Records, l’autre prescripteur pointilleux de chemins de traverses mulhousien.

Quelques décennies donc que le manitou de Sausheim, son village d’origine dans la banlieue mulhousienne qui abrite sa maison et son studio, multiplie les projets sous-marins des plus crédibles aux plus improbables, de l’initial et bruitiste Sun Plexus avec le guitariste Sébastien Borgo jusqu’à la formation à choix multiple de Ich Bin, embarquant parfois deux frères potaches survoltés aux blagues dignes des meilleurs feuilletons de Placid et Muzo, en passant par des activités d’ingénieur du son pour le label soigné et strasbourgeois Herzfeld, sans compter, à coup sûr, d’autres activités non cartographiées. Continuer la lecture de « KG, Ein mann ohne feind (October Tone / Médiapop Records) »

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Jeremy Ivey, Invisible Pictures (Anti-)

Jeremy IveyIl n’en faut pas nécessairement beaucoup pour sceller un pacte intime et inaltérable avec une poignée de chansons et leur auteur. En l’occurrence, il a suffi d’un titre et d’un refrain, à l’orée de ce troisième album de Jeremy Ivey. « My family tree is on fire / I don’t belong here / I’m an orphan child / But I’m better on y own. » Il y a quelque chose qui résonne avec une profondeur immédiate dans cette évocation teintée d’ironie d’une irrémédiable déconnexon générationnelle, sur fond de country-rock bringuebalant. On peut en partager, pour une large part, l’ambivalence complexe lorsque la défaillance des aînés préfigure le drame de la perte. Et y entendre à la fois un constat tragique, un souhait par défaut plus que par dépit, et un exutoire pour tenter de conjurer les béances de la généalogie. Continuer la lecture de « Jeremy Ivey, Invisible Pictures (Anti-) »

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David Freel, ombre et clair obscur

Dernier volet de notre journée hommage au chanteur et guitariste de Swell.

Swell David Freel
Swell avec David Freel (à gauche)

David Freel est mort et je peux faire un truc.

C’est ce que j’ai écrit dans le fil de messagerie de la rédaction de Section26 en lisant l’évocation par Lelo Jimmy Batista qui m’a appris la nouvelle.

Je peux faire un truc sur Swell et sur David Freel.

Commencer par : comme tous les disques qui changent la vie, Too Many Days Without Thinking, bénéficiant d’une exposition excentrique arrivant jusqu’aux oreilles des adolescent·es de recoins type Auvergne, de plis type banlieue pavillonnaire française, ce disque donc change la vie, profondément, de toustes les adolescent·es – et moins adolescent·es – qui l’écoutent, après un autre disque et avant un autre disque, selon ce mode : une musique folkish, psyché – San Francisco –, contemporaine, non clinquante. C’était ça qui nous plaisait tant et d’abord et ensuite, quand Beck était malin, Pavement frimeur et que le Royaume-Uni roulait de grosses mécaniques joyeuses mais souvent épuisantes – Swell ne brillait pas. Poudre aux yeux : néant. Continuer la lecture de « David Freel, ombre et clair obscur »

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Citizen… well ?

Retour sur l’album « …Well? » de Swell avec une interview de David Freel en 1992.

Extrait de l’article paru dans Magic Mushroom n°4 / Été 1992


Je ne me souviens plus exactement comment le deuxième album de Swell – dont nous pensions tous que c’était le premier – est arrivé jusqu’à nous. Mais je me souviens que c’était une époque où l’on aimait les disques en noir et blanc – ce n’était pas forcément une nouveauté d’ailleurs, car il me semble que nous étions pas mal de l’équipe hétéroclite du fanzine magic mushroom à nous retrouver autour de Faith… Ainsi, au tout début des années 1990, nous avions fait duSpiderland de Slint et du Frigid Stars de Codeine deux de nos albums de chevet – la lenteur comme exutoire, le silence comme revendication, la mélancolie comme art de vivre. … Well de Swell tombait plutôt bien pour compléter la trilogie imaginaire – nous étions une génération qui aimait bien les trilogies.
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