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Blasco, Ghost Songs (autoproduit)

Les fantômes sont des morts mal enterrés. C’est, en tous cas, ce qu’affirment certains interprètes autorisés des mécanismes complexes du refoulement psychique. Et c’est ce fil que l’on s’attache à suivre en relançant, au fil des écoutes, leur interrogation féconde : de quelles tombes incomplètement scellées ont bien pu resurgir ces neuf Ghost Songs qui nous hantent sans relâche depuis l’instant saisissant de la première découverte ? Continuer la lecture de « Blasco, Ghost Songs (autoproduit) »

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The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records)

Les chroniques anniversaire de l’été

The Stone Roses

Trente ans se sont donc écoulés. C’est bien suffisant pour que la distance réflexive se mêle, en l’estompant, à l’intensité brute des souvenirs. Et pour que la toute petite histoire se fonde dans les grands mouvements de balancier de l’évolution musicale. Pourtant, au moment d’évoquer The Stone Roses – l’album ou le groupe, jamais sans doute l’italique n’a eu si peu d’importance – c’est encore la mémoire intime qui commence par affleurer. Les vacances de Pâques 1989 consacrées aux révisions du bac, un interlude arraché à la vigilance parentale sous forme d’aller-retour à la FNAC Montparnasse pour y acquérir la bande son des quelques semaines de labeur scolaire à venir et, immédiatement, les cahiers de math ou d’histoire qui s’illuminent de ces guitares carillonnantes et du balancement inouï des scansions rythmiques d’Alan Wren. Continuer la lecture de « The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records) »

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Marker Starling : Travail d’amateur

Marker Starling
Marker Starling

Est-il possible de tomber amoureux deux fois de la même personne, à dix-sept années d’intervalle, sans même s’en apercevoir ? La chose est peu probable, à moins d’une déficience mémorielle dont l’absence de pathologie neurologique devrait pourtant me préserver. C’est pourtant bien ce qui s’est produit lorsque, il y a quelques mois à peine, j’ai recroisé la route du dénommé Marker Starling, musicien canadien de son état, et auteur de l’un des plus beaux albums qu’il m’ait été donné d’entendre depuis des lustres. Continuer la lecture de « Marker Starling : Travail d’amateur »

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The Lunar Laugh, Goodnight Noises Everywhere (Kool Kat Musik/You Are The Cosmos)

Est-ce pour mieux s’aligner sur les festivités musicales institutionnalisées dans nos contrées ou, plus vraisemblablement, sur la survenue des premières chaleurs estivales ? Toujours est-il que la publication de ce troisième album de The Lunar Laugh le 21 juin dernier semble correspondre à la perfection avec le solstice de saison. Contrairement à ce que suggère son patronyme nocturne – emprunté, pour l’anecdote érudite, aux péroraisons astrologiques de l’album Cosmic Sounds de The Zodiac (1967)-  le quatuor d’Oklahoma City propose en effet une réinterprétation résolument radieuse d’une tradition musicale dont les sources principales demeurent ancrées dans les années 1970. Continuer la lecture de « The Lunar Laugh, Goodnight Noises Everywhere (Kool Kat Musik/You Are The Cosmos) »

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Marie-Claire Buzy – Antistar 80

Marie-Claire Buzy
Marie-Claire Buzy

Bien sûr, il y a eu les tubes. Ceux que les décennies écoulées ont parfois relégué dans le cercueil des célébrations nostalgiques et qui tendent trop souvent à éclipser le reste d’une œuvre, à occulter même l’essentiel. Plutôt que de la réduire à ces quelques refrains, il serait sans doute plus équitable de commencer par évoquer ceux avec lesquels Marie-Claire Buzy a entretenu, au fil des quatre décennies d’une carrière à éclipse, des collaborations artistiques. Bashung, Gainsbourg, Darc, Manset : la liste est suffisamment éloquente pour prévenir d’emblée tous les ricanements et tous les procès en ringardise. Continuer la lecture de « Marie-Claire Buzy – Antistar 80 »

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Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars)

Big ThiefEn découvrant U.F.O.F. pour la première – mais aussi pour la deuxième et la troisième fois – on est d’abord saisi de l’envie irrépressible d’en interrompre le déroulement pour trouver refuge dans l’écoute d’une une copieuse compilation d’Emmylou HarrisAnthology : The Warner/Reprise Years (2001), pour être précis. Cette impulsion ne relève évidemment pas de ces associations formelles par lesquelles les échos des œuvres passées en viennent à résonner ostensiblement dans les prolongements actuels de leur descendance assumée. Au contraire. C’est plutôt que la fréquentation prolongée des vocalises éthérées d’Adrianne Lenker suscite, par contraste, le besoin impérieux de se confronter à une version infiniment plus incarnée de l’humanité. Continuer la lecture de « Big Thief, U.F.O.F. (4AD / Beggars) »

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Teenage Fanclub : l’entretien

Teenage Fanclub
Teenage Fanclub

Dans la cour ensoleillée du Trabendo, Norman Blake s’assied en premier. Raymond McGinley arrive quelques instants plus tard. Difficile de se résigner à l’idée que le troisième – Gerard Love -ne les rejoindra pas. Alors on en parle un peu, sans dramatisation inutile, ni fausse pudeur. Quelques heures avant leur premier concert parisien, dans une formation désormais altérée, les deux hommes font preuve d’une jovialité communicative qu’aucune épreuve ne semble pouvoir ternir. On cause avec eux de souvenirs, frais ou plus anciens, de cette tournée avec Nirvana qui les conduisit il y a près de trente ans à quelques mètres d’ici, du côté du Zénith. D’Alan McGee aussi. Et surtout de musique et de cette passion sans faille pour les mélodies et les harmonies qui illuminent leurs regards attendrissants de quinquagénaires épanouis. Cette passion qui leur permet de retrouver tout leur allant de jeunes hommes dès que commencent les balances, pour y interpréter une version ébouriffante de The Kids Are Alright des Who. Continuer la lecture de « Teenage Fanclub : l’entretien »

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Selectorama : Jacco Gardner

Jacco Gardner
Jacco Gardner

Obsessionnel nostalgique de technologie digitale. Revivaliste psychédélique à chapeau mou. Fan surdoué de Syd Barrett. Tel était peu ou prou le portrait robot de Jacco Gardner tel qui nous était apparu au moment de la sortie de ses deux premiers albums, Cabinet Of Curiosities (2013)  et Hypnophobia (2015). Désormais installé à Lisbonne, Gardner y nourrit sa passion communicative pour les romans de science-fiction vintage et les synthétiseurs millésimés. Entièrement instrumental, Somnium, sorti l’an dernier, s’oriente résolument vers des formes musicales plus atmosphériques et abstraites. Une évolution qui transparaît dans une sélection planante et pointue. Continuer la lecture de « Selectorama : Jacco Gardner »