Catégories selectoramaÉtiquettes , , , ,

Selectorama : Brigade Cynophile

Ventoline
Ventoline, fanzine géré par Félicité Landrivon (Brigade Cynophile)

Lyonnaise de souche, Félicité Landrivon est investie dans les aventures du Grnd Zero (salle de concert autogérée, espaces de répétition et ateliers) basé à Vaulx-en-Velin en tant graphiste au départ, mais également comme programmatrice aux bon goûts de concerts. Liste non exhaustive : Mdou Moctar, Horse Lords, Bitchin Bajas, Calvin Johnson, No Age, Sun Araw, DUDS, Lithics, Exek, Mope Grooves, Tanz Mein Herz, Will Guthrie

Brigade CynophileBrigade Cynophile, comme on l’appelle dans le milieu par passion pour les canidés, est le nom d’une émission sur la pointue LYL Radio où Félicité passe ses coups de cœur sans restrictions de genre. Hyperactive, elle dégaine ses productions sous différents formats (affiches, flyer, pochettes de disques) dans tout le champ culturel (labels indépendants, salles de concerts, groupes, éditeur(ices). Comme elle l’aime le rappeler, ce n’est pas là qu’elle fait fortune, mais elle y fait ses armes, essaie des choses. Le graphisme c’est large, Félicité s’occupe de diverses manières depuis que la pandémie a mis à l’arrêt la machine. Elle fait des « semaines pédagogiques » en lycée, des workshops en écoles d’art, de la mise en page de livre, du merch pour les labels.

Continuer la lecture de « Selectorama : Brigade Cynophile »

Catégories dossier, fanzines, labelsÉtiquettes , , , ,

Essaie de comprendre 4/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

On peut penser Lithium comme une organisation informelle, à l’anglo-saxonne : un fondateur, directeur artistique à forte personnalité, une volonté de ne pas se détourner du marché, des groupes proches entre eux, une distribution professionnelle (du moins pendant l’association avec Labels)… Dans ce cadre, Olivier Dangla est celui qui est amené à penser l’identité graphique du label, à la manière d’un Vaughn Oliver pour 4AD, par exemple. Toutes proportions gardées et même s’il n’a jamais eu la prétention de jouer parmi les étoiles du graphisme, il a touché de sa palette graphique quelque chose de l’âme du label : froideur, rigueur, radicalité. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 4/8 »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Mustang, Memento Mori (Close Harmonie)

Mustang…Commencer par la fin – Memento Mori -, se souvenir effectivement que l’on va mais alors que les dernières notes s’évaporent, s’apercevoir que ces dix chansons nous laissent entre deux eaux – entre la vie et la mort – avec des questions plein la tête, et dans la bouche, pour reprendre les lignes d’un poème lu récemment, « le goût du sang mêlé au goût d’une figue fraîche ». Parler de Memento Mori en désordre, au gré des marques qu’il a laissé, et vous présenter toutes ses chansons et ses personnages. Continuer la lecture de « Mustang, Memento Mori (Close Harmonie) »

Catégories affichage libreÉtiquettes , , , , , , ,

L’Ivresse Vaine – Damien Jurado, Leslie Jamison, Michel Lang

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Damien Jurado
Damien Jurado

Il pense à lui chaque jour. Cette tristesse de perdre un ami. Un ami et un fou de l’éclairage musical, un mercenaire usant ses coudes, jour comme nuit, sur du zinc plus ou moins fameux. Saloperie de bouteille, d’ivresse. Saloperie d’alcoolisme. Richard Swift n’a jamais réellement dit adieu à Damien Jurado car Damien Jurado pense à lui chaque jour. Mais ce coma éthylique éternellement imposé n’offre que vide et absence. Il y avait déjà dans la voix de Jurado, ces petites miettes de fleur bleue créant les grandes interprétations et les vastes tristesses. Continuer la lecture de « L’Ivresse Vaine – Damien Jurado, Leslie Jamison, Michel Lang »

Catégories dossier, fanzines, labelsÉtiquettes , , , ,

Essaie de comprendre 3/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

Lucievacarme, dont on attend avec grand espoir d’éventuelles rééditions sur le label américain Captured Tracks (et ses archives « shoegazing ») était l’un des membres de la trinité originelle de Lithium, avec Candle et Dominique A . Alors que ce dernier va voir paraître en avril une exégèse de sa Fossette fondatrice (Dominique A, La Fossette par Thierry Jourdain et Pierre Lemarchand, Editions Densité), l’oeuvre du groupe noisy pop toulousain est toujours un champ d’exploration relativement vierge. En attendant que leur album Milky Way fête ses 30 ans l’année prochaine, avec tous les honneurs qu’il mérite, David Amsellem, chanteur guitariste, et Valéry Lorenzo, batteur et photographe, se sont confiés sur leur aventure des Années Lithium. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 3/8 »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , ,

Eliane Radigue, Trilogie de la mort 1988-1993 (Experimental Intermedia)

Eliane Radigue
Eliane Radigue

Invisible habitant l’invisible
Philippe Jaccottet

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre
Paul Verlaine

C’est Éliane Radigue elle-même qui le dit (*) : « L’écoute est une chose merveilleuse. »
Toute la littérature qui s’accumule sur et autour de l’œuvre d’Éliane Radigue ne peut exonérer de l’expérience fondatrice, originelle, improbable de l’écoute de son œuvre. Il est préférable de commencer par là, même si on sait que la curiosité sera motivée par tel ou tel passeur, tel ou tel passage, qu’elle sera donc nourrie de biais, d’idées, d’une certaine idée de soi aussi – si légère soit-elle, cette idée de soi, croisée avec un certain désœuvrement, sera ce qui permettra de lancer la première écoute de Kyema, le premier des trois morceaux qui forment la Trilogie de la mort. Continuer la lecture de « Eliane Radigue, Trilogie de la mort 1988-1993 (Experimental Intermedia) »

Catégories liveÉtiquettes , , , ,

Mustang en live et en interview chez vous, maintenant.

C’est une sensation un peu bizarre. À chaque fois que je rentre là, par la porte qui donne sur le parvis. Dix mètres dans la pénombre, et elle me saute aux yeux, cette affiche taille XL qui orne l’un des murs de la Petite Coopé, l’une des deux salles – celle-ci fait aussi office de bar – de la fameuse Coopérative de Mai, née il y a 21 ans presque jour pour jour et devenue l’un des lieux emblématiques du Clermont-Ferrand qui rocke, folke, danse, rappe et bien plus si affinités. C’est une couverture de la RPM, une couverture de l’année 2010 où à l’occasion de la sortie du premier album de Mustang, A71 – une autoroute de circonstance pour le trio clermontois alors monté à Paris –, la rédaction du magazine avait pensé à cette rencontre qui semblait tomber sous le sens entre deux amoureux de rock – dans son sens le plus large possible – et de langue française : d’un côté, le chanteur, guitariste, auteur et compositeur en chef Jean Felzine, qui affichait alors 21 printemps, et de l’autre, Daniel Darc, artiste cabossé ressuscité depuis la parution du miraculeux Crèvecœur en 2004… Continuer la lecture de « Mustang en live et en interview chez vous, maintenant. »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , ,

Devoir de mémoire

Début 97, pour la sortie de leur premier album « Homework », rencontre avec les Daft Punk.

Daft Punk / Photo : Philippe Levy
Daft Punk en une du numéro 12 de la RPM / Photo : Philippe Levy

Je me souviens bien de cette une photographiée par Philippe Levy – parmi les quelque 110 que j’ai accompagnées en quinze ans. Je m’en souviens bien pour un nombre assez incalculable de raisons. L’une des principales, c’est sans doute le débat qu’avait provoqué au sein de notre comité de rédaction haïku – Serge, Philippe, Éric, sans doute Jean-Fabien et moi, donc – la récente décision de ces deux garçons à peine sortis de l’adolescence de ne pas (plus) afficher leur tête, ni sur la couverture, ni dans l’article. Je n’étais pas d’accord avec ça. Je n’étais pas d’accord parce que cette décision me paraissait absurde. D’abord, parce qu’ils avaient déjà joué à visage découvert, parce que des photos d’eux avaient déjà circulé (et à chaque fois que je pense à ça, je pense à la très belle photo prise par Éric Pérez sur la scène de l’Ubu, lors des Trans Musicales de 1995), parce qu’on les avait vus aussi à la télé – pas forcément à une heure de grande audience mais quand même, je me souviens du bus dans les rues de Glasgow  ; ensuite, parce que je ne trouvais pas l’idée si originale que cela : The Residents, Kiss ou pendant un temps, Cabaret Voltaire avaient déjà joué sur l’anonymat. Continuer la lecture de « Devoir de mémoire »