Catégories avant-première, borne d'écouteÉtiquettes , , ,

« Le Village », extrait du nouvel album de Arlt

Ça ne se décide pas, ces choses-là. Quand on n’entend plus la manière et qu’on entend la chanson. Peut-être que la basse aide, ou la pente, même si la pente fait un peu des histoires dont on se moque quand on écoute une chanson, mais bon, cette pente, ce n’est pas n’importe quelle pente, c’est la pente d’en face, Thiers, on y vit ou on n’y va pas, à moins de connaître quelqu’un qui connaîtrait quelqu’un qui.

Dans les montagnes thiernoises.

Gamin je faisais du vélo sur les pentes d’en face, celles qui descendent de la plaine de Laschamps. En voilà une belle jambe, toujours moins belle que l’invraisemblable chanson Le Village par Arlt, que voici clippée en avant-première “par un ami” (NDLR:  Bertrand Belin, pour le citer). Les deux n’ont jamais si bien chanté, joie des voix qui vieillissent et se posent dans les dix directions.

Un album est à venir, s’il est aussi beau que cet extrait, il sera le meilleur, comme chacun des autres. Ce n’est pas une mince affaire de s’employer autant à la beauté.


Arlt Turnetable ObjetDisqueTurnetable, le nouvel album de Arlt paraîtra le 20 mai prochain chez Objet Disque.

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Jazzoux, Quand Le Jus de Rythme… (In Paradisum)

JazzouxLa dernière et toute récente édition du festival Sonic Protest a pu confirmer l’excellente santé d’une scène aux frontières souvent délicates à cerner : entre bruitisme et arythmie, improvisation néo-free et recherche électronique, elle assume avec une souveraineté radicale le multiple héritage des musiques expérimentales. Au sein de cette constellation, Amédée de Murcia (Somaticae, Balladur, OD Bongo) et Claire Gapenne (Terrine, Headwar, Me Donner) en incarnent avec brio le versant free-beat, noise et industriel. Activistes et pivots d’une mouvance toute entière dévouée au culte du feedback, de la distorsion et du bug analogique/numérique, c’est avec un projet commun, Jazzoux, qu’ils nous reviennent ici. Marquant par la même occasion le retour de l’excellent label In Paradisum, ce disque au titre improbable, Quand Le Jus De Rythme…, impose une sorte de No Techno sauvage et abrasive. Continuer la lecture de « Jazzoux, Quand Le Jus de Rythme… (In Paradisum) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Pierre Gisèle, Distorsion (Flippin Freaks, Safe In The Rain)

Ce n’est pas parce que je n’habite pas à Bordeaux que je vais me priver des conseils du disquaire du coin, Martial de Total Heaven. Un peu de prosélytisme, des rappels pour les étourdis, sur les réseaux, ça ne nuit à personne, la preuve, j’arrive deux mois après la bataille, mais on s’en fiche. L’EP, Distorsion de Pierre Gisèle est sorti fin janvier et je viens juste de tomber dessus. Pierre Gisèle est une chanteuse issue du collectif Flippin Freaks dont j’avais survolé les sorties jusque là sans accrocher, si ce n’est le J’ai raté ma vie du groupe Teeth, parce que ça parle de dentition, et que ça me touche. Continuer la lecture de « Pierre Gisèle, Distorsion (Flippin Freaks, Safe In The Rain) »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Tanz Mein Herz

Tanz Mein Herz
Tanz Mein Herz / Photo : Pierre Bujeau, 2016.

On ne sait pas trop s’il s’agit d’un collectif ou d’un supergroupe, mais peu importe, seul le résultat compte. Musique expérimentale ? Traditionnelle ? Le curseur s’affole sans se poser. Après plusieurs essais improvisés, Jérémie, Mathieu et Yann décident de segmenter leurs différents projets et de les nommer : naissent alors France, Zeitspielraum ou encore Meutr. Au gré de rencontres et sans opter pour un line-up statique, ils décident un soir, au Crous de Valence, d’appeler leurs efforts communs Tanz Mein Herz, en référence aux maigres notions d’allemand de Mathieu. En guise d’introduction aux musiques traditionnelles, la bande fréquente assidûment les concerts de Toad, le projet de Yann Gourdon & Guilhem Lacroux vite rejoints par Pierre-Vincent Fortunier. « C’était complètement barjo, ça jouait très fort, très sale avec une nonchalance très rock qui ne pouvait que nous plaire ». L’amitié entre tous les membres de Tanz Mein Herz est le lien qui fédère l’ensemble, leur musique est non calculée, navigue au gré des sensibilités et des envies. Ils prennent leur temps, fonctionnent par thèmes, pour les enregistrements comme pour les lives. Tout part souvent d’une rythmique, d’une ligne de basse et d’un placement spécifique des membres en cercle, car comme le dit si bien le groupe d’une seule voix, il veut être également auditeur de son propre son.

Continuer la lecture de « Selectorama : Tanz Mein Herz »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Jacques, LIMPORTANCEDUVIDE (Recherche & Développement)

 

« Quand on m’demande ce que je fais
dans la vie, j’me le demande aussi »

Cher Jacques,

                    Évacuons d’emblée cette histoire autour de ta coupe de cheveux qui peut en incommoder plus d’un : j’ai toujours pensé qu’elle faisait de l’ombre à ta musique, même si elle m’a fait réfléchir à ce que sont les normes physiques et à ce qu’on attendait d’un homme et d’un musicien, la transgression, le rapport au ridicule, tout ça. Je me doute qu’elle te sert aussi à créer une image que tout le monde peut facilement mémoriser et instantanément identifier. Les casques de Daft Punk, les lunettes d’Elton John (je repense toujours à cette fabuleuse fin d’un numéro du Muppet Show dans lequel il était invité, entouré par les marionnettes qui portaient toutes des lunettes multicolores en plumes), les globes oculaires géants des Residents ou, bien sûr, les tonsures des Monks. Mais peut-être que je fais fausse route, peut-être que tout le monde s’en fiche de cette coupe de cheveux, je me dis juste que tu devrais profiter que tu en as, parole de cinquantenaire décati. Continuer la lecture de « Jacques, LIMPORTANCEDUVIDE (Recherche & Développement) »

Catégories borne d'écouteÉtiquettes , , ,

Appel entrant : KG

Le nouveau clip du duc de Sausheim en avant-première.

Non mais t’as vu ce qui se passe ? Confiné depuis la sortie de l’impeccable Jesus Weint Blut (2019) chez Herzfeld, Rémy Bux aka le duc de Sausheim n’avait pas donné de nouvelles ou presque. Les rares inconscients qui le suivent pour des raisons sociales sur les réseaux sociaux avaient pourtant senti le vent tourner, retour à l’électronique sur le mat bien érigé de diverses performances qui prouvent que des reflets intenses qui s’estompent en six shampoings ne font pas tout face au génie. Âmes sensibles et français de l’intérieur au cœur pur, passez votre chemin, El Buxo revient aujourd’hui dans une débauche lascive dont même mon vieux cœur de fan ne saurait se remettre. Ruf Mich An. En spray ou en gel aqueux, une ouverture délicate mais toujours impressionnante vers un nouvel album cryptique et infernal, Eine Mann Ohne Feind, à paraitre chez October Tone/Mediapop vers la mi-avril, si nous sommes encore là pour le voir de nos yeux. Et si t’as quelque chose besoin, appelles.
Vous voilà putain de prévenus.

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , ,

Eddy Mitchell, Sept Colts Pour Schmoll (1968, Barclay)

La carrière d’Eddy Mitchell a connu des hauts et des bas ; elle force cependant le respect de par sa longévité. Pionnier du rock français avec Les Chaussettes Noires aux cotés de groupes et artistes twist comme les Chats Sauvages, les Pingouins, Danyel Gérard ou Johnny Hallyday, Claude Moine a traversé les époques avec grâce, même si le succès commercial ne fut pas toujours de la partie. Au niveau des ventes, il connaît en effet un passage à vide à la fin des sixties et au début de la décennie suivante. Fidèle à une certaine idée de la musique, surtout américaine et roots, Eddy Mitchell ne prend pas de virage hippy opportuniste, contrairement à d’autres collègues (coucou Jean-Phi’). Continuer la lecture de « Eddy Mitchell, Sept Colts Pour Schmoll (1968, Barclay) »

Catégories avant-première, borne d'écouteÉtiquettes , , , ,

Le premier EP de Cœur-Joie en avant-première

Cœur-Joie

Ils nous disent « Post-Twee Pop, tant pour la gravité douce des textes que pour la douceur des mélodies », et c’est plutôt bien vu à l’écoute de ce premier EP disponible vendredi prochain (18 février, donc) en cassette chez Hidden Bay records, mais aussi en CD chez Melotron Recordings. Chanté tout en français, le groupe mené par Martin Meilhan-Bordes (guitare et chant), Milia Colombani (batterie) et Adrien Berthe (synthé) qui avaient déjà collaboré ensemble dans les groupes Bootchy Temple et Sex Sux, rejoints par l’expert ès-mastering Paul Rannaud (basse), donne un sentiment de grande fraicheur et de douce poésie. Des guitares jangly, des compositions crève-coeur (écoutez l’adorable Dimi l’étoile) donnent du corps à ce Coeur-Joie qui marque d’une pierre blanche leur arrivée dans la constellation des petites étoiles montantes de la scène indie française.

Continuer la lecture de « Le premier EP de Cœur-Joie en avant-première »