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Bill Drummond, The Man (Creation, 1986)

Bill Drummond, The Man (Creation, 1986)Alors que le monde occidental vient de célébrer dans une liesse d’une droiture morale rarement atteinte depuis la libération le septante douzième anniversaire de Jonathan Richman (qui n’en a cure, car ayant toujours seize ans dans sa cabeza), je me suis souvenu, non sans émotion, d’un disque où figurait ce morceau, I’m The King Of Joy,  qu’on peut décemment qualifier de « plus grand morceau de Jojo que Jonathan n’a pas écrit ». Or ce disque n’était pas The Man, improbable tentative solo du futur KLF Bill Drummond, mais bien une des innombrables compilations Creation qui sortaient naguère en rafale*. Complètement abasourdis par cette chanson intouchable, qu’on écoute derechef. Continuer la lecture de « Bill Drummond, The Man (Creation, 1986) »

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Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994)

C’est un disque peu remarquable à l’époque, enfin si, mais pour de mauvaises raisons, et d’ailleurs de concert, nous le détestons d’emblée. C’est peut-être la première fois qu’un groupe de notre génération veut grandir plus vite que nous, aller puiser dans les ornières du passé des choses dont nous n’avons pas immédiatement envie. Putain, le premier single (Birdman, rétrospectivement un chef d’œuvre) dure plus de huit minutes et pis que tout il y a Jon Lord de Deep Purple au clavier sur le premier morceau. Comment ont-ils pu nous faire ça, les salauds ? Comment Ride, le teen pop band, le My Bloody Valentine pour puceaux, ont-ils pu (nous) faire ce truc qui portera à conséquence ? Pourquoi ? ! Continuer la lecture de « Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994) »

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Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball

Ed Ball
Ed Ball

C’était il y a une éternité, en 1995 précisément. Paru plutôt discrètement, If A Man Ever Loved A Woman, le premier album de l’attachant Edward Ball, avait pourtant fait une entrée fracassante dans la vie d’une poignée d’entre nous. La vingtaine à peine dépassée mais la passion pour les groupes mods des mid-sixties – The Action et Small Faces en tête – déjà enclenchée, on n’hésita pas à plonger en profondeur dans le monde merveilleux d’Ed Ball que promettait la rétrospective Creation. Car les rares mots de l’homme, lus ici et là, avaient fait naître une certitude : Il faisait partie d’une sorte de grande famille, la nôtre. Continuer la lecture de « Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball »

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The Boo Radleys : « Pour notre retour, on fuit la pression »

The Boo Radleys
The Boo Radleys / Photo : Chris Payne

Beaucoup s’interrogent sur la pertinence du retour des Boo Radleys. Est-ce un affront de reprendre le nom du groupe et de sortir un nouveau single en l’absence de leur compositeur et tête chercheuse Martin Carr ? D’autres l’ont fait avant eux, avec plus ou moins de succès. Que ce soit par nostalgie ou par nécessité. Si toutes ces questions animent la sphère indie, on ne peut pas dire qu’il en soit autant pour le groupe. Tous ont des familles et un job qu’ils ne souhaitent pas quitter. Leur seule obsession semble être de rejouer ensemble sur scène et de passer un bon moment. Ce plaisir est-il palpable à l’écoute du single du retour, A Full Syringe And Memories Of You ? Continuer la lecture de « The Boo Radleys : « Pour notre retour, on fuit la pression » »

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« Oasis ou la Revanche des ploucs » de Benjamin Durand & Nico Prat (Editions Playlist Society)

Oasis Playlist SocietyY a-t-il encore quelque chose à écrire sur Oasis ? Tout et n’importe quoi a déjà été raconté à leur sujet. Surtout n’importe quoi d’ailleurs. Premier manager, premier batteur, grand frère, amis plus ou moins proches, beaucoup ont déjà tenté de raconter l’histoire des Gallagher dans les livres sentant souvent l’opportunisme. Souvent remplis d’anecdotes et de fables en tout genre sur les frasques et disputes de ces deux fils d’immigrés Irlandais, presque aucun ouvrage ne réussit à cerner avec intelligence le phénomène mondial qu’a été Oasis et l’importance du contexte politique, social et culturel sur son ascension météorique. Continuer la lecture de « « Oasis ou la Revanche des ploucs » de Benjamin Durand & Nico Prat (Editions Playlist Society) »

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#41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988)

My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.
My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.

La première fois où je me suis fait gauler par les vigiles de la Fnac, c’est avec un CD de My Bloody Valentine sous la chemise. Un disque que je possédais déjà en vinyle. C’était pas rien, mais ça c’est bien terminé. Les types m’ont fait la leçon, puis laissé repartir en agitant des menaces en cas de récidive. S’ils avaient su le nombre de bouquins que j’avais réussi à escamoter à l’Agitateur depuis 1954. L’erreur fut donc de passer au digital. On m’y reprendra plus. Le plus drôle dans l’histoire est que je vivais justement avec une fille prénommée Valentine et que ce n’était pas funny tous les jours. 1987-92, sûr que durant ce quinquennat, les disques dans lesquels je me réfugiais ont pu m’aider à maintenir le cap. Qui sait pourtant si je n’aurai pas rempilé pour un nouveau mandat ? Sauf qu’on m’a définitivement bloqué l’accès aux urnes. Continuer la lecture de « #41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988) »

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#37 : The Boo Radleys, C’mon Kids (Creation, 1996)

The Boo Radleys, malle à jouets.
The Boo Radleys, malle à jouets.

Je ne sais pas si tout le monde suit au fond, mais l’école a repris. Depuis le début de la semaine. En tout cas pour les élèves de la zone C, celle qui m’intéresse au premier chef. Il ne s’agit évidemment pas d’un retour en classe, qui fait s’arracher les cheveux aux enseignants ainsi qu’à une part non négligeable des parents, mais d’un comeback tonitruant de ces chères têtes blondes, brunes, rousses ou crépues dans nos pattes de tuteurs improvisés, répétiteurs sommés de suivre les instructions scolaires plutôt que les chemins vicinaux qu’on affectionne. Loin de moi l’idée de tacler le corps enseignant confiné qui parfois se lâche (je ne remercierai jamais assez une prof suffisamment à l’ouest pour avoir en classe de 4ème initié mon aîné à Philip Glass et Steve Reich), mais là je me retrouve avec un gamin de douze ans face au Moby Dick de Melville, bien embêté pour dire de qui ou de quoi Ismahel est le nom. Continuer la lecture de « #37 : The Boo Radleys, C’mon Kids (Creation, 1996) »

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#14 : Les Zarjaz, One Charmyng Nyte (Creation, 1985)

Les Zarjaz
Les Zarjaz sur le haut de la pile.

Ce matin j’avais prévu de rassembler dès potron minet John Milton, Dante Alighieri, Robert Smith et Jean-Paul Sartre, puis de convoquer Jay Mascis pour qu’il nous napalme tout ça à grand renfort de Fender Jazzmaster. Finalement il n’en sera rien, et la faute en incombe à Xavier Mazure. Ce matin (pour ceux que les arrière-cuisines intéressent, j’essaie d’avoir un jour d’avance sur la mise en ligne et d’écrire de 6 à 8 heures. Ensuite les gamins déboulent et entament plein pot leur entreprise de déforestation de ma quiétude. Je me vois obligé de hausser le ton et bâcler la fin. Voilà, vous savez tout), ce mardi matin 31 mars à 5.55 donc, je prends connaissance du I Like To Stay Home #12 publié la veille. Le volume 1 de En Attendant La Reprise était déjà remarquable, que dire alors du 2, plus aventureux encore ?
Il est parsemé de balises solides (Big Black ou Saint Etienne), de curiosités tendrement perverses (Momus troussant Mylène Farmer), de all-time favourites (Yo La Tengo bottant le cul de Sun Ra ou – c’était une autre option, non retenue – polluant les rêves nocturnes de Stevie Nicks) et surtout de moult choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence (Donovan dans la backroom de Patrick Cowley, j’ai hâte). Plus, coïncidence, les Zarjaz que j’avais envisagé de ressortir des cartons d’ici quelques jours ou semaines. Du coup, bouleversement hasardeux des priorités et pass coupe-file délivré à Ziro Baby, propulsé direct sur le haut de la pile – lui qui a le plus souvent navigué dans les basses eaux de l’indifférence. Continuer la lecture de « #14 : Les Zarjaz, One Charmyng Nyte (Creation, 1985) »