Catégories replayÉtiquettes , , , ,

Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records)

Good Sad Happy BadPour une formation aussi habituée à la transmutation, la réapparition de Micachu & The Shapes sous le nom de Good Sad Happy Bad (entamée dès 2016 pour ceux qui suivent) donne presque l’impression d’une évolution naturelle. Ayant toujours préféré faire valdinguer son centre de gravité, passant tout naturellement de projet semi-solo électronique maniaque à organisme punk flou à trois têtes, le groupe formé par Mica Levi, Raisa Khan et Marc Pell n’a fait que dériver tête baissée vers l’incertain et le vaporeux au fil des années (avec quelques merveilles en chemin, comme ce Never en 2012, niché haut dans notre top décennal). Et ce retour inattendu derrière un patronyme chipé au titre de leur dernier album sorti en 2015 (et avec une personne de plus dans l’équipe, CJ Calderwood au saxophone) est donc l’occasion rêvée pour eux d’être autre chose, ailleurs, différemment, encore une fois. Continuer la lecture de « Good Sad Happy Bad, Shades (Textile Records) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , , , ,

The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company)

Crock of Glod, A Few Rounds With Shane McGowan, le documentaire consacré à l’inénarrable et génial leader des Pogues nous avait particulièrement tapé dans l’œil lors de la dernière édition du festival FAME en févier dernier. Dans ce récit de la vie chaotique de McGowan, réalisé d’une main de maître par Julien Temple, on avait pu apprécier l’évocation des débuts musicaux trop souvent ignorés du trublion irlandais. Car avant les Pogues, il y a eu The Nipple Erectors (littéralement les « dresseurs de tétons »), rapidement rebaptisés The Nips face aux réticences des salles de concert à programmer un groupe affublé d’un tel nom. Oscillant entre punk, big beat, power pop, garage rock et rockabilly, les Nips ont pondu quelques titres parfaitement percutants qui nous donnent un bel aperçu de l’ambiance musicale de la scène londonienne de la fin des années 70. Et c’est un réel plaisir de retrouver MacGowan dans un contexte différent de celui des Pogues et de constater que son énergie, sa coolitude et son authenticité étaient déjà entièrement présentes dès le début. Continuer la lecture de « The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Bertrand Burgalat, Rêve Capital (Tricatel)

BurgalatL’enfance reviendra,
comme on saigne du nez
et les noms oubliés sur la photo de classe
sortiront d’un seul coup,
jailliront du passé.

Il n’est même pas question de savoir si on peut être juge et partie. Qu’une personnalité publique à l’aura indiscutable passe aussi habilement des pages de Rock&Folk où il tient une chronique mensuelle hautement pointue, tranchée et personnelle, aux chambres des studios où il empile en stakhanoviste des séances d’enregistrements d’une œuvre à nulle autre pareil, personne ici ne s’en plaint. On aime, dans ce pays, les plénipotentiaires flamboyants, qu’ils soient un peu perdant magnifique, ou qu’ils décrochent le succès, de préférence en fin de carrière, à un âge certain qu’on dira sage. Continuer la lecture de « Bertrand Burgalat, Rêve Capital (Tricatel) »

Catégories affichage libreÉtiquettes , , , , ,

Congratulations ! – M.Night Shyamalan, John Vanderslice, Maria Pourchet

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

John Vanderslice
John Vanderslice

Il y a une éternité, on ne me parlait que de 24 heures Chrono. La série immanquable du moment…tant d’autres suivront. Je paressais donc à jeter un œil. Les montages frénétiques n’ont jamais été mon fort. Je n’ai finalement pas regardé cette série – peut-être juste une séquence. Et c’est en m’installant dans la salle de cinéma, sur du velours incertain, que j’aurais adoré avoir vu cette série. Car Old de M.Night Shyamalan compresse tout en une journée. Continuer la lecture de « Congratulations ! – M.Night Shyamalan, John Vanderslice, Maria Pourchet »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Mocke

Mocke
Mocke

Parlons prescription, puisque c’est l’objet de cette rubrique.

Les meilleurs prescripteurs échappent aux attentes comme aux vues – de l’esprit. Une collègue de bureau, il y a bientôt dix ans, quand je me laissai aller à un bavardage futile et convenu sur Liszt « le virtuose » – il s’agissait évidemment de clouer au pilori la virtuosité sans trop savoir ce que c’était –, sortit exceptionnellement de ses gonds pour me mettre face à la réalité : je critiquais, commentais, jugeais, manifestement sans connaître. Puis elle m’invita à suspendre mon jugement, à le remplacer par la fréquentation et la connaissance de Liszt avant, peut-être, de parler de nouveau, mais en connaissance de cause. Et m’envoya un lien vers quatre minutes de musique qui changèrent la vie, quatre minutes qui m’offrirent Liszt, qui l’ouvrirent enfin. Il suffisait d’écouter, c’était là. Continuer la lecture de « Selectorama : Mocke »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Jesuslesfilles, L’heure idéale (Duprince)

Jesuslesfilles

Sur le groupe facebook que Stéphane Lemarchand a créé,  « J’écoute une K7 de la vedette », Daniel Yeang anime le réseau et rythme les journées de ses presque six cents membres abonnés en postant les innombrables écoutes qu’il fait à droite et à gauche. Les nouveautés touchent à tous les styles (du métal au rap en passant par tout l’éventail pop rock) et sont présentées sans chichi, référencées objectivement comme dans un catalogue, et accompagnées d’une note (au dixième près) sur vingt. Pour le reste, à nous d’inventer les discours et les histoires qui vont avec, en animant (ou pas) le débat dans les commentaires. Nouvelle forme de critique musicale collective adaptée au flux incessant des sorties ? Premier tamis avisé et finalement très personnel ? Continuer la lecture de « Jesuslesfilles, L’heure idéale (Duprince) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

Big Star, #1 Record (Ardent, 1972)

Big Star est le groupe préféré de vos groupes préférés (The Posies, Teenage Fanclub, REM, The Replacements, Wilco, Primal Scream, The Bangles, Elliott Smith, etc). Comme Nick Drake ou le Velvet Underground à d’autres époques, la formation de Memphis est culte, avec ce que cela comporte de gloire et de tristesse. Pourtant, il est très facile de passer à coté de la beauté de Big Star tant leur approche a quelque chose de modeste et d’épurée. L’épiphanie ne viendra peut être pas à la première écoute, mais si vous aimez une certaine idée de la musique pop, elle finira fatalement par arriver. Nous vous gardons bien au chaud une carte de membre du fan club zélé. Continuer la lecture de « Big Star, #1 Record (Ardent, 1972) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

L’Rain, Fatigue (Mexican Summer)

Inouï.

En écoutant Fatigue, second album de Taja Cheek – qui a choisi l’alias L’Rain en hommage à sa mère Lorraine, morte lors de l’enregistrement de son premier disque –, on a l’occasion d’éprouver ce qu’est l’inouï. Rien n’est impossible, les sons sont des sons, les chansons sont des chansons, pourtant on n’a jamais rien entendu de pareil.

C’est normal, c’est un disque.

Ce devrait être normal, c’est un disque.

Ce n’est pas grave, c’est un disque. Continuer la lecture de « L’Rain, Fatigue (Mexican Summer) »