Congratulations ! – M.Night Shyamalan, John Vanderslice, Maria Pourchet

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

John Vanderslice
John Vanderslice

Il y a une éternité, on ne me parlait que de 24 heures Chrono. La série immanquable du moment…tant d’autres suivront. Je paressais donc à jeter un œil. Les montages frénétiques n’ont jamais été mon fort. Je n’ai finalement pas regardé cette série – peut-être juste une séquence. Et c’est en m’installant dans la salle de cinéma, sur du velours incertain, que j’aurais adoré avoir vu cette série. Car Old de M.Night Shyamalan compresse tout en une journée. C’est vague une journée – comme dans l’Ulysse de James Joyce. C’est vague mais cela peut décider de tout. Old est une parabole désespérée. On rechigne, ici, à l’espérance. Un couple qui ne s’aime plus, pense bien passer ses dernières vacances en famille. On choisit un lieu grandiose pour une prochaine décrépitude. Une île. Île des morts ? De l’oubli certainement. Bref, il s’agit d’un ailleurs. Mais ce n’est pas l’inéluctable prévu qui arrive. C’est autre chose. Le temps s’accélère et les personnages vieillissent comme de pauvres papillons pris dans la lumière et cela, sur une journée. Tragique de la vitesse. On pense à la série Lost et on apprend qu’il s’agit d’une adaptation de bande dessinée de Frederik Peeters, Château de Sable. Et puis je suis amoureux de Vicky Krieps. La messe est dite. Sur la pochette du disque, un visage admiré. Poète sans semblable, mort en homme pressé : DC Berman. On l’a noté plus haut, tragique de la vitesse.

Ce disque, c’est celui de John Vanderslice. À vrai dire, on sait pas ce que Vanderslice a voulu faire… hommage, obsession de la musique électronique et de ses boucles ? Immense chagrin surtout. C’est raté, brouillon, les mélodies pédalent dans le vide. Mais j’ai tellement voulu aimer cet album que j’y suis arrivé. La dédicace de Berman est savoureuse pour qui sait persévérer : « John, I can’t believe civilization is still going here in 2021! Congratulations to all of us. Love, DCB. » Le programme est parfois ressemblant. Dans les semaines à venir, la littérature va dégueuler sa rentrée. Il y aura les signatures attendues, les apparitions éditoriales surestimées – quelques perles rares. On lit si peu durant cette période, on spécule tellement. Je m’avancerai peu en disant que le roman de Maria Pourchet retiendra quelques attentions. Intrigue rachitique et pourtant luxuriante de la passion amoureuse. Pourchet décrit d’une plume acide la catastrophe à venir. Feu raconte qu’un naufrage a toujours besoin de ses spectateurs. Rendez-vous pris en septembre…


Old de M.Night Shyamalan, actuellement en salles.
I get a strange kind of pleasure from just hanging on par John Vanderslice, à écouter sur son bandcamp
Feu de Maria Pourchet est disponible chez Fayard.

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