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I Like 2 Stay Home #24 : La Nuit

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Il faut bien le dire, les concerts, les bars, les potes, la vie nocturne nous manquent. En attendant qu’on puisse à nouveau errer ensemble dans les rues, j’ai concocté cette mixtape de 26 titres dont le fil conducteur réside dans le titre : on doit retrouver les mots bar, pub, night, drink (bien sûr, on ne consomme pas comme des zinzins les kiddies !) Tout cela sous le signe de l’éclectisme et du désordre – comme la nuit.

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#24 : The Dentists, Strawberries Are Growing In My Garden (And It’s Wintertime) (Spruck Records, 1985)

The Dentists, en attendant la fraise.
The Dentists, en attendant la fraise.

Anton avait téléchargé le nouvel album des Strokes. L’étape attendue d’une affection discrète mais tenace dont l’origine, le quand comme le comment, restait à déterminer. Sa mère et moi n’y étions pour rien, ni apparemment aucun de ses camarades de classes (on dit bro, contre-attaqua son frère). Bon. Pas de quoi en développer un zona, ça valait toujours mieux que Darkthrone ou Phil Collins. Notre aîné était coutumier des engouements improbables. A six ans il s’était mis en tête de supporter le Valenciennes FC. Depuis plus de deux ans, il bloquait sur l’Ouganda. Sa chambre était constellée de drapeaux à six bandes avec une grue royale en son centre, il maîtrisait parfaitement la bio d’Idi Amin Dada et nous tannait pour qu’on prenne un vol à destination d’Entebbe. Continuer la lecture de « #24 : The Dentists, Strawberries Are Growing In My Garden (And It’s Wintertime) (Spruck Records, 1985) »

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Papa M : M le maudit

David Pajo - Papa M
David Pajo – Papa M

La première image de David Pajo, en tout cas la première à avoir été diffusée à une grande échelle, remonte au début des années quatre-vingt-dix. Il s’agit de la photo en noir et blanc qui illustre la pochette de Spiderland, le second album de Slint. Un peu floue, l’image montre les quatre membres du groupe en pleine baignade dans une rivière du Kentucky. Seules les têtes émergent de l’eau ; celle de David Pajo apparaît à droite. Légèrement à l’écart, le jeune homme semble regarder l’objectif avec une distance amusée. Continuer la lecture de « Papa M : M le maudit »

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I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Paris, automne ou hiver 1992/1993. Il y a du monde dans le magasin. C’est un magasin de disques, un magasin de disques dit indépendant. Pourtant, il n’est pas situé dans un quartier très rock’n’roll, à l’ombre du Panthéon, à quelques encablures de la place de la Contre-Escarpe. Il y a un peu de monde dans la boutique, deux garçons derrière l’immense comptoir, une cafetière qui fume et des gobelets posés dessus – c’est une tradition du samedi après-midi. L’un des clients affiche la vingtaine, tient un fanzine sous le bras et s’avance vers l’un des vendeurs. Il ouvre le journal et pointe du doigt une brève, en demandant : “C’est quoi, la résidence Champs – Lagarde ?” C’est amusant comme on garde en mémoire des flashes tellement précis qu’on a l’impression qu’on pourrait revivre les scènes. Dans ce cas précis, je le sais d’autant plus que je suis le vendeur en question, que le fanzine s’appelle magic mushroom, que le jeune homme est aujourd’hui un ami de presque trente ans, que la résidence est celle où j’ai grandi et que la brève concerne Terry Hall et annonce la sortie prochaine d’une compilation retraçant son parcours assez dingue (il s’agit de The Collection) en commençant par ces mots : “À Versailles, résidence Champs-Lagarde, Terry Hall est une star…”  Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall »

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#23 : Momus, The Thunderclown (Tona Serenad, 2011)

Momus, œil pour œil.
Momus, œil pour œil.
Histoire de l’œil (parts 17-24)

Regardant, en 2D et en miroir à mes mésaventures oculaires, la pochette de ce Thunderclown, je m’avouais qu’à tout prendre le chapeau pointu m’irait mieux. Quid du bonnet d’âne ?, me glissa-t-elle, vacharde.

Cette nuit, une lointaine collègue allemande, pas croisée depuis des lustres, m’accusait dans un micro reportage d’avoir fantasmé, à défaut de réellement les perpétrer, 180 féminicides. Je tempêtais au sein de la rédaction, m’indignais qu’on puisse diffuser de pareilles divagations, et m’extirpais du cauchemar avant d’avoir pu me défendre. J’avais la veille au soir négligemment parcouru la discographie de Momus – c’était ça ou relire la biographie d’André De Toth par Philippe Garnier. Ou Raoul Walsh et moi, de Louis Skorecki. – et me rendais compte au réveil que le songe avait ainsi croisé deux chansons de son premier EP pour Creation en 1986, Murderers, The Hope Of Women – qui oserait désormais s’avancer paré d’un tel titre ? – et la longue énumération What Will Death Be Like ? – Death will be unlike the dreams of the young man who sang Love will tear us apart, parmi une cinquantaine d’autres du même acabit. Continuer la lecture de « #23 : Momus, The Thunderclown (Tona Serenad, 2011) »

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Sous Surveillance : Scarlatine

Scarlatine
Scarlatine
Qui ?
Morgane, qui officie dans le trio Tôle Froide (post dub punk) et Calanques (ambient)
Où ?
France, Saint-Étienne
Quoi ?
Une cassette nommée Mimosa paru chez Indian Redhead Records à Clermont-Ferrand et Le Syndicat des Scorpions à Metz fin Février.

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I Like 2 Stay Home #22 : Exotic Delights

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

C’est fou ce qu’il fait beau depuis trois semaines. J’ai piqué la place du chat près de la fenêtre et je passe certains de mes longs après-midis à regarder ce qui se passe dans l’immeuble d’en face. J’ai l’impression d’être James Stewart dans Fenêtre sur cour. Sauf que Grace Kelly ne remplit pas mon frigo et que je ne passe pas mes journées en pyjama. Mes voisins, en revanche, vautrés quotidiennement à 14h devant l’interminable filmographie de Louis de Funès ne semblent pas toujours très prompts à s’habiller. Notez que je serais sûrement comme eux si je n’avais pas décidé d’une routine stricte en début de confinement. Et ma discothèque m’a grandement aidé à m’y tenir. L’exotica, par exemple, m’incite à porter une chemise et un pantalon (propres) chaque jour. Les rêveries musicales de Martin Denny, les paysages sonores d’Arthur Lyman et les voyages merveilleux de Les Baxter s’accordent mal avec la procrastination vestimentaire, vous en conviendrez. Cette mixtape a donc pour vocation de vous aider à retrouver un peu de dignité autant que vous faire rêver. 83 minutes de pop, de jazz, de chansons traditionnelles qui remueront vos souvenir de série B : le Corsaire Rouge qui descend de son mat, Debra Paget et sa danse du cobra, le Comte Zaroff et ses chasses au pangolin, Elvis et son bateau de pêche, les requins d’Australie, les côtes tahitiennes, les Andes, le Nil, la jungle. Exotisme d’opérette et dépaysement en technicolor. Et puis, avec votre aloha shirt ou votre polo Pierre Balmain en nylon marron vous aurez l’air d’un véritable esthète. Même après votre quatrième Mai Tai de l’après-midi. Ce qui paraîtra difficile en survêtement. Aloha et à la vôtre ! Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #22 : Exotic Delights »

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#22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993)

The Sugargliders
The Sugargliders, avant la tonte.

Alors que l’Académie de médecine préconise le port du masque obligatoire, me voilà affublé d’un cache-œil du plus bel effet.
Satanée tondeuse à gazon.

A l’heure exagérément matinale où d’habitude je me mets à taper sur ce clavier, j’étais encore aux urgences ophtalmologiques de l’hôpital Cochin. Moi qui n’avais plus mis les pieds à Paris depuis plus de trois semaines et cet exquis dîner chez Thomas B., je n’imaginais pas y effectuer mon piteux retour, escarbille en tête, sous de tels auspices. J’ai le plus souvent associé le terme de projection à son acceptation cinématographique, et donc à un plaisir certain de l’œil. Depuis hier je sais qu’on peut aussi plus prosaïquement la prendre de plein fouet dans la cornée. Si subsistait en moi ce vieux fond janséniste, je dirai que mes vilaines pulsions scopiques trouvaient là leur châtiment – certes moins pénible que celui subi par Abélard. Pour ma femme, tout cela relevait plutôt de l’acte manqué, et de mon peu d’empressement à tondre la pelouse – ce qui est totalement faux, j’ai toujours considéré cette activité – pas pire qu’une autre – comme un moment privilégié où me venaient les idées les meilleures, et le plus justement exprimé. Inutile de dire que pour aujourd’hui, on repassera. Car me voilà contraint, pour quelques jours au moins, à passer entre les gouttes et ne plus écrire que d’un œil – déjà que je tapais à deux doigts. Continuer la lecture de « #22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993) »