
Instantané. C’est ainsi qu’a été le coup de foudre – un vrai donc, de ceux dont on devine dès le flash originel qu’on ne pourra pas sortir indemne. Une voix. Quelques mots. Et le sort en était jeté. “We almost laugh / we almost cry…” C’est ainsi que débute Jack, le premier single de Moose, ainsi baptisé d’après le surnom donné à l’un des deux fondateurs, Kevin J McKillop, un surnom lié je crois au nom d’une bière canadienne – mais je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi du comment. Un single paru en mars 1991, alors que la presse anglaise – celle des trois hebdomadaires (mais le dernier-né Sounds n’allait plus tarder à être le premier à jeter l’éponge) – était encore suffisamment puissante pour faire et défaire un groupe ou un artiste en quelques lignes d’une encre qui restait sur les doigts. Continuer la lecture de « Born to… Moose, Honey Bee et autres petites histoires »


La dernière fois que j’ai ressenti un frisson musical à l’écoute d’un groupe en provenance du Québec, c’était en 2019, quand je suis tombé par hasard sur le méchant tube de 


La première fois, tout était pourtant si simple. Une évidence comme il s’en présentait rarement, même dans une vie d’engouements musicaux naïvement passionnés et sans doute moins imprégnés de ce recul réflexif qui progresse inéluctablement avec l’âge. C’était un mercredi matin, dans les rayons de la FNAC Montparnasse, pendant les grèves de fin d’année de 1995. Il avait donc fallu arpenter quelques kilomètres frisquets depuis Montrouge pour répondre aux exigences du devoir estudiantin – un séminaire maintenu du côté du boulevard Raspail, en dépit du contexte social – tout autant qu’à l’attrait des nouveautés discographiques. J’ai tout oublié de celles que j’étais venu acquérir ce jour-là, si ce n’est qu’elles étaient certainement prescrites – par LE magazine récemment passé au format hebdomadaire ou par LE programme radiophonique fédérateur des enthousiasmes indie.