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Cosmic Trip, la musique à la conquête de l’espace de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte

Cosmic Trip, la musique à la conquête de l’espace de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte
Cosmic Trip de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte

Ce n’est pas tous les jours qu’on voit les Spacemen 3 à la télévision. Et pourtant, cela arrivera avec la diffusion probable et prochaine de Cosmic Trip, la musique à la conquête de l’espace sur une chaîne culturelle franco-allemande bien connue. En attendant, cette somme imposante mise en forme et composée par Christophe Conte (ex-Inrocks, Libération) et Gaëtan Chataigner (The Little Rabbits, les clips de Katerine et un peu plus que ça…) est à découvrir en avant-première dans le cadre de cette nouvelle édition du FAME. Continuer la lecture de « Cosmic Trip, la musique à la conquête de l’espace de Gaëtan Chataigner et Christophe Conte »

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Katie Dey, mydata (Run For Cover)

La discographie de Katie Dey est une lente révélation. Progressivement, dans l’écoulement de quatre albums parus depuis 2015, les épaisses couches érigées en forteresse autour de sa musique se détachent peu à peu, se creusent, deviennent perméables à notre regard. Placées à la suite, les pochettes elles même semblent raconter l’histoire de cette dissipation continue. La silhouette est devenue regard, puis visage. La cacophonie sursaturée et intérieure de asdfasdf s’est vidée de ses parasites pour ressembler à la texture chaude et sereine d’un ciel aux couleurs irréelles. Continuer la lecture de « Katie Dey, mydata (Run For Cover) »

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« He went in the piano » : note sur l’obsession, note sur une démo de « Surf’s Up »

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Brian et son piano, 1971.

Grâce au mode aléatoire qui agite le quotidien — rencontres impromptues de telle heure et telle œuvre —, il se trouve que je découvrais pour la première fois la démo de la piste des Beach Boys, Surf’s Up, dite « solo version » — ce qualificatif…  — alors que je tournais les dernières pages de l’essai Pierre Sky l’Enchanté de Sébastien Smirou (Marest Éditeur). Le soleil se posait en fines bandes sur le gazon en filant dans la dentelle des frondaisons. C’était le Jardin du Luxembourg et au loin, les sifflets des gardiens du Sénat résonnaient. C’était un soir d’été. J’ai voulu pleurer. Je n’y suis pas parvenu. C’est resté à l’intérieur. La voix, qui ressemble à la voix que j’avais dû avoir avant de muer, terminait : « a children song… » Il s’en suivait des vocalises qui assuraient ensuite l’intégralité de la mélodie. Le piano, sur Surf’s Up, n’offre qu’une variation d’accords en boucle, une stricte modulation qui constitue le cercueil de la chanson. Un nuage fin passe dans le ciel de Paris, c’est quasiment du répit. Et enfin, Brian, qui dit, penaud, let’s hear that : l’accident est gravé sur les sillons du studio. Continuer la lecture de « « He went in the piano » : note sur l’obsession, note sur une démo de « Surf’s Up » »

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Nancy Sinatra : « Il me reste quelque chose à accomplir, mais je ne sais pas ce que c’est… »

Nancy Sinatra

L’icône du cool a fêté ses 80 printemps il y a tout juste quelques semaines, début juin. Celle qui n’a pas sa langue dans sa poche sur les réseaux sociaux – c’est une fervente engagée anti Trump – revenait sur ses dernières rencontres artistiques (Morrissey, avant qu’il ne sombre dans les considérations politiques douteuses, et Jarvis Cocker) à l’occasion de la sortie de son dernier album studio à l’automne 2004 auquel ont également collaboré Thurston Moore, Joey Burns de Calexico, Steven Van Zandt ou Bono. Nicolas Gabrielle l’avait interviewée. Le genre de rencontres dont on ne se remet pas tout à fait.
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Le club du samedi soir #11 – Sur un écran géant

Lee Remick à la plage

« Pendant cinquante ans, la musique pop a été créée et consommée de la façon qui suit : tu entendais un disque à la radio ou tu lisais à son sujet dans la presse ; tu l’achetais le samedi ; tu le prêtais à un ami ou tu le lui enregistrais ; il te rendait la pareille avec un autre disque ; c’était comme un réseau secret ; c’était ainsi que tu te faisais des amis, que tu rencontrais des filles et que tu composais la bande originale de ton univers ». Ce préambule qui ouvre l’excellent livre de Bob Stanley intitulé Yeah Yeah Yeah – The Story Of Modern Pop (paru en 2013 chez Faber & Faber, mais pas encore traduit en français – on n’est plus à une idiotie près) n’a rien de nostalgique – quoi que pourraient en penser certains champions du troll. Quand il écrit ces lignes, l’auteur ne dit pas « c’était mieux avant ». Il retranscrit juste une réalité. Et je suis d’autant mieux placé pour le savoir que ce fut aussi la mienne, surtout celle de mes années 1980 et 1990. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #11 – Sur un écran géant »

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Whiteout, Bite It (Silvertone)

Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.

Quand l’idée a surgi de cette recension estivale et collective de quelques-uns des albums précieux, disparus entre les mailles trop lâches des filets du streaming, mes premières pensées se sont d’abord tournées vers les catégories où se piochent généralement les habituels rescapés de ces opérations de sauvetage rétrospectif : pressages privés ou confidentiels, antiques oubliés des catalogues des années 1960 ou 1970 jamais recyclés en CD – a fortiori en numérique – et autres songwriters maudits voués, dans le meilleur des cas, à des cultes posthumes. Tout cela est bel et bon, mais pas pour aujourd’hui. Englouti corps et biens dans le néant virtuel,  Whiteout ne semblait pourtant posséder aucun des attributs le destinant à une disparition aussi rapide et complète. Continuer la lecture de « Whiteout, Bite It (Silvertone) »

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Erlend Øye : « Ma maison, ce sont les gens ».

Nouvel album surprise de notre norvégien préféré enregistré au Mexique pendant le confinement avec son ami Sebastian Maschat.

Les gestes barrière selon Erlend Øye et Sebastian Maschat

On espérait fébrilement un album de La Comitiva, en particulier après l’écoute du magnifique For The Time Being, fil tendu d’émotion joué à la guitare sèche ; il est revenu le 5 mars dernier avec Serious, premier morceau de The Whitest Boy Alive depuis six ans et une pause qu’il avait annoncée définitive. Cherchez-le, attendez-le, et il arrivera ailleurs. Depuis vingt ans, date de notre première rencontre avec Kings Of Convenience, notre norvégien de cœur aime plus que jamais surprendre, dérouter. Ultime preuve, il publie aujourd’hui un nouvel album en duo avec Sebastian Maschat, batteur dans The Whitest Boy Alive, créé en plein chaos pandémique dans une bulle ensoleillée. Les treize chansons de Quarantine At El Gazo (Bubbles Records) sont aussi inespérées qu’extrêmement attachantes, à l’image du personnage qui raconte ces conditions d’enregistrement totalement impromptues dans cet entretien réalisé par Skype il y a quelques jours.

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EggS reprend « Three Whishes » de Television Personalities (inédit)

EggS / Photo : Photo : Maëlys Favory

Rendre hommage à un groupe n’est jamais chose aisée, qui plus est quand ladite formation s’appelle Television Personalities, dont tout le monde connaît l’engouement souterrain. Un aficionado français répondant au nom de Pastel de Nada sur son label Jour de Pluie a eu l’excellente idée, pendant le confinement, de réunir 25 formations ou projets solo (Belgique, France, Australie, Royaume Uni, États-Unis) pour proposer une compilation hommage. Avec l’aide de Et Mon Cul C’est Du Tofu ? pour l’Europe et Paisley Shirt Records aux USA, ce beau projet verra le jour pour la fin de l’année. EggS, quatuor parisien dont l’amour pour les TVP’s est bien connu (d’eux, déjà) nous gratifie d’une reprise de Three Wishes, un single paru en 1982 extrait de They Could Have Been Bigger Than The Beatles, enregistrée en prise live sur Tascam. Exercice réussi haut la main, on a donc hâte d’avoir le support physique entre les mains.