Meet Me in the Bathroom de Lizzy Goodman a quelques mérites, dont les deux principaux sont de rappeler le rôle fondamental des Jonathan Fire*Eater et le culte voué par les Strokes aux Guided By Voices. Nick Valensi et les autres membres du groupe n’ont de cesse de le rappeler dans les pages de ce livre : ils voulaient juste sonner comme les Guided By Voices lorsqu’ils ont commencé à jouer ensemble. Pourtant, en 2000, le groupe de Robert Pollard est totalement dans la sauce. Les Guided By Voices ont quitté Matador, leur label historique, pour TVT Records, le label des débuts de Nine Inch Nails. Et c’est le début de la fin du Guided qui se retrouve avec Rob Schnapf ou Ric Ocasek en studio. Deux disques putassiers et c’est le retour à la maison-mère un an plus tard pour faire des disques plus recommandables.
Vingt ans plus tard, vingt albums plus tard, le Guided est toujours vivant, et bien vivant. Ce trente-neuvième album rappelle les dernières heures, brillantes, de la première vie du groupe. En 2001, après la parenthèse TVT Records, Robert Pollard avait rapatrié ses actifs chez Matador et avait enregistré Universal Truth and Cycles ou Earthquake Glue. Sur ces disques, Doug Gillard, ex-Cobra Verde et futur Nada Surf, était intouchable. La poésie brute de Pollard trouvait une nouvelle compagne, à savoir la guitare de Gillard. Et nous assistions aux ébats de ces deux êtres. Un peu coupables d’oublier la guitare de l’historique de Tobin Sprout et trop heureux d’écouter en boucle The Best Of Jill Hives et Dead Cloud…
Sur Nowhere To Go But Up, Doug Gillard fait de nouveau des merveilles. Puncher’s Parade et Love Set le montrent en grande forme. Robert Pollard semble même se mettre à son service. Comme à son habitude, le groupe déroule du câble pied au plancher. En attendant le prochain album, le constat est évident (et facile) : les Strokes ne sonnent plus comme les Strokes alors que les Guided By Voices n’ont jamais autant sonné comme les Guided By Voices.
