Le choc. Il existe donc en France un groupe qui a ouvert pour The Lotus Eaters et Siouxsie and the Banshees, qui a publié des disques à l’esthétique parfaite d’un niveau insoupçonnable… Et nous le savions pas. Les Martin Dupont, car c’est bien d’eux dont il est question aujourd’hui, ont posé quelques jalons de 1984 à 1987 et n’ont pas sombré dans l’oubli. En effet, écouter Love on my Side une fois, c’est tomber dans le piège tendu par les claviers d’Alain Seghir. Et c’est ainsi pour quasiment toutes les chansons de ce groupe de Marseille qui a le mérite de glacer le sang de la Canebière. Car au final, quel est le meilleur remède contre le réchauffement climatique ? Les refrains d’outre-tombe de ce groupe au nom totalement improbable.
La musique de Seghir n’a jamais sombré dans l’oubli grâce à ses fans, à Agnès B et au label Minimal Wave qui travaille la discographie du groupe. Elle va même revenir sur scène en 2023 et voir de nouveaux morceaux arriver grâce à un album. Un nouveau choc en approche. Continuer la lecture de « Martin Dupont, revenants de la Cold Wave »
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Anton Newcombe : « Je ne suis pas une personne sentimentale. »
Nous sommes en juin, dans la cour du Chabada d’Angers pour le festival Levitation France. Il est environ minuit, la deuxième soirée de concerts se termine lorsque je reçois la nouvelle par email : interview avec Anton Newcombe demain à 14h30, à prendre ou à laisser. L’emblématique leader de The Brian Jonestown Massacre vient tout juste de rendre réponse. Je m’en veux de ne pas avoir anticipé, d’avoir mis de côté cette demande un peu ambitieuse lancée des semaines plus tôt ; évidemment que ça se passe comme ça avec Anton Newcombe, la veille à minuit. Difficile de résumer en quelques lignes ce que représente The Brian Jonestown Massacre pour tous ceux qui, ce soir-là, portent au poignet le bracelet d’un festival comme celui-ci ; pour la plupart des amateurs de rock indépendant rencontrés au cours de ma vie d’adulte d’ailleurs. Anton Newcombe, c’est le seul membre permanent depuis 1990, et celui sur qui tout repose depuis le départ de l’autre esprit du groupe, Matt Hollywood, il y a vingt ans. C’est celui qui parle de son dix-neuvième album l’après-midi et chante les titres des deux prochains à venir le soir, en vociférant, fidèle à la réputation explosive que Dig! lui a forgée au début des années 2000 : « J’en ai rien à foutre que vous ne connaissiez pas ces chansons, moi je sais ce qu’elles valent ». Anton Newcombe, c’est bien plus que tout ça, alors ma réponse ne s’est pas faite attendre : « 14h30, c’est ok pour moi ». Continuer la lecture de « Anton Newcombe : « Je ne suis pas une personne sentimentale. » »
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Ryley Walker : L’Homme pressé
Les 15 et 16 mai derniers, Ryley Walker était de passage en France, d’abord à Lyon, au Sonic, puis du côté de la Pointe Lafayette, à Paris. Très différents, ces deux concerts auront permis de rappeler que l’Américain est toujours l’un des plus brillants représentants de la nouvelle scène du rock psychédélique, mais aussi d’évoquer son excellent Course in Fable, produit par John McEntire et sorti au printemps 2021. Continuer la lecture de « Ryley Walker : L’Homme pressé »
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Label Histoire #1 : Fire Records
Quel est le point commun entre Pulp, Pere Ubu, The Chills, Teenage Fanclub, Vanishing Twin, Jane Weaver, The Pastels, The Lemonheads et Marina Allen ? Au-delà de leurs discographies impeccables, tous ont été signés par Fire Records. Voué à disparaître au début des 00’s, le label a connu un second souffle avec l’arrivée de son nouveau directeur, James Nicholls. Ces deux dernières décennies, il a prouvé que l’on pouvait être ambitieux, farouchement indépendant et financièrement viable en maintenant une grande exigence artistique. Les disques de pop indé se sont faits plus rares, laissant leur place au psychédélisme de Bardo Pond ou aux expérimentations de Josephine Foster. Nicholls, en bon passionné, a créé en parallèle un label de rééditions, un label post punk, et une division films. Curieux de connaître ce qui l’anime et de percer les mystères de la gestion impeccable du label, nous l’avons rencontré à Londres dans le quartier de Dalston. Continuer la lecture de « Label Histoire #1 : Fire Records »
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Sous la table d’Arlt
On n’avait pas envie de faire une interview promo sur Turnetable. Pas envie de recueillir le lexique de Sing Sing tels des ethnologues consciencieux (lisez ce qu’il écrit, partout, tout le temps, c’est mieux). Pas envie de laisser Eloïse Decazes rester au chaud chez elle ou glisser dans le silence. Non : on les voulait ensemble, sans contrainte ni confort, pour voir comment ces deux êtres humains, branchés l’un à l’autre depuis quinze ans, finissent encore et toujours par se changer en cette entité qu’on appelle Arlt – pour peu qu’on arrive à le prononcer.
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DIIV : dix ans déjà
« Oshin » fête ses 10 ans aujourd’hui avec une réédition chez Captured Tracks
Captured Tracks propose aujourd’hui une réédition deluxe d’Oshin, le premier album de l’un des groupes les plus emblématiques de son roster, DIIV. En 2012, l’influent label new-yorkais — grâce auquel nous avions déjà découvert Beach Fossils ou Wild Nothing — en faisait les nouvelles coqueluches du rock indé. Dix ans et deux albums plus tard (Is The Is Are en 2016 et Deceiver en 2019), Zachary Cole Smith et sa bande sont toujours aussi attendus, et c’est avec une pointe de soulagement que nous avons appris, au fil de cette conversation partagée à Lyon en mai dernier, que leur quatrième effort ne devrait plus trop tarder. Quelques heures avant leur concert au Ninkasi Gerland et dans un échange plus proche du bavardage que de l’interview, trois des quatre membres ont laissé s’échapper, entre les lignes, quelques indices sur ce qui nous attend… Continuer la lecture de « DIIV : dix ans déjà »
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Frontperson : amicalement vôtre
L’histoire avait débuté il y a presque quatre ans. Celle d’une rencontre et d’une collaboration amicale entre Mark Hamilton (Woodpigeon) et Kathryn Calder (The New Pornographers). Trop belle pour s’interrompre, elle se poursuit donc aujourd’hui avec un second album en commun, Parade qui prolonge les plaisirs simples et évidents que suscitent des chansons où les mélodies et les gimmicks pop de l’une s’accordent à merveille avec les tonalités plus mélancoliques de l’autre. Continuer la lecture de « Frontperson : amicalement vôtre »
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Tamar Berk : Grande débutante
C’est rare mais il en existe encore, parfois. Des albums qui s’imposent, d’emblée, et qui éclipsent à peu près tout le reste. Des albums dont on devine, quelques minutes après une découverte presque fortuite, au détour d’une précieuse recommandation amicale, qu’ils vont faire partie de cette catégorie particulière qui se niche au cœur du quotidien : ceux que l’on écoute – tous les jours d’abord, au moins deux fois par semaine ensuite – jusqu’à en retenir les moindres inflexions, sans parvenir pourtant à en épuiser la substance. Comme s’ils contenaient une vérité essentielle qui ne pouvait se révéler que dans la répétition assidue. Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur des disques de cette trempe. Continuer la lecture de « Tamar Berk : Grande débutante »