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La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. »

La Luz
Lena Simon (basse), Shana Cleveland (guitare et chant), Marian Li Pino (batterie) et Alice Sandahl (clavier). Photo : Andrew Imanaka

Un récent départ pour Los Angeles, machine à rêves, et des heures passées sur les routes le nez à la fenêtre ; c’est certainement dans un sommeil paradoxal que Shana Cleveland, voix de La Luz, a composé Floating Features. Cigales géantes, aliens et autres créatures surréalistes planent sur ce troisième album, paru au printemps chez Hardly Art. Fidèles à leur marque de fabrique – batterie tonitruante, mélodies ensorcelantes et harmonies spectrales – les filles de Seattle nous rassurent : le soleil californien n’a pas encore ôté à leur surf rock son charme sombre. A des lieues de l’enregistrement DIY d’It’s Alive (2013) et de l’urgence insufflée par la production de Ty Segall sur Weirdo Shrine (2015), Floating Features se distingue par la variété et le détail de ses arrangements. Un album plus recherché, peut-être plus mature, qu’elles défendaient le 21 septembre dernier au Levitation France à Angers. Quelques minutes avant leur montée sur la scène du Quai, elles ont abordé en toute honnêteté leur vie sur la route, de la monotonie des stations essences à la nécessité, pour s’accomplir, d’avancer sans trop se retourner. Continuer la lecture de « La Luz : « On n’a pas besoin d’un homme pour partir en tournée. » »

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The Coral : « On voulait composer un allume-barbecue psychédélique. »

The Coral
The Coral / Photo : Ben Morgan

Après avoir savouré un repos bien mérité pendant la première partie des années 2010, The Coral a repris le cours de ses activités musicales en 2015 avec un succès mitigé. Mais, si Distance Inbetween (2016) ne nous avait laissé qu’une impression ambivalente, la publication en cette fin d’été de Move Through The Dawn vient rappeler à quel point le groupe de Liverpool demeure l’une des valeurs les plus sures et les plus stables de la pop britannique de ce siècle. Plus flamboyantes et chatoyantes que jamais, les mélodies composées par James Skelly et ses camarades renouent avec les moments les plus marquants de leur longue discographie. Deux des membres historiques du groupe apportent leurs lumières sur  les raisons de ce retour de flamme. Continuer la lecture de « The Coral : « On voulait composer un allume-barbecue psychédélique. » »

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Cut Worms

Cut Worms Paris Psych Fest 2018 La Route du Rock Coralie Gardet Section26
Cut Worms à La Route du Rock le 18 août 2018 / Photo : Coralie Gardet

La vie de Max Clarke aurait pu prendre une tournure tout à fait différente : c’est en terminant ses études d’illustration à Chicago que l’américain, prêt à embrasser la carrière de graphiste qui l’attend, réalise que son passe-temps, l’écriture de chansons, est bien tout ce qui ne s’apparentera jamais pour lui à du travail. Après Alien Sunset, recueil de six balades au charme brut et hors du temps révélé l’année dernière, Hollow Ground, paru en mai sur Jagjaguwar, confirme le talent d’un fin mélodiste qui ne s’est, pour sûr, pas trompé de voie. Un premier album plus sophistiqué mais toujours aussi élégant, entre folk psychédélique et pop baroque, que l’américain présente sur scène avec de musiciens de choix, échappés le temps d’un été des joyeuses bandes de Woods et de Quilt. Quelques minutes avant leur représentation à La Route du Rock, c’est avec un peu de difficulté, le regard fixé au sol, que l’artiste introverti a accepté de s’ouvrir le temps d’un court entretien sur son succès inattendu, la poésie et la mélancolie qui l’habite.

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Ariel Pink — La discothèque rose

Ariel Pink Paris Psych Fest 2018 La Route du Rock Xavier Mazure Section26

Il n’avait pas joué à Paris depuis 3 ans : Ariel « Pink » Rosenberg sera en concert ce samedi  1er septembre à La Machine du Moulin Rouge, dans le cadre des 5 ans du Paris Psych Fest auquel nous allons consacrer quelques articles cette semaine. L’occasion est trop belle pour ne pas relire cette interview en forme de rétrospective (réalisée en 2014 à l’occasion de la sortie du luxuriant Pom Pom) et la chronique du récent Dedicated To Bobby Jameson (un grand merci aux copains d’Hartzine) qui nous autorisent à republier cette dernière).

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Luluc

Zoé Randell et Steve Hassett / Luluc

Pour qui aurait eu la très excusable négligence de manquer les deux épisodes précédents – Dear Hamlyn, 2008 et Passerby, 2014 – il faudra peut-être surmonter un premier mouvement de répulsion agacée avant de s’abandonner aux délices charmants de ce troisième plan Luluc. Comme en témoigne le portrait photographique qui orne la pochette de Sculptor, Zoé Randell et Steve Hassett bon nombre des attributs physiques et esthétiques qui tendent à opérer comme autant de chiffons rouges agités devant les yeux exorbités des pourfendeurs de hipsters brooklynites : la barbiche soigneusement ébouriffée de Monsieur, la blondeur évanescente pour Madame, la production signée par leur voisin de palier Aaron Dessner (The National).  Continuer la lecture de « Luluc »

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Biche, cerfs et faons

Photo : Edie Blanchar

Biche est l’un des trésors cachés de la pop française, combinant une certaine élégance hexagonale (Polnareff, Voulzy, Gainsbourg) au groove chaloupé de groupes indépendants actuels comme Mild High Club, Homeshake ou Infinite Bisous. Depuis quelques années déjà, la formation francilienne enchante les spectateurs lors de concerts fort réussis. Si le groupe a jusqu’ici été discret sur le plan discographique (un unique 45 tours dont vous pouvez découvrir les morceaux ci-dessous), Alexis, chanteur du groupe nous dévoile, entre autres choses, les dernières nouvelles quant au futur premier album… Continuer la lecture de « Biche, cerfs et faons »

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Cité Lumière : La Chanson de Roland

Cité Lumière

Cité Lumière, groupe instrumental à cheval entre Joe Meek et Kraftwerk (via Telex, la library music et moult jolies choses) se produira mardi 10/07 au Supersonic. Nous les avions évoqués dans Mushroom à travers une chronique de leur surprenante cassette Le Songe de Kepler, et nous sommes aujourd’hui heureux de causer un peu avec Alexis Molenat, l’une des deux attachantes personnalités derrière ce projet. Avec Florian Chambonnière, (tous deux ex-Cavaliers, l’une des premières signatures Born Bad), ils nous racontent comment l’amour des synthés les a réunis à nouveau pour une nouvelle aventure aussi fantasque que réjouissante. Continuer la lecture de « Cité Lumière : La Chanson de Roland »

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Bernard Estardy – Le géant aux doigts d’or (2ème partie)

Bernard Estardy
Bernard Estardy, le Baron, mettant au point sa formule.

On a déjà évoqué dans la première partie de cet entretien avec Julie Estardy, le côté anglo-saxon du génie de son père, Bernard Estardy, son éclectisme musical, cette aptitude à passer sans le moindre cynisme des musiques savantes ou ambitieuses (Manset, Ferrer) aux rengaines les plus populaires (Carlos, Jean-Pierre François…). On a longuement évoqué cette vitalité et cette générosité inépuisables qui lui permettaient, un jour, de sculpter des cathédrales sonores (La Mort d’Orion de Manset, Le Lac Majeur de Mort Shuman, La Veuve de Joe Stan Murray de Julien Clerc, L’Albatros de Joe Dassin…), et le lendemain, de façonner des tubes taillés pour les pistes de danse (Magnolias For Ever, Alexandrie Alexandra, apothéose de sa collaboration avec Claude François, le J’attendrai de Dalida avec sa rythmique disco imparable ou, dans un autre genre, le Jolie Poupée de Bernard Menez, le Papayou de Carlos). Mais justement, s’inspirait-il de modèles étrangers pour la prise de son ou le mixage ? Et plus largement, s’intéressait-il à la pop anglo-saxonne ? Continuer la lecture de « Bernard Estardy – Le géant aux doigts d’or (2ème partie) »