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Essaie de comprendre 4/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

On peut penser Lithium comme une organisation informelle, à l’anglo-saxonne : un fondateur, directeur artistique à forte personnalité, une volonté de ne pas se détourner du marché, des groupes proches entre eux, une distribution professionnelle (du moins pendant l’association avec Labels)… Dans ce cadre, Olivier Dangla est celui qui est amené à penser l’identité graphique du label, à la manière d’un Vaughn Oliver pour 4AD, par exemple. Toutes proportions gardées et même s’il n’a jamais eu la prétention de jouer parmi les étoiles du graphisme, il a touché de sa palette graphique quelque chose de l’âme du label : froideur, rigueur, radicalité. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 4/8 »

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Essaie de comprendre 3/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

Lucievacarme, dont on attend avec grand espoir d’éventuelles rééditions sur le label américain Captured Tracks (et ses archives « shoegazing ») était l’un des membres de la trinité originelle de Lithium, avec Candle et Dominique A . Alors que ce dernier va voir paraître en avril une exégèse de sa Fossette fondatrice (Dominique A, La Fossette par Thierry Jourdain et Pierre Lemarchand, Editions Densité), l’oeuvre du groupe noisy pop toulousain est toujours un champ d’exploration relativement vierge. En attendant que leur album Milky Way fête ses 30 ans l’année prochaine, avec tous les honneurs qu’il mérite, David Amsellem, chanteur guitariste, et Valéry Lorenzo, batteur et photographe, se sont confiés sur leur aventure des Années Lithium. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 3/8 »

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Vibrations

À propos de « Lovers Rock » de Steve McQueen

"Lovers Rock" de Steve McQueen
Small Axe – Lovers Rock © Small Axe Productions Ltd MMXX

Bon, je n’avais pas prévu d’écrire sur Lovers Rock, le magnifique deuxième épisode de l’anthologie de Steve McQueen, mais je viens de le revoir pour la troisième fois, et ce n’est sans doute pas la dernière. À chaque fois, c’est un ravissement, une illumination (comme si je portais cette ampoule, chaude et luminescente, à l’épaule comme le DJ du Mercury Sound System du film), une joie physique, je me tortille sur mon canapé, je me lève, les bras en l’air devant les 1h10 que dure ce téléfilm, dans la plus grande noblesse du terme – on pense aux téléfilms plus que pointus d’Alan Clarke pour la BBC par exemple : la beauté et l’expérimentation formelle au diapason d’un propos social ou politique. Continuer la lecture de « Vibrations »

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Essaie de comprendre 2/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

Le groupe Institut vient de sortir un album aussi étrange que dérangeant, L’effet waouh des zones côtières dont la langue blanche, neutre en apparence, semble coller parfaitement au palais visqueux politique de l’époque. L’un des membres du trio, Arnaud Dumatin, est interviewé longuement à propos de ce nouveau disque sur un site que je vous conseille : Piste 1. Dans Les Années Lithium, il se souvient de ses débuts au sein d’Emma, dont le second album, Trade Winds In A Loft, est sorti en 1998 sur Lithium. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 2/8 »

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Essaie de comprendre 1/8

Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium

Il y a deux ans et demi, j’ai sorti un numéro de mon fanzine sous-titré, un peu pompeusement, Les Années Lithium. L’idée de rendre hommage à ce label, Lithium (1991-2003), était très importante pour moi, et ce, pour deux raisons :

– parce qu’à l’époque, j’entendais enfin des gens de ma génération qui me parlaient, à moi, sans filtre (style, langue). J’ai ainsi eu, sur le moment, la chance de pouvoir vivre intensément des sorties de disques qui m’ont impressionné (La Fossette, le #3, Mon cerveau dans ma bouche) et d’assister à des concerts de Dominique A, bien sûr, mais aussi de Peter Parker Experience (dans le sous-sol d’un restaurant kebab ou à l’Arapaho à Paris), de Lucievacarme, Mendelson, Diabologum, Françoiz Breut (tous à Colmar), d’Expérience (à la Laiterie de Strasbourg), de Programme (à Ososphère, toujours à Strasbourg)… 

– parce que bien au-delà de cette explosion générationnelle et de la simple nostalgie qui pourrait en découler, le label, malgré sa fermeture vers 2003, a continuellement alimenté mon rapport à la musique, m’a interrogé jusqu’à aujourd’hui, notamment sur l’expression en français, qui est au cœur de Langue Pendue et de Groupie. Une question qui reste centrale dans les textes que j’écris aussi pour Section 26 où j’ai toujours le plaisir de découvrir les nouvelles aventures – et d’en rendre compte parfois – de Superbravo, La Fresto, Michel Cloup, Mocke, Bertrand Betsch, Nicolas Paugam, Institut... Tous, jeunes musiciens en devenir, sont passés par la maison (de disque) fondée par Vincent Chauvier. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 1/8 »

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Kim & Cléa, Quelque chose qui me chiffone / Antinomique (autoproduction)

« Chercher à mettre un rond dans un carré / Célébrer l’animal et le manger / Hidalgo dans les limbes à Paris / Y’a du sang dans les fresques d’Annie »

Il n’est jamais trop tard : je découvre en ce moment l’objet idéal de ma vocation tardive de rock-critique (et de Monsieur Du Snob, un peu) : le tout petit tirage. Si possible amical et confidentiel, il détient ce quelque chose d’humanité et de proximité qui renverse la table de l’habitude. Pressé, dupliqué, gravé, scotché, crayonné, passé de la main à la main, ou mieux, envoyé par la Poste, il exhale à une micro échelle ce petit goût de l’attente, ce parfum de découverte, cette jouissance de l’instant, tout en trouvant la quantité adéquate à son rayonnement intime. Continuer la lecture de « Kim & Cléa, Quelque chose qui me chiffone / Antinomique (autoproduction) »

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Le club du samedi soir#35 invite le fanzine Parklife

Photo : Matthieu Marmillot

Quand j’ai découvert Parklife 060, quasiment dix ans après sa sortie – c’est vous dire si je suis câblé comme disait Mitterrand -, je ne me doutais pas qu’un second numéro était au programme. C’est en interviewant Mathieu Marmillot, chef d’entrepriseS (Manson’s Child, Parklife, le label et le fanzine, entre autres) de Colmar, cette ville à mi-chemin entre Mulhouse la rebelle exhaltée et Strasbourg la belle endormie, pour la collection Papivole, qu’il m’a donné ce scoop. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir#35 invite le fanzine Parklife »

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Porta’s, L’Argenté du Népal (Poor Records / Stomoxine)

« Ouais… C’est super ! C’est génial ! « 

Marrant d’évoquer des oeuvres si minuscules (après Les Sapins de la nuit de Renz, ça va devenir une habitude), celle-ci tirée en vinyle 45t à 10 exemplaires par le label suisse bien nommé Poor. Son support, sans doute épuisé en quelques minutes, qu’en reste-t-il après le jour (l’heure) de sa sortie (jeudi dernier)? Il en reste déjà une empreinte numérique augmentée de trois inédits qui permettra à ceux à qui l’objet des Porta’s aurait échappé de se rattraper. Et surtout, une étrange vibration, celle de sa chanson titre Insupérable, néologisme (je comprends : « qui ne peut être qualifié de super »?) qui met sur la piste de la nature même de sa petite musique : impure, mutante, amateure, spontanée, elle émerge en petit comité d’un terreau familial et amical qu’on devine patient, passionné, artisanal.
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