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The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988)

the-loft-1982-1985-once-round-the-fairOn devrait immensément se réjouir et frétiller de gratitude de pouvoir (enfin) assister à un concert de The Loft en 2025, le samedi 20 septembre, lors du Paris Popfest*. Parce qu’en fait cela ne tient qu’à deux singles. Mais pas deux petits singles, attention. Réunis compilatoirement bien après leur sortie, et à au moins deux reprises depuis chez Rev-OLa ou Cherry Red avec un peu plus et pour notre jeune gouverne en 1988 (j’étais en première et je ne m’en suis visiblement toujours pas remis) sous l’intitulé Once Round The Fair The Loft 1982-1985. Une citation des paroles de Up The Hill And Down The Slope, morceau toujours ahurissant dont l’incipit, « My Magpie Eyes Are Hungry For The Prize » titra également la nécessaire, quoique contestée, saga du label Creation sous la plume de David Cavanagh (rip) parue juste à l’aube du nouveau siècle. C’est dire si dans la genèse du label d’Alan McGee la jeune troupe menée par Peter Astor fait office de CNR par rapport à l’histoire officielle qui voudrait qu’à l’origine, hors les têtes de morts d’East Kilbride**, point de salut. T’as qu’à croire. Continuer la lecture de « The Loft, Once Round The Fair 1982-1985 (Creation, 1988) »

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Climats #38 : The Go-Betweens, Manuele Fior

Est-il possible d’écouter 16 Lovers Lane sans attraper un coup de soleil et un coup de foudre au passage ? Et Animal Collective affublé d’un costume trois pièce, est-ce encore Animal Collective ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #38 : The Go-Betweens, Manuele Fior »

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Martin Duffy & Felt par Joe Dilworth (Birmingham, 1988)

Felt (avec Martin Duffy à droite) / Photo : Joe Dilworth
Felt (avec Martin Duffy à droite) / Photo : Joe Dilworth

Une partie de ces magnifiques clichés que le photographe, batteur et libraire Joe Dilworth*, Anglais exilé à Berlin, nous a si gentiment envoyé suite à la disparition de Martin Duffy, a été publiée dans le très beau livre consacré à Felt, publié chez en 2012 (tirage limité à 1 000 exemplaire et donc, devenu depuis objet culte) chez First Third Books. Elles ont été prises à Birmingham, quelque temps avant donc que Lawrence ne déménage pour Brighton, où habitaient déjà Alan McGee, tête pensante de Creation Records, et les Primal Scream.

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Stranger Teens #9 : « Mala Vida » par La Mano Negra

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Cette année-là, j’entre en seconde. Je n’en peux plus de mon adolescence, mon appareil dentaire, mes lunettes, mon mètre 55 qui ne décolle pas, mes seins désespérément plats et surtout le reste, ma mère à la dérive, mon père parti au loin et cette solitude qui occupe toute la place.
J’entre en seconde donc, dans un nouveau lycée plus éloigné de chez moi, un grand bâtiment ancien très beau, aux innombrables couloirs dont l’étroitesse nous permet de nous frôler les uns aux autres sans avoir à trouver une excuse pour le faire. Manque de bol, j’atterris dans une classe que je déteste, composée en grande partie de matheux, parmi lesquels je me sens si peu à ma place, moi qui ne fais que lire, écrire des poèmes dépressifs dans des carnets et écouter The Cure dans mon walkman à la récré. Continuer la lecture de « Stranger Teens #9 : « Mala Vida » par La Mano Negra »

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The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988)

Formés en 1984 à Coventry dans les West Midlands, The Primitives furent un des groupes les plus à succès de la vague C86. Ils obtiennent, en effet, la sixième place du chart album britannique, avec leur premier disque Lovelysorti en 1988. Ce succès, ils le doivent en particulier à l’inoubliable tube Crash. Comme beaucoup de grandes chansons, le titre a très vite sa propre existence. Six ans après sa parution initiale, un remix, avec d’inutiles nouvelles pistes, se fraye un chemin sur la bande original de Dumb and Dumber, succès des frères Farrelly. Trop pop pour les puristes, pas assez pour le grand public, les Primitives souffrent parfois de cette position intermédiaire. Continuer la lecture de « The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988) »

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Gamine, Voilà les anges (Barclay, 1988)

C’est fou comme certains disques sont liés à une époque, à un lieu, à une image, même si on les a écoutés longtemps après toutes ces scènes-là, même si on les écoute encore aujourd’hui – pour preuve, ma fille reconnait le groupe dès les premiers accords de cette chanson parfaite qu’est Les Gens sont Si Bizarres. Et puis, c’est Biarritz, l’été 1989, la R5 rouge et la cassette en boucle, Nathalie au volant parce qu’en bon Parisien (ou tout comme), “on n’a pas besoin du permis”. Les histoires qu’on inventait parce que nous étions toujours ensemble sans même être un couple (“Oui, nous sommes cousins”), les allers et retours aux plages d’Anglet, les verres partagées sur le Port des Pêcheurs, au Big Ben, les nuits au Play Boy, les serviettes posées sur la Grande Plage pour se remettre de la soirée de la veille, les siestes sous le soleil exactement, les sandwichs du Milk Bar, les parties de Badminton du samedi soir – j’ai encore la raquette que Nathalie m’a offerte pour ma fête, un 21 août, et je crois bien que c’était cet été-là. Continuer la lecture de « Gamine, Voilà les anges (Barclay, 1988) »

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Marc Almond & La Magia, The Stars We Are (Strike Force entertainment / Cherry Red)

Marc Almond
Marc Almond

Du précédent et bien nommé Mother Fist And Her Five Daughters (1987), nous avions un souvenir biaisé, évoquant les bas fonds barcelonais, le stupre (toujours, oui) et une atmosphère à la fois feutrée et vaguement angoissante. Suite à une dithyrambe bien sentie de Bayon dans Libé, nous rentrions enfin de plain-pied dans un disque solo de Marc Almond, et le réécouter aujourd’hui (pourquoi se gêner, hein) nous constatons ébahis que la veuve poignet n’était pas si honteuse et étouffante que ça. Bien que jouant encore sur sa fibre méditerranéenne, Almond y met déjà beaucoup plus de lumière qu’à l’accoutumée. Mais rien ne nous préparait alors à la luxuriance du suivant, le parfaitement intitulé The Stars We Are (1988), richement réédité ces jours-ci via Cherry Red. Ici, fini les caves sombres du Barrio Chino, tout y est excessif, merveilleusement troussé, en un mot : fabuleux. Fini la bamboche, bienvenue à Las Vegas. Qu’Almond quitte alors Virgin pour Parlophone, tout en gardant ses attaches chez Some Bizzare, ne doit pas être étranger à cette débauche absolue de lyrisme, d’intensité et de lumière. Si sur son successeur Enchanted (1990*) le beau Marc s’étouffe parfois sous les paillettes et le régime chantilly y amarena, le strass est ici alors à une dose parfaitement maîtrisée, excessive mais juste, le glaçage est toujours épais mais encore digeste.  Continuer la lecture de « Marc Almond & La Magia, The Stars We Are (Strike Force entertainment / Cherry Red) »

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#41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988)

My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.
My Bloody Valentine, aussi belle qu’une lame.

La première fois où je me suis fait gauler par les vigiles de la Fnac, c’est avec un CD de My Bloody Valentine sous la chemise. Un disque que je possédais déjà en vinyle. C’était pas rien, mais ça c’est bien terminé. Les types m’ont fait la leçon, puis laissé repartir en agitant des menaces en cas de récidive. S’ils avaient su le nombre de bouquins que j’avais réussi à escamoter à l’Agitateur depuis 1954. L’erreur fut donc de passer au digital. On m’y reprendra plus. Le plus drôle dans l’histoire est que je vivais justement avec une fille prénommée Valentine et que ce n’était pas funny tous les jours. 1987-92, sûr que durant ce quinquennat, les disques dans lesquels je me réfugiais ont pu m’aider à maintenir le cap. Qui sait pourtant si je n’aurai pas rempilé pour un nouveau mandat ? Sauf qu’on m’a définitivement bloqué l’accès aux urnes. Continuer la lecture de « #41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988) »