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Janet Jackson, Control (A&M, 1986)

1986 est une année charnière à bien des égards. À jamais liée dans nos cœurs de popeux à la cassette C86 du NME, la période est tout aussi importante dans la musique afro-américaine. Si l’année suivante, le new jack swing souffle un vent de modernité sur la scène Rhythm & Blues nord-américaine, le séisme gronde déjà en 1986. Ils s’appellent Cameo ou Janet Jackson et inventent la soul numérique. Word Up! et Control frayent ainsi avec les dernières machines et séquenceurs. Synthétique et tranchante, cette nouvelle musique ne néglige pourtant pas les compositions. Continuer la lecture de « Janet Jackson, Control (A&M, 1986) »

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Bill Drummond, The Man (Creation, 1986)

Bill Drummond, The Man (Creation, 1986)Alors que le monde occidental vient de célébrer dans une liesse d’une droiture morale rarement atteinte depuis la libération le septante douzième anniversaire de Jonathan Richman (qui n’en a cure, car ayant toujours seize ans dans sa cabeza), je me suis souvenu, non sans émotion, d’un disque où figurait ce morceau, I’m The King Of Joy,  qu’on peut décemment qualifier de « plus grand morceau de Jojo que Jonathan n’a pas écrit ». Or ce disque n’était pas The Man, improbable tentative solo du futur KLF Bill Drummond, mais bien une des innombrables compilations Creation qui sortaient naguère en rafale*. Complètement abasourdis par cette chanson intouchable, qu’on écoute derechef. Continuer la lecture de « Bill Drummond, The Man (Creation, 1986) »

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Love And Rockets, Express (Beggars Banquet, 1986)

Dans une perspective un peu déceptive de l’ordre du mouvement d’humeur, j’ai nourri le projet de diversifier un peu cette rubrique passant du Mardi Oldie au Merdique Oldie. Soit répertorier (et pourquoi non ?) les pires daubes que la bêtise de l’adolescence, et plus si affinités, voire une bonne vieille chronique de Best, pour ceusses qui plus proches de l’Ephad que des résultats du BEPC, nous auraient fait, dans un grand moment d’inconscience acheter en prix vert. Ceux qui se souviennent du terrifiant sentiment de soulagement au moment de reposer par exemple Outland de Spear Of Destiny (1987) sur le rayonnage de la fédération nationale d’achat des cadres* au profit d’un meilleur disque sauront de quoi je parle. Et puis, au détour d’un post nostalgique d’un vieux sage (Bonjour chez vous, Maître Billing) sur une plateforme sociale, ne voilà pas que je retombe sur le second album de Love And Rockets. Continuer la lecture de « Love And Rockets, Express (Beggars Banquet, 1986) »

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Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986)

Au milieu des années 80, la première vague de groupes indie-pop se fédère souvent autour de quelques formations emblématiques, parfois encore en activité. Des années soixante, les fantômes des Byrds et du Velvet Underground visitent les guitares Rickenbacker et les pédales fuzz de groupes comme les Smiths, R.E.M., Primal Scream,  The Jesus and Mary Chain, The Pastels ou Spacemen 3. Beaucoup piochent aussi dans le plus récent. La sensibilité pop des Buzzcocks et des Ramones irrigue ainsi les créations de nombreux groupes à travers l’Europe. Qu’ils viennent d’Ecosse (Soup Dragons, Shop Assistants), d’Angleterre (Talulah Gosh) ou de France (G.P.S., Les Calamités), nombreux sont les musiciens et musiciennes touchés par les mélodies entêtantes et sucrées de ces groupes de punk, plus bruyants que réellement méchants. Continuer la lecture de « Los Nikis, Marines A Pleno Sol (3 Cipreses, 1986) »

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Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Morrissey / Photo : Richard Bellia

Longtemps je me suis levé de bonne heure. Bien sûr je me souviens de ma naissance musicale, quelque part entre 2000 et 2002 à une époque de ma vie sans besoin particulier (ma naissance clinique quant à elle ne remonte qu’en 1995) si ce n’est d’être le meilleur footballeur de ce village paumé du sud de la Moselle où j’ai grandi. Avec le capital culturel ma foi conséquent de mes parents (à défaut d’y vivre, dans une capitale culturelle), je suis l’enfant d’une génération MitterrandInrocksLibé ayant accès à des disques, des livres & des VHS dont cette étrange chose appelée The Smiths : The Complete Picture. Continuer la lecture de « Stranger Teens #41 / Guest : Calvin Keller (Sinaïve) »

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Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips)

 

Colette, ma mère, ses parents, mes grands parents, étaient instituteurs. Elle est devenue institutrice, plus parce qu’elle nageait, depuis toute petite, dans ce bain socio-culturel que par véritable vocation. Elle ne détestait pas son métier, loin de là, mais ça n’était pas une folle passion. On n’en a pas fait un plat. Charlotte Gainsbourg est devenue chanteuse, on a l’impression, un peu comme ça. Héritant de la voix fluette et aux limites de la justesse de sa mère et de l’instinct redoutable de son père quand il s’agissait d’aborder l’art mineur de la chanson, elle est entrée sans forcer dans le métier d’abord par cette chanson scandaleuse mais sans doute incomprise (à l’époque, maintenant tout semble plus clair) Lemon Incest, en duo avec Serge sur son album Love On The Beat (1984). Deux ans plus tard, elle revenait avec ce disque Charlotte For Ever (1986), écrit et composé par son père en même temps que ce dernier l’immortalisait sur pellicule dans un film du même nom. Continuer la lecture de « Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips) »

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Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Au début de mon adolescence, une fille merveilleuse m’a fait un don. Elle m’a offert The Smiths. Bien sûr, j’étais éperdument amoureux d’elle, mais j’étais un garçon maladroit et empâté, et elle aimait les garçons plus âgés. Elle était brillante et drôle et je chéris encore le temps que nous avons passé ensemble. J’ai longtemps recherché cette même relation avec d’autres partenaires. Un jour, alors que nous trainions après l’école assis sur le sol de sa chambre dans sa maison typiquement banlieusarde elle me dit : « As-tu déjà écouté ce groupe ? Le chanteur est vraiment timbré. » Continuer la lecture de « Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples) »

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Stranger Teens #20 : « Stand By Me » par Ben E. King

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Hiver 1992. J’ai 13 ans, l’air d’en avoir 9, un duffle-coat rouge et des lunettes. Mon collège organise un échange avec Wellington, un pensionnat anglais pour enfants privilégiés. Nous ne sommes presque que des filles à partir, il n’y a presque que des garçons (en uniforme), j’entrevois l’espoir d’un premier baiser. Après presqu’une semaine de rêve dans un cadre magique bien avant l’apparition du sorcier à lunettes, c’est au tour des anglais de venir chez nous. Les premiers couples sont déjà formés, et dans un élan de courage, j’ai osé dire au timide Robbie qu’il me plaît pendant 58 Minutes Pour Vivre, le premier film que mes parents m’ont laissé aller voir seule au cinéma. Continuer la lecture de « Stranger Teens #20 : « Stand By Me » par Ben E. King »