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Ela Orleans – À la recherche du temps perdu

L’hantologie, le terme est un peu pompeux, mais on aimerait qu’il soit disponible pour l’inaugurer avec le deuxième album d’Ela Orleans, tant il sied à merveille à Lost et à son peuple de fantômes. Depuis dix ans, cet étrange objet me fascine comme peu de disques ont su le faire. D’ailleurs, lorsqu’un disque évoque des fantômes, que ce soit chez Nora Keyes, The Caretaker ou Caroliner, c’est généralement le signe de sa qualité. La signature d’un véritable mystère et la preuve intangible que le disque commence précisément là ou s’achève généralement les autres, par quelque chose qui relève davantage de l’intuition et de la poésie que de la chansonnette. Avec Lost, Ela Orleans a inventé une curieuse machine dont les rouages font dialoguer la musique, la littérature, la poésie, le cinéma, et détournent les repères d’espace et de temps. Les romanciers surréalistes de la vieille Europe côtoient la musique africaine, le cinéma américain et français (ici, la belle citation de Pierrot Le Fou). A l’occasion de la reparution du disque chez La Station Radar, nous nous sommes entretenus avec sa compositrice toujours aussi renversante d’honnêteté – et aussi d’humour. Continuer la lecture de « Ela Orleans – À la recherche du temps perdu »

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Clique & Collecte chez Rhizome à Nancy

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Rhizome, Nancy.
Rhizome, Nancy.

On avait suivi de près les aventures nancéiennes d’Ici d’ailleurs, le label qui a sorti un certain nombre de disques précieux comme ceux de Married Monk (Christian Quermalet), FUGU (Mehdi Zannad) et Peter von Poehl, ainsi que ceux de Gontard, Rodolphe Burger, Chapelier fou, Julien Ribot, GaBLé ou Matt Elliott / The Third Eye Foundation. Ludovic trône désormais au cœur d’une montagne de plastique noir, devenue l’un des fiefs de musique indépendante de la Meurthe-et-Moselle. Nous lui avons demandé de décrire leur projet, voici sa réponse.

rhizome (n.m) :
1. Tige souterraine vivace, généralement horizontale, émettant chaque année des racines et des tiges aériennes.
2. Théorie philosophique développée par Deleuze et Guattari, désignant une structure évoluant en permanence, dans toutes les directions horizontales, et dénuée de niveaux.
3. Disquaire situé 15 rue Gilbert à Nancy – émanation du label Ici d’ailleurs – visant à explorer sans hiérarchie ni élitisme l’essentiel des territoires musicaux découverts à ce jour, de leurs racines à leurs représentations les plus actuelles. Fonctionnant selon un principe de connexion, il a pour ambition de faire se rencontrer les auditrices et auditeurs de tous horizons autour d’un disque (Vinyles & Cd’s), d’une platine, d’une tablette d’écoute, de Conférences et de Dj Sets.

Rhizome, 15 rue Gilbert, 54000 Nancy. Également joignables sur leur page facebook, par mail : rhizomerecordstore@gmail.com ou par téléphone au 03 83 37 02 01.
Tous les articles de la série Première Nécessité (un disquaire par jour) sont visibles ici.

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John Maus reprend « Jesus Is Lord » de Kanye West

La chanson, version space-médiévale (John Maus) du Jesus Is Lord issue de l’album Jesus Is King de Kanye West – trêve de tautologies –  est arrivée le 16 octobre dernier via un Tweet accompagné d’un message sommaire : « Tendance en politique ». On le sait l’élection américaine se jouera en grande partie sur le vote des Eglises lourdement draguées en ces dernières semaines de campagne. Il est fort probable que John Maus, chrétien révolutionnaire à ses heures, soit mécontent. On le comprend au détour de cette lapalissade : Jesus is Lord, et bien cocu celui qui essaiera de le faire parler.

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Bee Appleseed reprend « There Is A War » de Leonard Cohen

« Leonard Cohen est probablement mon artiste préféré, toutes disciplines et époques confondues. C’était donc une expérience merveilleuse de reprendre une de ses chansons. Celle-ci semble particulièrement pertinente pour décrire la folie du climat politique. C’est pour cette raison que je l’ai choisie. Sur un coup de tête, j’ai décidé de tagger Adam, le fils de Leonard Cohen, quand j’ai pour la première fois partagé cette chanson. A ma grande surprise, il m’a contacté pour me dire qu’il aimait ma version. Il  m’a aussi confirmé que, pour lui aussi, les mots de son père datant de 1974 n’ont fait que devenir plus pertinents au fil des ans. J’ai invité ma petite amie Nora Keyes pour faire les chœurs et Blobbie Kirkhuff à jouer de la SOMA Pipe (tous deux sont membres d’Elf Freedom)… Ensemble, on est devenu des pros de l’enregistrement à la maison ces derniers temps. Alors, si vous avez aimé cette chanson, d’autres ne vont pas tarder. »

 

On reviendra prochainement sur le cas du brillant Bee Appleseed. En attendant, on peut écouter écouter sa discographie solo ici  et ses productions avec Nora Keyes, la muse du Los Angeles arty et indie derrière ce lien.

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The Reds, Pinks & Purples, You Might Be Happy Someday (Tough Love)

Hier soir, j’ai décidé que You Might Be Happy Someday était le plus beau disque de l’année. Il fallait bien que quelqu’un la prenne, cette décision. Je n’ai pas eu à me forcer et je ne vois pas comment je pourrais me dédire au cours des trois prochains mois. Avec toute l’objectivité de jugement que me laissent ces huit chansons, une fois le cœur transpercé en plein dans le mille, il ne peut pas en être autrement, car ce disque est une merveilleuse évidence. Du « sur-mesure », pour ceux qui aiment Sarah Records. Continuer la lecture de « The Reds, Pinks & Purples, You Might Be Happy Someday (Tough Love) »

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Joel Jerome reprend « MTV Makes Me Want To Smoke Crack de Beck

Cette semaine, c’est la tuile. Pas de reprise inédite à proposer. Mais puisqu’on vient d’apprendre que l’excellent Joel Jerome édite pour la première fois en vinyle When Beck Was Cool Vol. 1, sa compilation de reprises d’un autre Californien, on s’est dit que l’occasion était parfaite pour rappeler l’existence de l’une des meilleures blagues pop des dernières années. Voici donc le fameux hommage, irrévérencieux et potache, d’un fan à son idole partie trop tôt, dans des circonstances qui, vingt ans plus tard, paraissent toujours aussi nébuleuses.

RIP Beck.

PS : On apprend qu’un second volume de reprises est en préparation.

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Naked Roommate – Do The Duvet (Upset! The Rhythm)

« Je suis le bébé. » C’est l’affirmation répétée tout au long du premier album des Californiens de Naked Roommate. Hommage au nain du roi Stanislas, à l’Epépé de Ferenc Karinthy, simple babille… ou revendication d’une innocence et d’un amour du jeu qui renvoie à toute une tradition de la pop et du post punk ? On ne saurait dire. De mémoire, on n’a jamais vu de bébé avec une si solide éducation, maîtrisant autant son propos et jouant avec tant de charme de sa candeur et de son espièglerie. Continuer la lecture de « Naked Roommate – Do The Duvet (Upset! The Rhythm) »

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Ariel Pink reprend « Maniac » de John Maus (ou presque)

John Maus et Ariel Pink en 2018

D’accord, cette version tient plus du palimpseste que de la reprise. Ici, Ariel Pink a composé une nouvelle mélodie, réenregistré la basse, ajouté un omnichord, écrit de nouvelle paroles sur le clavier du premier hit de son ami John Maus. Il y a fort à parier que cette version, qui illustre le tout récent documentaire d’Alex Moyer TFW No GF, sera présente sur le troisième volume des fameuses compilation Oddities Sodomies qui accompagnent la série de rééditions des premiers disques du Californien. Et si le cœur vous en dit vous pouvez également visionner la récente interview (laborieuse au début, délirante à la fin) accordée aux joyeux drilles Big Stream.