Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , ,

Recensione : Nicolò Carnesi, Ho bisogno di dirti domani (Porto Records)

Pop italiano, ancora tu. Non ce la faccio più, in Francia, la radio passa sempre la Myss Keta, non c’è una prima serata in TV senza un pezzo dei Coma Cose, non c’è una pista da ballo senza un brano disco di Bruno Bellissimo. In poche parole, l’Italia occupa troppo spazio sulla mappatura musicale : basta. Ed ecco Nicolò Carnesi… Ma chi è ? Un cantautore-interprete, alto raga occhialuto con gli occhi da labrador malinconico, col ciuffo di capelli da far credere che il parrucchiere ha traslocato alla chetichella per finire dietro le sbarre. Nicolò ha appena uscito il suo quarto album, Ho bisogno di dirti domani. Potrebbe essere il suo migliore. Continuer la lecture de « Recensione : Nicolò Carnesi, Ho bisogno di dirti domani (Porto Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Julien Chang, Jules (Transgressive)

Parfois la découverte d’un disque passe par un innocent e-mail de la (ou du) RP en charge de la promotion d’un disque, en l’occurrence ici, pour Jules de Julien Chang. Pas forcément un message personnalisé d’ailleurs, un simple nom cité en vrac dans une liste d’inspirations pique la curiosité du pigiste. Entre deux forfanteries sur le nombre de vue sur youtube du clip ou des extraits de la chronique dans Pitchfork, nous croisons une description éveillant un soupçon d’intérêt, souvent par sa simplicité et son honnêteté. Comment ne pas être interpellé par : « ses influences se situent aussi bien du côté de Georges Martin que de Quincy Jones et Dr Dre ? » Continuer la lecture de « Julien Chang, Jules (Transgressive) »

Catégories chronique rééditionÉtiquettes , , ,

Section 25, Always Now (Factory Benelux)

Des pylônes électriques en rase campagne, le reflet d’un visage atterré, une rythmique butée mais libre, une basse obsédante, lourde comme un nuage déversant ses miasmes sur un chenal de tungstène, une guitare fractionnée et des êtres humains presque normaux, extrêmement concentrés, qui n’ont déjà cure (sic) de l’uniforme cold-wave. Visible en ouverture de la VHS A Factory Video, parue en 1982 sous la référence FACT 56 avant qu’on ne la découvre religieusement quelques années plus tard, le clip de New Horizon de Section 25 nous aura presque autant marqué que sa ligne de basse pétrifiante, aussi énigmatique qu’emblématique. Des moutons, de la roche noire, trois types moins sinistres que prévu donc, et déjà des collines à perte de vue. Les mêmes collines que l’on retrouvera trois ans plus tard sur la pochette de From The Hip (1984), un album qui bénéficie de la production de Bernard Sumner, faisant entrer sur le tard Section 25 au panthéon des pionniers de la dance moderne. Continuer la lecture de « Section 25, Always Now (Factory Benelux) »

Catégories portraitÉtiquettes , , , ,

Le territoire de Corridor

Première signature francophone sur le label américain Sub Pop

Corridor
Corridor / Photo : Dominic Berthiaume

Un lundi pluvieux de septembre, je retrouve la moitié de Corridor (Dom et Jo) dans un hôtel cosy du nord est parisien. Le contexte est inédit : je les interviewe et ils répondent à mes questions. La dernière fois que j’ai vu Jo, c’était après son concert de l’Espace B organisé par La Veillée Pop, nous avions partagé une bouteille de vin avec le reste du band en devisant les différentes entre le Québec et la France. Dom était quant à lui au concert de ses potes Jesuslesfilles, quelques jours plus tôt au Supersonic, inratable avec sa veste à frange toute nord américaine (et excentrique) qu’il porte également le jour de l’interview. Je déclenche mon enregistreur, et nous voilà parti pour trente minutes de conversation, autour de moult sujets passionnants, comme la place du rock dans la pop ou les différentes scènes canadiennes. Mais revenons au préalable sur la genèse du groupe. Continuer la lecture de « Le territoire de Corridor »

Catégories mixtapeÉtiquettes , , ,

Mixtape Section26 #4 : Hypnolove

Depuis 20 ans, Hypnolove cultive les grands écarts. Dès leur premier maxi hors commerce playlisté par le producteur vedette Jacques Lu Cont sur son mix FabricLive 09, les têtes pensantes du trio formulent une pop vitalisante aux meilleurs extraits de leur discothèque personnelle. Une sorte de touche française ouverte au vent du large, qui sait donc trousser régulièrement des hits mineurs : Eurolove donc en 1996 déjà à Mademoiselle en 2005, Holiday Reverie en 2011 jusqu’à La Piscine en 2016. Continuer la lecture de « Mixtape Section26 #4 : Hypnolove »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

KG, Jesus weint Blut (Herzfeld)

KG Jesus weint BlutRetranscription d’une conversation par messenger avec KG, 2 septembre 2019.
Moi : Salut KG, merci pour ce beau moment musical samedi, c’était juste parfait. Dans la foulée, j’ai écouté ton disque qui débute par un éclat de rire (pour moi) et se termine dans les larmes (ce morceau magnifique Un autre demain). Du coup, mon papier écrit avant d’écouter le disque ne correspond plus vraiment, ce qui est en fait très rassurant, j’ai dû presque tout jeter…
KG : Oh flûte alors, ta chronique en aveugle ! Tu me la feras lire quand même ? Oui, c’était une bien chouette soirée, tous les amis étaient là, ça faisait plaisir. Continuer la lecture de « KG, Jesus weint Blut (Herzfeld) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records)

Anthony Reynolds, A Painter’s LifeDès l’instant où j’ai entendu ma voix répondre « oui », je savais que j’avais fait une erreur. Pourtant, l’attaché de presse a eu la gentillesse de m’accorder une seconde chance : « Et donc, tu en es sûr, on peut organiser l’interview après le concert ? »
Bruxelles, 2002. C’est peut-être le printemps. Anthony Reynolds est le chanteur du groupe Jack, qui sort un troisième et dernier album au titre génial (The End Of The Way It’s Always Been), avec une chanson promise à l’éternité (With You I’m Nothing). Pour couronner le tout, l’histoire voit le jour sur le label belge ressuscité Les Disques du Crépuscule, alors, dire qu’on est proche de la perfection relève du pléonasme. Continuer la lecture de « Anthony Reynolds, A Painter’s Life (Rocket Girl Records) »

Catégories billet d’humeur, chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7)

Sixième épisode : Two Hands

Big Thief
Big Thief / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Écrire comme activité peut se vider facilement, s’asphyxier sans peine : il suffit de ne pas vouloir être lu. Ou de croire donner à lire, en ne donnant qu’à l’inaccessible, au plus éloigné : un service de manuscrits, un comité de lecture, un visiteur de blog inexistant, une idole, quelqu’un qui ne répond pas, et j’en passe.

Et d’oublier que toute écriture est une inscription, une présentation de ce qui n’est pas là – soi, dont il faut savoir faire le deuil. On ne sera pas là quand on sera lu, et on ne lira que des absents. Je ne vais pas développer tout ce qu’il y a d’affaires de deuil à régler là-dessous, mais il peut s’agir d’une des nombreuses raisons qui font que l’on écrit, vraiment, ou non : accepter d’avoir maille à partir avec ça.

Ça peut effrayer, à bon droit. Ça calme parfois même les bavardages. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7) »