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Photos ratées, bourbon à température et sécessionnisme poussiéreux

Ce bon vieux « Good Old Boys » par Randy Newman est sorti il y a 50 ans, en 1974.

Randy Newman, Good Old BoysRetour sur le quatrième album de Randy Newman au sommet d’une carrière qui en a connu d’autres mais dont l’actualité éphéméridaire (on « fête » ses 50 ans) et politique (son analyse des rapports de force au sein de la société américaine) reste d’une incroyable pertinence tout en étalant une richesse esthétique (savante convocation de Scott Joplin, Nino Rota, Irving Berling, Ry Cooder, Don Henley et les auteurs William Faulkner, John Steinbeck, Flannery O’Connor) qui ne cesse de laisser bouche bée malgré les années. Continuer la lecture de « Photos ratées, bourbon à température et sécessionnisme poussiéreux »

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Wizzz!, Vol. 4 (Born Bad Records)

WIZZZ! Born Bad RecordsVingt ans après ses débuts, la série de compilations Wizzz!, initiée par Jean-Baptiste Guillot se porte bien. Conçu avant même la création du label Born Bad, le premier volume avait fait découvrir à un public élargi des classiques sixties français tels que Les Filles C’est Fait de Charlotte LeslieSexologie de Danyel Gérard ou encore le salace Cuisses Nues, Bottes de Cuir de Philipe Nicaud. Elle ne fut certes pas la première compilation dédiée au genre. Dans les années quatre-vingt-dix, les amateurs avertis purent se procurer les premiers volumes des mythiques séries Ils sont fous ces Gaulois (influence revendiquée de JB) ou Swinging Mademoiselle.

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Henri Salvador, Homme Studio 1970-1975 (Born Bad Records)

Après deux compilations dédiées à Pierre Vassiliu (Face B et En Voyages), le label Born Bad et le musicien Guido Cesarsky (Acid Arab) s’attaque à un autre monument inattendu de la chanson française : Henri Salvador. Trésor bien gardé de la production francophone des années 60/70, la bien nommée Homme Studio apporte un éclairage nécessaire sur l’œuvre d’un des musiciens les plus iconoclastes de son époque. Déjà quarantenaire et sacrément expérimenté au moment de l’explosion yéyé du début des années soixante, Henri Salvador navigue dans les décennies avec un recul que n’ont pas toujours ses contemporains. Continuer la lecture de « Henri Salvador, Homme Studio 1970-1975 (Born Bad Records) »

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Tangerine Dream, Phaedra (1974, Virgin)

La musique cosmique fit les beaux jours de l’Allemagne de l’Ouest dans les années soixante-dix. Deux épicentres placèrent alors le pays d’Europe continentale sur la carte mondiale des musiques actuelles : l’axe Cologne-Düsseldorf (les deux villes sont séparées par un pont) et Berlin. Du premier ensemble émergea Kraftwerk, Can ou Neu!. De son côté, la future capitale du pays fut le théâtre des expérimentations de Klaus Schulze, Manuel Göttsching , Ash Ra Tempel et bien sûr Tangerine Dream. Les deux scènes furent régies par les mêmes interrogations.

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#29 : Sparks, This Cannes Ain’t Big Enough For Both Of Us (Island Records, 1974)

Sparks, daltoniens sur tapis rouge.
Sparks, daltoniens sur tapis rouge.

Russel Mael ne descendra pas au Carlton. Ron Mael ne jouera pas de son Roland anagrammé Ronald sur la place de la Castre. Les Sparks ne monteront pas les marches sous les vivats, et on s’en désole.
Pas plus qu’en mai, Cannes 2020 n’aura lieu fin juin – début juillet comme l’appelait de ses vœux Thierry Frémaux, le délégué général du festival. Depuis lundi soir la plupart des festivals qui devaient se tenir cet été, dont celui d’Avignon, ont annoncé leur annulation. De même que les sélections parallèles cannoises, Quinzaine des Réalisateurs, Semaine de la Critique, et ACID qui ont de concert plié les gaules. Mais pas Thierry Frémaux, qui s’entête, résiste, s’arc-boute pour trouver une solution, même s’il concédait mardi dans un communiqué qu’ « il apparaît désormais difficile de penser que le Festival de Cannes puisse être organisé cette année sous sa forme initiale ». Ayant balayé toute option d’un Cannes virtuel sur écran d’ordi, il lui faut trouver une forme inédite pour faire « exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre », et aussi veiller, même s’il se défendra de l’avouer, à ne pas se laisser tondre la laine sur le dos par Alberto Barbera et la Mostra de Venise – qui doit, sauf contre-indication, se tenir du 2 au 12 septembre. Continuer la lecture de « #29 : Sparks, This Cannes Ain’t Big Enough For Both Of Us (Island Records, 1974) »

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Gene Clark, No Other (4AD)

Gene ClarkAu milieu des années 1990, alors que la liste des deux cents plus beaux trésors cachés n’était pas encore devenue le prévisible marronnier de la presse musicale, le NME (RIP) fit paraître un assez fascinant supplément où les journalistes évoquaient des albums qu’ils avaient découverts par le plus grand des hasards, sur des faces B de cassettes, sur un vieux vinyle au fond du grenier, souvent indisponibles au format CD à l’époque. C’est là que je trouvais la trace perdue de No Other et le paragraphe semblait tellement élogieux que je me mis en piste. Continuer la lecture de « Gene Clark, No Other (4AD) »

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Dance to the Music #3 : Brit Soul (1965-1974)

PP Arnold accompagnée par les Small Faces

Quand les Beatles sortent Love Me Do en 1962, le rock britannique n’a certainement pas l’aura de son équivalent nord-américain en dehors des frontières de l’île. La British Invasion a cependant vite pris une ampleur inédite, y compris aux États-Unis, inscrivant le pays européen comme l’une des grandes nations du genre, la seule capable de rivaliser avec les frangins du nouveau monde dans un duel esthétique relevé. Le cheminement de la soul, et plus généralement la musique noire de l’autre coté de la Manche n’a cependant pas été aussi immédiat. À quel moment les Britanniques ont su s’affranchir du modèle étasunien, s’approprier cette sweet soul music et développer leur propre esthétique ?  L’histoire commence avec les débuts de la Brit Soul, des années soixante au milieu de la décennie suivante. Continuer la lecture de « Dance to the Music #3 : Brit Soul (1965-1974) »

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Neil Young, On The Beach (WEA)

Les chroniques anniversaire de l’été

neil young on the beachQuand on sait quelle préparation narcotique a présidé à la conception de On The Beach, on se pose beaucoup moins de questions. Neil Young vient de finir l’enregistrement de Tonight’s The Night, un grand disque de deuil, dans un climat de chaos permanent. Il est en train de perdre sa femme, l’actrice Carrie Snodgress, à la suite d’une tournée où aucun excès ne fut oublié. Bref, tout va pour le mieux. Sa consommation de Tequila est telle que certaines mauvaises langues prétendent que le nouveau membre de Crazy Horse s’appelle José Cuervo. Derrière ce surnom, se cache un personnage à l’aura sinistre, Rusty Kershaw, engagé pour ses talents de violoniste et de joueur de pedal steel guitar, qui donne le ton des sessions, préparant une friandise à base d’herbe et de miel dont tous les protagonistes abuseront. Continuer la lecture de « Neil Young, On The Beach (WEA) »