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Les Marquises, La Battue (Les Disques Normal)

Il est temps de dire adieu aux tristesses juvéniles *

Jean-Sébastien Nouveau et Martin Duru, amis et complices depuis les années de lycée, forment le binôme du groupe lyonnais Les Marquises. Leur quatrième album, La Battue, est sorti au début du mois de juin. Toujours aussi beau et aventureux, sauvage et étonnamment mélodieux, pop et expérimental. Singulier en un mot. Tentative de décryptage. Continuer la lecture de « Les Marquises, La Battue (Les Disques Normal) »

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Ariel Pink reprend « Maniac » de John Maus (ou presque)

John Maus et Ariel Pink en 2018

D’accord, cette version tient plus du palimpseste que de la reprise. Ici, Ariel Pink a composé une nouvelle mélodie, réenregistré la basse, ajouté un omnichord, écrit de nouvelle paroles sur le clavier du premier hit de son ami John Maus. Il y a fort à parier que cette version, qui illustre le tout récent documentaire d’Alex Moyer TFW No GF, sera présente sur le troisième volume des fameuses compilation Oddities Sodomies qui accompagnent la série de rééditions des premiers disques du Californien. Et si le cœur vous en dit vous pouvez également visionner la récente interview (laborieuse au début, délirante à la fin) accordée aux joyeux drilles Big Stream.

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Giant Sand, Ramp (Fire Records)

Jusque-là, tout est flou ou presque. Un groupe dont les membres changent presque à chaque album et animé par un leader plus G.O. que dictateur, bienheureux de saisir au fil de chaque enregistrement l’instant éphémère de la rencontre – c’est la grande différence avec The Fall, seul concurrent de Giant Sand en matière de productivité à long terme et de renouvellement de personnel. Dans cette discographie de Giant Sand, comme un monument plastique érigé à la gloire de l’impermanence, Ramp (1991) précise un peu les choses mais ne fige rien. Ni chef d’œuvre définitif, ni album-de-la-maturité, ce septième album est un excellent point de passage vers une autre transition majeure – Glum (1994) ou Chore Of Enchantment (1999) : on en reparlera si les occasions se présentent et elles ne devraient pas trop tarder au rythme où vont les choses. Continuer la lecture de « Giant Sand, Ramp (Fire Records) »

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Biga*Ranx, Sunset Cassette (Brigante)

Le reggae, au sens large, est une musique historiquement liée à un mouvement messianique et c’est peu dire que ce genre musical d’origine jamaïcaine aime les prophètes, les miracles, les révélations. A ma microscopique échelle, je n’en avais pas connues de réelles vis-à-vis de ce genre musical, si ce n’est une inclinaison pour les esthétiques floues et protéiformes du dub, ou les sonorités actuelles fat qui infusent les genres croisés au hip hop britannique (du grime à la drill) et qui en descendent lointainement… En gros, sorti des encyclopédies Blood & Fire et des épais dictionnaires Soul Jazz, bien pratiques, je n’y connais pas grand chose, et j’ai manqué, sans doute, de bien épiques épisodes.

Et voilà que descend, du ciel nuageux de Tours, l’archange Gabriel (Gabriel > Gabi > Biga) qui vient me glisser à l’oreille son interprétation toute personnelle des sons jamaïcains. Continuer la lecture de « Biga*Ranx, Sunset Cassette (Brigante) »

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Témoins de Geneva

Geneva Jacuzzi / Photo : Elaine Carey Haswell

Alors que les anciens albums de Ariel Pink sont réédités ces jours-ci, il est temps de revenir aussi sur son ancienne compagne Geneva Jacuzzi, un temps colocataire de Julia Holter, à travers cette interview réalisée il y a quatre ans par Xavier Mazure pour l’ancienne version de la RPM.

Avouons-le, le premier passage en studio de Geneva Jacuzzi ne s’est pas accompagné d’un changement stylistique majeur. De ce point de vue, son nouvel album peut s’écouter comme un recueil de hits succédant idéalement à l’excellent Lamaze (2010). Toutefois, Technophelia pousse plus loin la narration de ses mythes et le dialogue entre ses personnages fictifs. Rencontre avec une jeune femme aussi drôle qu’attachante. Et dont la catharsis semble faire des merveilles. Continuer la lecture de « Témoins de Geneva »

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Prefab Sprout, le voyage immobile

Les 35 ans de album « Steve McQueen »

Prefab Sprout

Quand tu es ado dans une contrée où les climatologues avertis sont persuadés que l’hiver est aussi doux qu’à Verkhoïansk, tu comprends rapidement pourquoi les années 1980 sont faites pour toi. Ça tombe bien, la Grande-Bretagne regorge de groupes qui tirent la tronche. Les mecs ont une excuse bien légitime : ils viennent de choper Maggie – mais ils ne savent pas encore que c’est pour un paquet d’années. Et pour appréhender la complexité de cette nouvelle réalité géopolitique anglaise, il existe donc un cas d’école. Continuer la lecture de « Prefab Sprout, le voyage immobile »

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Jarvis Cocker : « Il est important d’avoir dans son existence une saine dose d’ennui car elle peut procurer un élan intéressant. »

Jarvis Cocker sur la pochette de son album solo de 2006.

Quelques jours à peine avant la sortie de Beyond The Pale, le nouvel album de son projet JARV IS…, nous avons décidé de revenir sur un moment important de sa carrière, le début de ses aventures en solo. Estelle Chardac et Christophe Basterra l’avaient rencontré en 2006. Et comme souvent avec lui, ses propos sont particulièrement savoureux.

L’homme avait pourtant juré de prendre sa retraite. De se contenter d’offrir ses bons et loyaux services à des artistes en manque d’inspiration. On pensait d’ailleurs qu’il avait bel et bien joint l’acte à la parole, sa signature se retrouvant çà et là (Nancy Sinatra, The Lovers…), mais sa longiligne et légendaire carcasse demeurant invisible depuis quatre ans. Après Pulp, le groupe qui l’avait consacré en icône pop improbable au mitan des années 1990, et un bref projet récréatif – Relaxed Muscle –, Jarvis Cocker avait décidé de goûter aux plaisirs simples du mariage, de la paternité et de la vie parisienne. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Continuer la lecture de « Jarvis Cocker : « Il est important d’avoir dans son existence une saine dose d’ennui car elle peut procurer un élan intéressant. » »

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Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie

Pour beaucoup, la carrière de Ian Broudie se résume à Lightning Seeds, groupe qu’il a fondé en 1989 et qui a rencontré un énorme succès outre-manche. Ce serait oublier la richesse d’un parcours qui a commencé sur les cendres de la scène punk de Liverpool. Aux côtés d’Holly Johnson et de Bill Drummond, il se fait remarquer au sein de Big In Japan. Dès leur séparation, il ne cessera d’alterner entre projets au sein de différentes formations (Original Mirrors, Care, Bette Bright and the Illuminations) et une carrière de producteur entamée en 1980 avec le single Rescue d’Echo & The Bunnymen. Avant de fonder Lightning Seeds en 1989, on le retrouve associé à la production de plusieurs albums majeurs dont certains pour The Pale Fountains, The Colourfield, The Fall ou bien Noir Désir. Si certaines collaborations n’ont pas toujours bien vieilli (on lui reproche souvent d’avoir massacré le premier album de Shack, Zilch), il a su s’adapter aux principaux mouvements musicaux trois décennies durant avant de quasiment disparaître de la circulation en 2009. La musique qu’il publiait alors sous son propre nom, le trop méconnu Tales Told ou avec Lightning Seeds, le magnifique Four Winds, était en total décalage avec son travail pour les dispensables et déjà oubliés The Subways ou The Automatic. Il se contente depuis de tourner au royaume-uni avec Lightning Seeds. En attendant avec impatience un retour discographique, cette playlist rend un hommage à cet acteur incontournable et trop discret de la pop de ces quarante dernières années.  Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #9 – Tales Of The Riverbank, the genius of Ian Broudie »