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Selectorama : Bantam Lyons

Les bretons défendent leur nouvel album samedi au festival Le Grand Saut à Angers.

Bantam Lyons
Bantam Lyons

Après un album et trois EP – le dernier datant de 2017 – on attendait impatiemment le retour de Bantam Lyons. Défi relevé avec brio, le nouvel album Mardell s’imposant comme une suite évidente et superbement brute. Huit titres obsédants qui sentent tous la fumée, la bière, le vent et la pluie. Car on ne peut dissocier Bantam Lyons de Brest et de la Bretagne, en témoigne, s’il le fallait, la fiévreuse Ar Stêr, chanson en breton. Ce n’est pas la Bretagne des toits de chaume et des chaumières ensevelies d’hortensias, mais un pays rêche, sauvage. Et beau.

Certaines chansons finissent en sec coup de fouet – Pintor – d’autres étirent un spleen mélodieusement triste – The Lass of Breacon – d’autres encore tapent un rythme envoûtant – St Dô… A chaque fois un univers dans lequel on se laisse engloutir avec volupté, de la mélancolie feutrée au spleen violent, le sombre décliné jusqu’à l’outre-noir, un vrai Soulages musical mais toujours infusé d’un brouillard lumineux. La sensibilité ne tombe jamais dans l’introspection grandiloquente, peut-être est-ce dû à la langue anglaise, un rempart qui leur permet de préserver l’intime. Continuer la lecture de « Selectorama : Bantam Lyons »

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Mendelson, Le Dernier Disque

Mendelson
Mendelson lors de l’enregistrement de ce dernier album.

C’est une vieille histoire.

Susurrée, de vieux trucs censément parlants, de vieux trucs censément beaux. Sauf que tout, toujours, est vieux, donc je peux enlever ce mot.

Quand Je ne veux pas mourir nous explose les tympans sur une compile de rentrée des Inrocks – tiens – on a déjà fini – de ne pas être vieux – de ne pas être – on a déjà conscience que – disparaître – ce n’est pourtant que le lycée, encore.

J’ai toujours aimé Mendelson, l’idée de Mendelson, et pourtant ces histoires de deux batteries, de contrebasse, de tout ça, m’ont toujours – un peu – fait chier. On s’en fout, c’est vrai, il y a du zim boum et du boum boum, il y a des basses fréquences pour élargir le spectre, ça suffit et le reste ressort de – si j’ai la flemme de l’empathie – ressort de l’indulgence. Sauf qu’avec des paroles pareilles, on ne peut pas – on ne peut pas jouer au free rock – au free truc – on ne peut pas jouer à l’adulte.

Mais, quand même, c’est beau. Continuer la lecture de « Mendelson, Le Dernier Disque »

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Sous Surveillance : Geo

Geo
Geo / Photo : Marciano Riffo Zambrano

Qui?

Geo est une nouvelle formation composée de…
Ype : Claviers / percussions
Maud : basse
Jorne : guitare / chant
Michiel : Guitare
Gijs : Batterie
Tous les membres jouent également dans Lewsberg, Sweat Tongue (qui semble à l’arrêt), Hun Bed, Huub Prins, Goldblum.

Où ?

Les cinq membres du groupe sont dispersés entre Groningen, Amsterdam, Rotterdam. Malgré la distance, le groupe arrive à répéter et échanger les créations de chacun(une) via internet.

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The Brothers Steve, Dose (Big Stir Records)

C’est l’une des nombreuses vertus de la somme imposante que Simon Reynolds a consacrée à ce genre musical – Shock And Awe (2016, traduction française publiée chez Audimat l’an dernier) – que de souligner à quel point le Glam s’articule, dans bon nombre de ses embranchements foisonnants, avec le monde de l’enfance et les plaisirs encore naïfs de l’imaginaire. Les trois minutes réglementaires de la chanson pop comme point d’accès privilégié à un arrière-monde plus lumineux, plus coloré et dont l’inauthenticité même garantit la valeur toute particulière. C’est un peu de cette quête passionnée des artifices insouciants que l’on retrouve dans le second album de The Brothers Steve. Continuer la lecture de « The Brothers Steve, Dose (Big Stir Records) »

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Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980)

Comme de nombreux autres groupes français des années 60/70, Marie et les Garçons a publié peu de disques. Deux EPs de son vivant pour être exact : l’album Marie et les Garçons (1980) est sorti à titre posthume. Cette modeste discographie ne permet guère de mesurer l’influence du groupe lyonnais sur le rock francophone. Aux côtés des Olivensteins ou d’Asphalt Jungle, Marie et les Garçons représentent une idée du punk, esthète et ouverte. Cela leur a valu certaines inimitiés et réactions très négatives de la part du public, mais aussi une place dans nos cœurs aujourd’hui. Formé en 1975, au Lycée Saint-Exupéry, le groupe s’appelle initialement Femme Fatale, nom trouvé en urgence pour assurer la première partie des futurs Starshooter au concert de fin d’année du bahut. Leur blase définitif leur est suggéré quelques mois plus tard par Marc Zermati de Skydog. Il fait référence à la batteuse du groupe, Marie Girard, ossature de la formation aux côtés d’Erik Fitoussi et Patrick Vidal, guitaristes et compositeurs principaux. Continuer la lecture de « Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980) »

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Flóp, Deep Fake Flóp (Le Pli)

En marge du Superpizza Club de Kim, un groupe privé mais ouvert à tous et passionnant tant il aborde tous les aspects du métier de musicien, on a beaucoup discuté de l’initiative du propriétaire des lieux : il lançait son Patreon, une sorte d’abonnement à un artiste qui délivre, moyennant une somme mensuelle, des inédits, des albums réservés, des clips en avant-première et autres babioles au choix. C’est avec Flóp que j’ai échangé le plus sur le sujet. Je lui faisais part de mes réserves parce que je voyais le champ de la pop comme un lieu d’infidélité, d’amours éphémères, de retournements de veste honteuses ou assumées, où l’on passe de l’amour fou extravertie à la déception sourde rentrée, et inversement. Je me disais aussi que c’était plus un sujet pour les pages high tech de Sciences & Vie Micro (un peu comme quand Jacques, l’artiste ultra doué, se fend d’un cours sur les BlockChain pour introduire son nouveau single !). Peut-être qu’une relation au long cours, numérique, contractualisée, automatisée, n’est pas de mise entre un fan et son artiste. Peut-être aussi que ça n’est qu’une nouvelle forme de fanclub justement, bien pratiqué avant l’avènement de l’internet par votre serviteur, pas de quoi s’énerver. Bref, Flóp choisit de s’investir dans ce type de relation, et, peu convaincu par les solutions clé-en-mains, décide de produire son club via son ancien site et de proposer contre monnaie trébuchante une promesse de quatre albums pour l’année, et je décide, contre toute attente, de plonger avec lui. Continuer la lecture de « Flóp, Deep Fake Flóp (Le Pli) »

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« Pourquoi aimes-tu Billie Eilish ? »

Tel Bartelby, je préférerai ne pas. Ne pas quoi ? Ne pas écouter Billie Eilish. Je ne me sens pas légitime – « T’es pas trop vieux pour ça ? » – et puis, les vieux réflexes qui reviennent, et qui me fatiguent : y chercher – et trouver ? – des échos du passé, jouer le donneur de leçon, voire le vieux con – « C’était mieux avant » -. Pour ces raisons, j’ai préféré, pendant longtemps, laisser à cette jeunesse à laquelle je n’appartenais pas, ses disques, ses chansons et n’écouter que des choses qui faisaient le lien avec les disques qui m’avaient, on va dire, construit. Je ne sais plus ce qui m’a alors conduit à m’intéresser à Billie Eilish mais je me souviens très bien de la réaction de ma fille, surprise forcément, quand elle s’est aperçue que j’écoutais I love you, moi qui n’avais jamais témoigné la moindre émotion, ni le moindre intérêt, aux musiques qu’elle écoutait. Elle aurait pu être écœurée – à sa place, à son âge, si j’avais surpris mes parents en train d’écouter un de mes disques, je l’aurais été – mais ce dont je me souviens c’est son sourire. Nous sommes tous les deux sur le canapé, je lui rappelle alors ce moment. Face à nous, sur l’écran, la photo d’une Vierge aux yeux baignés de larmes.

NDLR : Pour une meilleure lecture de cet article, nous vous conseillons d’écouter simultanément l’album dont le lien se trouve à la fin de l’article.

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TRANSMISSION#64 : Spéciale covers Velvet : notre point de VU – 22 Octobre 2021

Une émission programmée par Pauline Richard, Pauline Nuñez, Pascal Bertin, Christophe Basterra, Etienne Greib, Tom Gagnaire, Chan Masson, Édouard Bertrand et présentée par Thomas Schwoerer

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