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Tonn3rr3/Bikaye, partie n°1 : Guillaume Gilles (Tonn3rr3)

Tonn3rr3/Bikaye, de gauche à droite : Guillaume Gilles, Olivier Viadero, Bony Bikaye, Yoann Dubaud, Gaëlle Salomon et Guillaume Loizillon / Photo : François Griooix
Tonn3rr3/Bikaye, de gauche à droite : Guillaume Gilles, Olivier Viadero, Bony Bikaye, Yoann Dubaud, Gaëlle Salomon et Guillaume Loizillon / Photo : Sylvain Gripoix

Le disque It’s A Bomb paru en fin d’année dernière chez Born Bad Records montre qu’il est toujours possible d’imaginer une musique du présent (pour le futur, on verra) en faisant fi des barrières : celles des générations – il lie le groupe actuel Tonn3rr3 à un des personnages emblématiques de la musique électronique des années 1980, Bony Bikaye (connu pour son alliance avec Hector Zazou, et CY1, on en reparle), celles des styles – un psychédélisme qui naît d’une passerelle tendue entre les musiques africaines qui dansent et les machines qui font la fête. On n’est ni dans la sono mondiale, slogan 1980 qui a sans doute fait son temps, ni dans la World, étiquette plus ou moins publicitaire des années 1990 – notez que ces deux tentatives d’étiquetage maladroit, parfois moqué, parfois décrié, avaient la vertu de l’ouverture au monde (et pas qu’à sa composante anglo-saxonne) – on est dans quelque chose du nouveau siècle de l’information qui tient de la vitesse des échanges et des cultures musicales, quelque chose qui nous lie au-delà des frontières, dans les plans discrets de musiciens punk d’ici qui vont jouer avec les bluesmen du Sahara, de jeunes musiciennes béninoises qui se retrouvent têtes d’affiche sur la BBC, ou d’un poète crooner australien qui échoue en région parisienne sur la banquette de fans du Velvet. Une histoire de rencontres et de voyages (l’agence de voyage Born Bad) qui forment la jeunesse (et tout le monde dans son sillage), tout simplement. Rencontre avec Guillaume Gilles, architecte et penseur du son chez Tonn3rr3/Bikaye. Partie 1. Continuer la lecture de « Tonn3rr3/Bikaye, partie n°1 : Guillaume Gilles (Tonn3rr3) »

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The American Analog Set, For Forever (Hometown Fantasy)

2024 commence à peine et c’est déjà l’heure du bilan des bilans. A peine achevé l’exercice rituel des palmarès de fin d’année, les doutes et les regrets affluent inéluctablement. On en revient à tous ces albums que l’on n’a mal écoutés ou pas assez, ceux qui ont mis un peu plus de temps que les autres à parvenir jusqu’au cœur parce qu’ils ont débarqué tardivement – fin octobre pour celui-ci – et qu’ils réclament davantage d’attention pour que leur importance cruciale finisse par s’imposer clairement. Un brasier à combustion lente, donc. Mais, après tout, The American Analog Set n’a jamais brillé par son aisance dans les sprints. Même au cours de sa première vie, celle qui s’était achevée en 2005 et dont les souvenirs avaient fini ensevelis sous l’indifférence. Continuer la lecture de « The American Analog Set, For Forever (Hometown Fantasy) »

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V/A, Nome Noma 2 : Québec Post Punk & New Wave 1979 – 1983 (Trésor National)

Trésor National est une structure indépendante de rééditions dédiée au patrimoine de la Belle Province. Si le catalogue est varié, comportant notamment une bande originale (Viens Mon Amour de Paul Baillargeon & Dean Morgan), le label semble avoir développé une certaine appétence pour les années 80. Un choix judicieux : la musique québécoise de la décennie yuppie n’a pas eu en France la résonance des artistes de la génération précédente (Robert Charlebois, Harmonium, Offenbach, Michel Pagliaro etc.). Pourtant nos camarades francophones ont eu quelques belles réussites à leur actif.
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Chère Madame Del Rey,

Chère Madame Del Rey,

Comment allez-vous ?
Nous espérons que la douceur californienne vous a permis de savourer des fêtes de fin d’année plastiques, les auréoles californiennes de rigueur, plages et montagnes, océans et continents, autoroutes et voisinages à perte de vue, à perte de soi. Nous espérons aussi que l’accordeur a pu passer pour le piano, que la gazinière fonctionne de nouveau et que, malgré les événements, effusions et autres tempêtes qui ne manquent jamais d’animer la fin de décembre, vous avez pu vous asseoir un peu, chaque jour, pour coller de nouveaux mots à d’autres, de nouvelles mélodies à d’autres, cet art qui vous est unique, et que vous continuez de vouloir le partager avec le monde, les autres mondes que le vôtre, à la faveur d’éventuels albums. Continuer la lecture de « Chère Madame Del Rey, »

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Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements)

Ça commence mal : le premier coup de  – “au” serait peut-être plus pertinent – cœur de l’année 2024 date de 2023. Ça ne continue guère mieux : à l’aune d’une biographie succincte, on n’en apprend guère sur l’auteure de ce disque – a priori, une sorte de deuxième premier album (la formule est je l’avoue un peu tirée par les cheveux car le premier disque “n’est qu’une” collection de maquettes enregistrées pendant le confinement de 2020).  Un disque dont heureusement le titre en catalan confirme l’origine et annonce, lui, la douceur. Foravila, donc. Qui “signifie campagne, nature, monde rural, où la vie s’écoule au rythme du soleil et des saisons…” Continuer la lecture de « Hola Lis, Foravila (El Genio Equivocado / Les Disques Bleus Enregistrements) »

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Guided By Voices, Nowhere To Go But Up (Guided By Voices Inc.)

Meet Me in the Bathroom de Lizzy Goodman a quelques mérites, dont les deux principaux sont de rappeler le rôle fondamental des Jonathan Fire*Eater et le culte voué par les Strokes aux Guided By Voices. Nick Valensi et les autres membres du groupe n’ont de cesse de le rappeler dans les pages de ce livre : ils voulaient juste sonner comme les Guided By Voices lorsqu’ils ont commencé à jouer ensemble. Pourtant, en 2000, le groupe de Robert Pollard est totalement dans la sauce. Les Guided By Voices ont quitté Matador, leur label historique, pour TVT Records, le label des débuts de Nine Inch Nails. Et c’est le début de la fin du Guided qui se retrouve avec Rob Schnapf ou Ric Ocasek en studio. Deux disques putassiers et c’est le retour à la maison-mère un an plus tard pour faire des disques plus recommandables. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Nowhere To Go But Up (Guided By Voices Inc.) »

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LA PLAYLIST BEST OF 2023

Dernier tournant avant la fin de l’année, un petit cadeau pour ambiancer vos apéritifs du réveillon et / ou vos lendemains de cuite. Et Dieu seul sait s’ils seront confus, vu le chaos ambiant. Chez section26, tout ce qu’on peut vous promettre, c’est de continuer à défricher les terres fertiles de la pop moderne en 2024, quoi qu’il arrive. Santé et prospérité à vous tous, chers lectrices et lecteurs.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify.
NDLR : Les playlists sur les plateformes de streaming ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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François Huet (Snipers) : Franc Tireur

Les Snipers, avec François Huet au milieu.
Les Snipers, avec François Huet au milieu.

Ils n’étaient pas nombreux à Dijon à la fin des années 1970. Une poignée résiduelle de croyants, encore fervents, occupés à traverser leur jeunesse un peu à côté de leur époque. Quelques vigies du rock frappées de strabisme divergent : un œil tourné vers un passé malheureusement révolu trop tôt pour eux, l’autre occupé à scruter un avenir localement très incertain. Pas de quoi constituer une scène, tout juste un groupe ou deux. Les Snipers donc. Et puis les Ambulances et, ensuite, de nouveau les Snipers. Une valse-hésitation des patronymes qui n’est que le symptôme des turbulences inévitables et des engagements de jeunesse qui fluctuent : il y a ceux qui partent et ceux qui reviennent, ceux qui renoncent un peu plus vite, avant que tout le monde finisse par rentrer, non sans réticences ou atermoiements, dans la vraie vie.

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