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Richard Thompson : Fairport Convention, A Sailor’s Life (1969) par Etienne Greib

Fairport Convention (Pat Donaldson, Sandy Denny, Timi Donald et Richard Thompson) / Photo : DR
Fairport Convention (Pat Donaldson, Sandy Denny, Timi Donald et Richard Thompson) / Photo : Ray Stevenson (détail)

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Une fois n’est pas coutume parlons de violence pure. Celle qui bien que sous-jacente en maints endroits dans l’œuvre de Richard Thompson peine à exploser vraiment.
D’aucuns décrivent A Sailor’s Life comme le vrai tournant de Fairport Convention, le moment ou la fascination pour l’Amérique s’estompe pour planter un drapeau nouveau sur les vieilles îles britanniques. Et pourtant il y a encore pas moins de trois adaptations de Bob Dylan sur Unhalfbricking, puis d’autres merveilles (Genesis Hall, Who Knows Where The Time Goes) mais la pièce centrale reste pour moi l’insurpassable chaos maritime de A Sailor’s Life. Thompson y déroule un véritable festival de tous ce qui fait sa grandeur mais cette fois c’est une effroyable tension qui mène à un rare déferlement de brutalité. Continuer la lecture de « Richard Thompson : Fairport Convention, A Sailor’s Life (1969) par Etienne Greib »

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Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld

Richard Thompson, 1999 / Photo de presse
Richard Thompson, 1999 / Photo de presse Capitol

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Alors que le siècle dernier touche à sa fin, une page se tourne également dans la longue discographie de Richard Thompson. Avec Mock Tudor (1999), il achève en effet une décennie de collaboration avec Capitol. Et signe au passage ce qui demeure sans doute le meilleur album solo de toute sa longue carrière. Les débats demeurent à ce jour ouverts quant à l’influence plus ou moins néfaste exercée par Mitchell Froom et Tchad Blake sur la production des quatre premiers volets de cette période américaine – d’Amnesia (1988) à You? Me? Us? (1996). Toujours est-il que leur disparition du générique coïncide ici avec un regain manifeste d’inspiration. Continuer la lecture de « Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld »

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Richard Thompson, Wall Of Death (1982) par François Gorin

Richard et Linda Thompson
Richard et Linda Thompson / Photo : DR

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Sur la pochette de l’album Shoot Out The Lights, un Richard Thompson hilare est assis à même le sol au coin d’une pièce qu’on devine vide, à l’abandon. Aux murs, le papier peint jauni se décolle, est lacéré par endroits, maculé de traces d’humidité, de fumée. Une ampoule nue vacille au plafond. Seule autre présence, si l’on peut dire, un portrait de sa femme Linda, photo encadrée de celle qui pour la dernière fois ici chante avec lui. Continuer la lecture de « Richard Thompson, Wall Of Death (1982) par François Gorin »

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Machines #10 : ARP 2500, matrice analogique

L'ARP 2500
L’ARP 2500

Dans un entretien avec Julia Eckhardt, l’artiste sonore et compositrice Éliane Radigue explique en ces termes sa passion pour le synthétiseur ARP 2500 : « Le jour où je suis tombée sur l’ARP, c’était évident. Je n’avais plus à chercher. (…) le top du top du synthétiseur ARP 2500 était sa « voix » reconnaissable entre toutes, si délicate. C’est ce qui a déterminé mon choix. » Un éloge d’un instrument mythique par l’une de ses praticiennes les plus importantes qui souligne le caractère profondément singulier de son timbre, sa sophistication et richesse légendaires. Les travaux électroniques de Radigue, basés sur la pratique du son tenu et de la micro-tonalité, n’auraient à coup sûr pas pu atteindre la même rigueur formelle ni la même intensité sans l’architecture et la matrice de modulation particulièrement originales du synthétiseur. Continuer la lecture de « Machines #10 : ARP 2500, matrice analogique »

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Fred Frith et moi

Le guitariste anglais avant-gardiste vu par ceux qui l’aiment, juste avant sa venue au BBMix ce week-end.

Fred Frith, guitariste anglais aux multiples casquettes peut se targuer d’être le fondateur du RIO (Rock in Opposition), créant le lien artistique entre John Cage et Frank Zappa. Résumer sa carrière en quelques lignes est tout bonnement impossible tant Fred Frith a passé les quarante-cinq dernières années à sans cesse ouvrir des portes à de nouveaux sons et à de nouvelles pratiques. Pour sa venue le dimanche 27 novembre au carré Bellefeuille, les équipes du festival BBMix ont demandé à une série d’artistes de dresser un court portrait de Fred Frith via leur morceau préféré. (Texte : BBMix) Continuer la lecture de « Fred Frith et moi »

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Stranger Teens #1 : « Moonlight Shadow » par Mike Oldfield (1983)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Le mois de juin se sera écoulé avec une régularité effarante. Au rythme moyen de cinq publications par jour, le fil d’actualités de mon téléphone n’aura cessé de m’indiquer que Kate Bush est revenue en tête des charts avec sa chanson de 1985 Running Up That Hill (A Deal With God) présente au générique de la série Stranger Things. En revanche, aucun papier ne se sera attaché à décrire le génie des deux scènes (au centre d’une saison à la qualité certes très contestable) qui ont permis ce retour en grâce salutaire. Continuer la lecture de « Stranger Teens #1 : « Moonlight Shadow » par Mike Oldfield (1983) »

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New Order (A Life), #6

Ou comment la musique de New Order infuse dans nos vies.

Andy Wahrol, Lips (1975)
Andy Wahrol, Lips (1975), courtesy of Danziger Gallery

L’histoire se referme. 1987, 1988 et une renaissance contrariée : celle de New Order, sous le soleil d’Ibiza, lors de l’enregistrement de Technique. Décalage horaire permanent et paradis artificiels. Vanishing Point. C’est l’ombre de Nico, qui apparaît au détour d’une route escarpée, quelques semaines avant son décès accidentel. C’est le temps des fractures, de toutes les tensions intestines qui auront provisoirement la peau du groupe et de son unité, à jamais bancale désormais. C’est la fin d’une décennie pendant laquelle la légende et l’œuvre de New Order se seront construites sur les cendres de Joy Division, à l’aide des guitares autant que des machines, accompagnées d’une bonne dose d’inconscience et d’impréparation. Continuer la lecture de « New Order (A Life), #6 »

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Dance To The Music #8 : le Psychédélisme dans la Soul

The Isley Brothers
The Isley Brothers

De la fin des années soixante jusqu’au milieu de la décennie suivante, la soul s’éprend du rock psychédélique et en intègre certaines caractéristiques dans sa production. Plus qu’un genre à proprement dit (comme peut l’être la Philly soul), la soul psychédélique est un ensemble informel de musiciens et producteurs développant un nouveau langage en s’affranchissant de certaines contraintes et en expérimentant en studio. Ce vocabulaire contribue à ouvrir la voie, avec d’autres, de la musique disco. Continuer la lecture de « Dance To The Music #8 : le Psychédélisme dans la Soul »