Vingt éditions du festival le plus anti-système et le plus déviant, un des seuls à pouvoir prétendre à remplir ses salles pendant près d’un mois avec des groupes parfois totalement obscurs, aux propositions sonores les plus folles, à travers un parcours de salles franciliennes, mais aussi à travers le pays, l’Europe. Au moment où l’équipe ont choisi de clore le chapitre, il est évidemment impossible de revenir chronologiquement sur ce parcours insensé. Pour saluer leur bravoure, nous avons choisi de proposer à l’un de nos photographes historiques, Philippe Lévy, de documenter les derniers jours de la fête. Avant que la vaillante équipe de Sonic Protest ne prenne un repos mérité, en imaginant qu’ils ne s’arrêteront pas de sitôt.
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Catégorie : portfolio
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Sinéad et moi
Elle refusait d’être filmée par des hommes. Sa directrice photo revient sur les tournages des premiers clips, avec des photos inédites.
Tout n’a pas été écrit sur I Do Not Want What I Haven’t Got, le deuxième album de Sinéad O’Connor. Produit par Nellee Hooper à Dublin, ce disque fut publié le 20 mars 1990 alors que le monde entier écoutait Violator de Depeche Mode sorti la veille. La machine de guerre conçue par Martin Gore n’éclipsa pas I Do Not Want What I Haven’t Got qui fut l’un des disques les plus vendus des années 90.
Enregistré avec Andy Rourke (The Smiths), Jah Wobble et Marco Pirroni (qui avait été embauché par Adam & The Ants pour Kings of the Wild Frontier), I Do Not Want What I Haven’t Got consacrait l’Irlandaise qui avait déjà marqué des points avec The Lion and the Cobra (1987). Tout n’a pas écrit sur I Do Not Want What I Haven’t Got. La photographie (ou plutôt le photogramme) utilisée par Chrysalis pour la pochette est signée, Dominique Le Rigoleur, une directrice de la photographie française. John Maybury, le réalisateur du clip, a recruté cette directrice de la photographie française car Sinéad O’Connor refuse d’être filmée par un homme. Ce premier clip sera un prélude pour Dominique Le Rigoleur. Continuer la lecture de « Sinéad et moi »
Catégories billet d’humeur, portfolio, track-by-track
Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane
Ça commence par des mots, ceux de Thomas Jean Henri venu nous présenter ce qui va suivre. J’écris les mots qui me captent : la mémoire, le souvenir, la trace et puis cette phrase « les morceaux qui s’effacent » à laquelle je colle, une autre phrase, la mienne, « mais qui resteraient dans nos cœurs ». Il s’éloigne, se place derrière nous et nous laisse avec les chansons de Brulé(s) et cette question : pourquoi un disque ? Continuer la lecture de « Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane »
Catégories billet d’humeur, portfolio
Cindy, maintenant.
A la fin, se rapprocher de la scène, tout devant, pour voir du plus près possible le groupe, qui vient d’annoncer qu’il jouerait là maintenant son dernier morceau de la soirée. Tout jusqu’ici, s’était déroulé comme dans un rêve et il fallait, avant que ça ne s’achève, être proche pour être certain, en se postant au plus intime possible, de la véracité de tout ceci, comme pour se frotter à l’air même du groupe. C’est que, durant une petite heure, depuis l’entrée dans cette salle située, dissimulée presque, au fond d’un bar de Ménilmontant, rue Oberkampf, et puis durant tout le set du groupe, quelque chose s’est cristallisé. Continuer la lecture de « Cindy, maintenant. »
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Martin Duffy & Felt par Joe Dilworth (Birmingham, 1988)
Une partie de ces magnifiques clichés que le photographe, batteur et libraire Joe Dilworth*, Anglais exilé à Berlin, nous a si gentiment envoyé suite à la disparition de Martin Duffy, a été publiée dans le très beau livre consacré à Felt, publié chez en 2012 (tirage limité à 1 000 exemplaire et donc, devenu depuis objet culte) chez First Third Books. Elles ont été prises à Birmingham, quelque temps avant donc que Lawrence ne déménage pour Brighton, où habitaient déjà Alan McGee, tête pensante de Creation Records, et les Primal Scream.
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Everything is everything
Retour sur le concert épique des versaillais il y a deux jours aux Nuits de Fourvière à Lyon.
« Je crois que l’on sent la poésie comme la musique,
comme l’amour, ou comme l’amitié, ou toutes les choses du monde.
L’explication vient après. »
Jorge Luis Borgès, Entretiens, Littérature I.
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Comment expliquer, comment raconter ce que j’ai senti durant le concert de Phoenix à Fourvière ? Continuer la lecture de « Everything is everything »
Catégories billet d’humeur, portfolio
Jason Lytle (Grandaddy) ou le sentiment de culpabilité
Ce 26 août 2000, les Californiens de Grandaddy jouent sur une des scènes du festival Pukkelpop. Évidemment, à peine remis de l’avalanche de Queens Of The Stone Age la veille, on se demande bien ce que vaut le groupe. Le constat est rapidement fait : ces gens n’ont pas le physique de leurs chansons… Passons donc notre chemin : un groupe qui a un chanteur qui ressemble à la fois à un bûcheron du Montana et à un skater ne peut rien faire de bon. Terrible erreur.
Évidemment, on se rend compte quelques semaines plus tard, en tombant par hasard sur The Sophtware Slump que l’erreur est plus que coupable. Originaires de Modesto, ville perdue entre San Francisco et Sacramento, les Grandaddy permettent aux traumatisés de Kid A de passer sereinement le changement de millénaire. Continuer la lecture de « Jason Lytle (Grandaddy) ou le sentiment de culpabilité »
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Pictures on my wall : Éric Pérez
Un Breton aux origines espagnoles, amoureux du Pays Basque et du ballon ovale : a priori, il y avait de fortes chances pour qu’on s’entende, Éric et moi. D’autant qu’en plus de tout cela, il y avait une certaine insouciance, un gout sûr pour le Rioja et donc, la musique. Dans l’équipe de Magic Mushroom puis parmi les quatre cofondateurs de la RPM, il tenait à merveille le rôle du taiseux : observateur plus que bonimenteur, il prenait la parole toujours à bon escient et se démarquait de nous tous par ses gouts fortement ancrés dans une certaine tradition rock – à prendre dans son sens non galvaudé – et je crois que sa sélection de photos confirme un peu cela. Continuer la lecture de « Pictures on my wall : Éric Pérez »