Par quel disque appréhender un artiste ou un groupe ? Il est souvent coutume de préférer l’album au best-of. Pourtant, certaines de ces anthologies ont leurs propres lettres de noblesse, comme par exemple The Singles (1969-1973) des Carpenters ou l’incroyable Singles Going Steady (1979) des Buzzcocks. La question se révèle encore plus épineuse quand le groupe se nomme Guided by Voices et a sorti pas moins de trente-huit albums en presque autant d’années de carrière, dont deux disques cette année : Welshpool Thrillies et Tremblers and Goggles by Rank. Continuer la lecture de « Guided by Voices, Bee Thousand (Scat Records / Matador, 1994) »
Catégorie : mardi oldie
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Grand Hotel, Phare Ouest (Antimatière, 2002)
Je n’ai jamais été un spécialiste des artistes de l’Hexagone – et mon niveau plutôt médiocre en anglais au collège puis au lycée ne saurait expliquer pourquoi, une fois ma passion déraisonnée pour l’adaptation française par Sacha Distel du fameux Raindrop Keeps Falling On My Head de Burt Bacharach, j’ai jeté mon dévolu sur les chansons et disques anglo-saxons, avec une nette préférence pour les productions britanniques. Pour résumer, sans tomber dans le mépris roboratif que Luz peut porter à la chanson d’ici – ses drolatiques volumes J’Aime Pas La Chanson Française –, on ne peut pas dire que j’en étais un fan acharné. Continuer la lecture de « Grand Hotel, Phare Ouest (Antimatière, 2002) »
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Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977)
Véronique Sanson a révolutionné la chanson française dans les années 70. Avec quelques autres (Michel Berger, Yves Simon…), elle porte un nouveau son, ne choisissant pas entre pop et chanson. S’il est facile de caricaturer sa diction particulière, cette manière de poser sa voix sublime la langue d’ici. Véronique Sanson trouve, en effet, une réponse singulière à l’invariable question : peut-on faire sonner la pop en français ? Dans la discographie de la chanteuse française, chacun aura sa préférence. Beaucoup pencherons ainsi pour l’un de ses trois premiers essais (De l’Autre Coté de Mon Rêve, Véronique Sanson et Le Maudit). Ils forment une sublime trilogie, mais Hollywood (1977), son sixième album (en comptant le live), a aussi de sérieux atouts. Continuer la lecture de « Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977) »
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V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023)
Bob Stanley (Saint Etienne, Cola Boy) réalise depuis quelques années un travail de compilation remarquable pour le label britannique Ace Records. Si certaines s’écoutent d’avantage comme des mixes (76 in the Shade, Paris In the Spring…), d’autres se penchent plus spécifiquement sur un genre musical. C’est le cas de Latin Freestyle – New York / Miami – 1983-1992 publiée ces jours-ci. Elle s’attache à définir les contours d’un courant reliant, Madonna à l’electro-funk. La communauté latine (et au delà) se passionne pour les rythmiques de TR-808 et la dance music synthétique. Continuer la lecture de « V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023) »
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Ride, Tarantula (Creation, 1996)
L’amour pour un groupe de rock peut se mesurer à l’attachement que l’on porte aux disques ratés par ledit groupe. On a ainsi rapidement passé l’éponge pour Standing on the Shoulder of Giants d’Oasis (2000) car on se surprend à se dire que Go Let It Out était un single parfait. On se refuse d’oublier tous les disques de The Streets depuis Original Pirate Material et on commence à se dire que cela fait beaucoup. En 2023, Ride fait l’effort de ne pas tourner le dos à son passé. Le groupe d’Oxford a choisi, avec son label, de rééditer Carnival of Light (le toujours difficile troisième album, (1994) mais aussi Tarantula (1996), son album maudit qu’il a toujours rejeté. Et nous aussi. Continuer la lecture de « Ride, Tarantula (Creation, 1996) »
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V/A, Le Flash Boum! Beat (Platinum, 2023)
Depuis 2016, El Vidocq, Laurent Laffargue pour l’état civil, publie des compilations en s’inspirant de sa collection de 45 tours sur le label Jukebox Music Factory. Celui-ci est adossé à une structure bien connue de l’underground français : Platinum Records. En plus de compter un beau catalogue (Mujeres, Pack AD, Rubin Steiner, Bosco…), Platinum représente un pan de l’histoire de la musique électronique et de l’indie pop française depuis les années 90. Avant Platinum, il y avait en effet Aliénor Records, un label associatif fondé par trois personnes : Martial Solis (désormais, l’un des deux tauliers de Total Heaven), Vincent Brandao et donc Laurent Laffargue. Que ce soit à travers Aliénor ou Cornflake Zoo (autre label de la galaxie, fondé lui par Stéphane Teynié), les Bordelais ont écrit quelques beaux chapitres de l’histoire de la pop française souterraine (les Autres, Des Garçons Ordinaires, Lemon Curd) et internationale (les Espagnols de Penelope Trip). Continuer la lecture de « V/A, Le Flash Boum! Beat (Platinum, 2023) »
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Born to… Moose, Honey Bee et autres petites histoires
Instantané. C’est ainsi qu’a été le coup de foudre – un vrai donc, de ceux dont on devine dès le flash originel qu’on ne pourra pas sortir indemne. Une voix. Quelques mots. Et le sort en était jeté. “We almost laugh / we almost cry…” C’est ainsi que débute Jack, le premier single de Moose, ainsi baptisé d’après le surnom donné à l’un des deux fondateurs, Kevin J McKillop, un surnom lié je crois au nom d’une bière canadienne – mais je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi du comment. Un single paru en mars 1991, alors que la presse anglaise – celle des trois hebdomadaires (mais le dernier-né Sounds n’allait plus tarder à être le premier à jeter l’éponge) – était encore suffisamment puissante pour faire et défaire un groupe ou un artiste en quelques lignes d’une encre qui restait sur les doigts. Continuer la lecture de « Born to… Moose, Honey Bee et autres petites histoires »
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Half Japanese : The Band That Would Be King
On a eu de la chance, sur les deux dernières décennies, car on a eu l’occasion de pouvoir voir au moins trois fois Half Japanese sur scène (Mofo, Villette Sonique, BBMix), quatre si l’on considère un passage en solo de Jad Fair à l’Espace En Cours. Et là où on a eu de la chance, mais ça ne surprendra personne, c’est qu’aucun concert de Half Japanese ne ressemble au précédent. Et pour ceusses qui ignoraient ou ignoreraient encore de quoi il est question au sujet de cet État dans l’État de l’underground US, c’est un peu comme voir à la fois le Velvet Underground, les Modern Lovers, The Fall et The Pastels. Mais c’est toujours Half Japanese. Groupe unique s’il en est, qui continue de sortir des disques souvent géniaux (le dernier en date Jump Into Love est paru chez Fire Records en juillet) contenant toujours au moins un morceau aussi chérissable que les classiques précédents (The Preventers sur Hear The Lions Roar en 2017) et dont on s’attend à une relecture une nouvelle fois passionnante ce mercredi 20 septembre pour fêter nos cinq ans sur la scène du Glaz’Art. Continuer la lecture de « Half Japanese : The Band That Would Be King »