Emission du 30 mai 2021 sur Rinse France
Une émission présentée par Thomas Schwoerer et Viktor Der Panini Joe avec Arnaud Rivière de Sonic Protest
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En direct à 20h sur à la chaine YouTube Arthi Live programmée par Romy’s Music Events.
Kim a trouvé en Cléa, ou Cléa a trouvé en Kim, peu importe, un.e alter-ego de choix puisqu’ils ont déjà à leur actif plusieurs disques dont ces Sessions du Carreau dont nous vous avions parlé à deux reprises, l’an dernier et il y a peu. Depuis, qu’il s’agisse d’un concert ambulatoire extérieur ou d’une session live au petit déjeuner, ils n’ont cessé de trouver, en pleine pandémie, moult occasions pour contourner ces restrictions sanitaires écrasantes et se retrouver, guitare à la main, pour jouer leurs créations devant un public, qu’il soit un ou cent, peu importe. Guitariste chevronné à la voix agile et à l’hyperactivité étourdissante, Kim explore sa pop lo-fi avec autant d’aisance que Cléa Vincent, une des fines plumes d’une pop française rêveuse et inspirée.
Les voici en duo par l’entremise d’une initiative qu’on ne peut que recommander : Arthi Live, comme le studio Arthi, s’est associé à l’agence de programmation événementielle Romy’s Music pour proposer, le temps de la fermeture des lieux de concert, une alternative réjouissante au manque de sensations scéniques. Monté bénévolement, ils offrent une plateforme à ceux qu’ils aiment voir jouer en vrai, renouent un lien avec un public qui les écoute chez eux au moment où on se réunit à quelques-uns devant un verre. Nous sommes ravis de s’associer avec eux pour deux concerts, Kim & Cléa cette semaine et Hoorsees, auteurs d’un album sorti en février dernier chez nos amis du label francilien Howlin’ Banana samedi prochain.
100% réalisé à la maison, de l’enregistrement sur cassette (piste par piste, instrument par instrument…) au tartinage de peinture sur le corps et les murs, Zad Kokar balance une version doigts dans la prise du classique reggae de Desmond Dekker, The Israelites (1968). Pour ceux qui l’ignorent, ce vaillant soldat de l’Underground strasbourgeois a beaucoup traîné ses guêtres du côté du Diamant d’Or, salle autogérée ouverte en 2014 où sont passés quelques légendes rock, punk et wave des quatre coins du globe, où il officie en tant que « concierge / organisateur de concert / barman / cuisinier / ingé son / personne à l’entrée – ça dépend des soirs… ». Cet amoureux de Jad Fair, The Residents, Brian Chippendale de Lightning Bolt, R. Stevie Moore, de la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est mais aussi des Beatles écoute toujours de la musique à fond en dessinant. « Je pense que ça se lie d’une façon étrange parfois, ça joue un peu sur les mêmes enjeux de rythmes, de motifs, de compositions, d’ambiance… Les deux témoignent de formes en mouvement. » Côté illustration, il cite volontiers Gary Panter, Julie Doucet, Mark Beyer, Topor ou Caroline Sury. Un univers étrange, coloré, spontané et foutraque qu’il définit comme « assez libre et spontané, un peu dada dans l’esprit, lo-fi dans la démarche d’enregistrement et assez no-wave dans les dissonances d’où le fait que ça ratisse large dans les influences… » Hyper productif, il a déjà sorti un Ep, deux Lp et 7/8 cassettes à retrouver sur son bandcamp. Les chanceux mettront également la main sur ses illustrations, affiches, bandes dessinées ou badges tout aussi merveilleusement cramés.
https://petite-nature.bandcamp.com/
Percussions métalliques qui semblent surgir d’une usine la nuit, grondements de drone comme si la télésurveillance émettait un son inquiétant, voix caverneuse monocorde échappée d’une orée de bois, l’univers de TDA est certainement anxiogène, mais à travers cette perception industrialiste se cache un jeune multi-instrumentiste canadien, Samuel Gougoux, qui tire sans aucun doute l’atmosphère de son disque de son contexte de création. L’isolation, dans la campagne de son enfance, à Bas-Saint-Laurent, au Québec. Là, il s’imprègne des sons de l’extérieur, se documente sur les lieux, se perd dans la forêt. Entre le retour aux peurs primaires et les visions sculpturales du décor des arbres entremêlés, il imagine cet album complètement brut, où l’on ne sait plus si les sons viennent de la nature ou des machines. Ce puissant premier album Ascète se place en rupture radicale avec le son des groupes auxquels Samuel à participé (Corridor, Jonathan Personne) et affirme un créateur hyper singulier, entre musique industrielle, expérimentale, et no wave, chantée en français. Pour section26, il nous propose d’écouter quelques pierres qui ont jalonné son chemin dans la forêt.
Voix singulière, chant en français et en anglais sur une pop décomplexée et déconcertante, la picarde exilée à Montréal Hélène Barbier revient le 18 juin avec un nouvel album Regulus, presque trois ans après Have You Met Elliott?, déjà sorti chez les canadiens de Michel Records (TDA, Halo Maud, Jonathan Personne, Victime) cette fois appuyé par son propre label géré avec Joe Chamandy, Celluloid Lunch (The Pink Noise dont nous vous avions parlé ici, mais aussi une sélection pointue de fanzines, K7 et compils). Celle qui faisait partie des groupes post-punk / pop lo-fi Moss Lime et Phern en révèle un premier extrait, La Peur (clip réalisé par Olivia Faye Lathuillière), qui suggère innocemment la liberté de lâcher-prise. Un état d’esprit de circonstance, un titre entêtant qui tournoie dans la tête comme un mantra, et la promesse d’un album à suivre de très près.
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Deux choses essentielles réunies en une seule, que demande le peuple ? Dans le cadre unique du Musée des beaux-Arts d’Angers, Special Friend ont déployé leur petit bazar sonique pour une session live filmée par Capharnaüm, dont on avait déjà apprécié la session acoustique d’En Attendant Ana ou le mini concert de La Houle il y a quelques mois. Trois morceaux c’est peu, mais le duo franco-américain que nous avions invité aux côtés de Lispector à l’Espace B (RIP) en 2019 tient ses promesses, au moment de la sortie de leur premier album qu’on vous avait proposés en écoute avant sa sortie chez Howlin Banana et Hidden Bay records fin mars. Erica et Guillaume excellent dans cette slow pop à guitare qu’on éspère revoir vite en vrai.
La cassette de reprises réalisée pour le fanzine Langue Pendue comportait déjà en couverture cette figure de femme forte, béret sur la tête et cigare aux lèvres, sorte de Che Guevara au féminin comme si elle était réinventée par Guy Peellaert sur fond doré. L’engagement n’est pas chose vaine pour notre quatuor strasbourgeois préféré, qui illustre cette cover de Stereolab – Changer, tout est déjà dans le titre – par des images d’une salle de cinéma déserte et d’un pas de danse improvisé par des danseuses en tutu blanc sur le parvis de l’Opéra Garnier en grève. Poétique et percutant, à l’heure où la culture se meurt.