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Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies

Il suffit d’un simple moment, d’égarement ou de grande concentration, pour tomber dans King Crimson. Pour beaucoup, ce ne sera jamais le cas et tant mieux pour vous. Parce que sinon, vous êtes ou assez riches, ou totalement foutus. Vraiment, ces coffrets rétrospectifs de plus d’une vingtaine de compact discs répartis par albums ou époques et validés par le maître sont autant jouissifs que dispendieux. Aucun groupe n’a pareil souci de patrimoine, c’est dire l’importance du lien et la qualité de la liaison*. En revanche pour rester un musicien actif dans ce groupe, et c’est je crois le sujet principal de ce film, c’est une autre paire de manches. Et de manches, il ne sera que peu question ici, tant caserner dans la secte de Robert Fripp semble être une affaire éminemment sérieuse, souvent temporaire donc, entre le sacerdoce, le partage du sublime, et la nécessité de l’intensité. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies »

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Bill Callahan, YTI⅃AƎЯ (Drag City)

Ce que je retiendrai du scoutisme, au-delà d’un paquet de nerfs, du savon noir, de l’odeur, à la longue écœurante, des feux de bois et de petites humiliations, c’est que le danger n’est jamais loin et qu’il faut rester à l’affût. Et j’avoue volontiers avoir baissé ma garde à propos de ce sacré Bill. Mais, bien au-delà du confort souvent majestueux que ses disques récents m’ont toujours apporté, la lassitude rentrant peu à peu en ligne de compte, vous n’avez pas idée de mon vrai métier, et l’ennui n’est pas forcément étranger à la félicité. Bien au-delà de ça, dans ces disques jolis, et loués unanimement par les professionnels de la profession, ô combien je m’ennuyais. Parfois, pas toujours (Apocalypse quand même), mais souvent. Mais je restais à l’affût, en vain mais pas toujours. Et aujourd’hui, me voilà bien récompensé.

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Codeine, Dessau (Numero Group)

Des chansons connues sur le bout des doigts, au fond du cœur et qu’on redécouvre pourtant d’une oreille neuve. Qu’est-ce que tu veux de plus ? Un miracle ? C’en est un, à son échelle. Celle d’un lit superposé que l’on a gravi plus d’une fois pour retrouver un confort à la fois cotonneux et exaltant, et la paix, surtout. Ça n’est pas grand-chose ce disque de Codeine mais ce pas grand-chose, c’est parfois l’impression tenace que les disques portent le sceau de la vérité, de l’histoire, d’une histoire infiniment plus grande que celle connue et que ceux qui l’ont fait. Et que celle-ci n’est pas tronquée, elle est juste autre, plus fragile souvent, mais tout aussi ensorceleuse. Continuer la lecture de « Codeine, Dessau (Numero Group) »

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Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group)

Même si c’est la stricte ou la triste vérité, il serait réducteur et malhonnête de ne voir rétrospectivement en Codeine que le groupe qui a énoncé les bases d’un genre (Slow-core ou Sad-core) qui, constituant l’acte de naissance d’un certain rock américain des années 90 à nos jours (Low, Bedhead, Red House Painters, Idaho, Spain) et même au-delà (Diabologum, Mogwai) n’a pourtant jamais ou trop rarement été reconnu à sa juste valeur. Continuer la lecture de « Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group) »

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Stranger Teens #12 : « Charlotte Sometimes » par The Cure

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

J’ai bien tourné le problème dans tous les sens, je voulais évoquer les deux premiers disques hors métal que j’ai acheté, tailler un édifice démesuré aux Cramps*, vous dire que The Cult c’était à découvrir un peu, ériger une stèle un peu nulle à Nikki Sixx ou Blackie Lawless, vous conter à quel point Seek And Destroy de Metallica avait changé la donne, tout, complètement remanié mon univers, à un point inimaginable. Et Paf, d’un coup, dans Stranger Things, ils nous font Master Of Puppets, extrait de l’album du même nom et qui tombe précisément dans cette période frondeuse molle. Beaucoup. Trop. Facile. Not it, am afraid. Continuer la lecture de « Stranger Teens #12 : « Charlotte Sometimes » par The Cure »

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« Joindre l’utile à l’agréable », un rayon de soleil doux amer de Mim feat. Damien Schultz

C’est un morceau vraiment très doux, enivrant d’un bonheur simple, presque badin. Il a désormais malheureusement l’âpreté, la douleur et l’amertume du deuil. Nous sommes encore beaucoup et beaucoup trop choqué(e)s par la mort de Damien Schultz, pour avoir déjà le courage de vous expliquer quel être essentiel, génie du verbe et du comptoir, il fut.
Et on va avoir beaucoup de mal à faire de ce morceau qui pourtant se pose un peu là dans le genre, sur la même serviette humide que nous, un tube de l’été. Et pourtant c’est peut-être le plus bel hommage possible, un truc sur l’amour inconditionnel qu’inspirent certains, ou certaines. On peut, comme il est dit ici en conclusion, rigoler faussement de l’amour, l’on peut tout autant aussi et toujours s’y abandonner.
C’est extrait d’un disque probablement important qui sortira en octobre prochain, celui de Mim, metteur en sons de l’épatant Saint Guidon de Charlene Darling mais aussi le frère d’Èlg/Orgue Agnès, ancien complice de Damien Schultz.
Le disque s’appelle L’amour aux 1000 parfums. C’est aussi le nom de son label. On en reparlera pour sur. Joindre l’utile à l’agréable, le doux et l’amer. Bonsoir copain.


L’amour aux 1000 parfums, l’album de Mim, sortira à la rentrée chez a1000p.

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Selectorama : Bruno Piszczorowicz, auteur de « Kiss, paroles de fans » (Camion Blanc)

Kiss
Kiss sur la couverture du livre « Kiss, paroles de fans » de Bruno Pisczorowicz (Camion Blanc)

Au surlendemain d’un concert à Bercy, soit disant le dernier, où la présence de pas moins de deux membres de la rédaction de Section26 est encore très loin de faire débat, il m’est paru indispensable de proposer une sélection à Bruno Piszczorowicz, qui vient de publier au Camion Blanc un fort réjouissant recueil de paroles de fans du groupe new-yorkais. Continuer la lecture de « Selectorama : Bruno Piszczorowicz, auteur de « Kiss, paroles de fans » (Camion Blanc) »

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Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982)

Buck Dharma, Flat Out Alors ça va nous faire un petit lien fugace avec les heures les plus sombres de la RPM mais c’est suite à un post dont on n’ira pas vérifier l’ironie affective de Romain Guerret (Dondolo, Ex Aline, Ex Young Michelin) que je me suis penché sur cet improbable rogaton, soit disant et vérifié, seul album solo de l’armateur moustachu du Blue Öyster Cult, Buck « Dharma » Roeser. J’avais du voir la pochette, immanquable, à sa sortie dans une chronique probablement peu élogieuse d’Enfer Mag mais, bien qu’étant assez fasciné depuis par l’œuvre de ce Cult-là, (j’en ai d’autres à mon actif et à mon passif) au point d’aller les voir en excursion vers 2008 à la salle des fêtes de Leffrinckoucke (59) avec un songwriter brillant qui ne tient pas à être cité, je n’avais pas été bredin au point d’aller débusquer d’éventuelles saillies en solo.
Pour une ou deux, voire trois en étant bien magnanime, pépites oubliables de suite, cela vaut-il bien d’ailleurs de se donner l’insigne désagrément de se le fader, le seul album solo du Buck ? Vous n’êtes pas bien ?
Je vous garde le chef d’œuvre pour la fin, il y a trois morceaux avant, soyez surtout bien patients. Continuer la lecture de « Buck Dharma, Flat Out (Portrait, 1982) »