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C’était David Crosby (1941-2023)

David Crosby
David Crosby

Dans Harvest Time, le documentaire fourni en DVD avec la version du 50e anniversaire d’Harvest parue pour la Noël, il se joue une scène assez révélatrice. On y voit Neil Young avoir toutes les peines — certes relatives, en buvant des bières et en se marrant comme une baleine — à mettre une touche finale aux harmonies de Words avec Nash et Stills, alors que quelques temps auparavant, il y parvient presque sans peine aucune sur Alabama avec Nash et Crosby. Stills est là encore, et à trois ils ont la plus belle collection de sous-pulls au monde, avec un niveau de zouaverie paradoxalement revu à la baisse. En trois nuances un peu exagérées, Crosby trouve le ton juste pour les chœurs, civilise paradoxalement ce motet brutaliste : les autres n’ont plus qu’à se coller dessus. Mettre (tout) le monde à l’unisson par le seul fil de sa voix, comme par magie, peut-être était-ce là, bien au-delà de ses frasques, le plus grand talent de David Crosby. Et ce génie absolu à harmoniser les sons et les autres venait de loin. Et repartira plus loin encore, en devenant un véritable vétéran du chaos. Continuer la lecture de « C’était David Crosby (1941-2023) »

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La disparition – Crosby, Stills, Nash & Young, Akhenaton, Cédric Klapisch

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Crosby, Stills, Nash, and Young
De gauche à droite, David Crosby, Dallas Taylor, Neil Young, Stephen Stills, Graham Nash, et Greg Reeves / Photo : Jack Robinson

J’ai connu la rue de la République avant qu’elle soit lavée et sablée. C’était, à Marseille, un corridor crasseux, enrubanné du noir des pots d’échappement, dans lequel on s’aventurait sans vraie raison valable. Les putes cherchaient leur crack en plein jour et les mamies provençales soufflaient déjà avant de monter leur cent marches pour se rendre dans leur immense appartement qu’elles payaient une misère. Continuer la lecture de « La disparition – Crosby, Stills, Nash & Young, Akhenaton, Cédric Klapisch »

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Graham Nash

Graham Nash
Graham Nash / Photo : Amy Grantham

Parfois éclipsé par les talents conjugués de ses fameux collaborateurs, longtemps relégué au second – et même au quatrième – plan par les ombres portées des egos surdimensionnés de David Crosby, Stephen Stills ou Neil Young, Graham Nash semblait se contenter de ce statut de médiateur artistique, se consacrant presque exclusivement tout au long des années 2000 à entretenir le patrimoine de CSN. Pourtant, les publications consécutives d’une version française de sa passionnante autobiographie – Wild Tales, 2015 (traduite chez Le Mot et le Reste) – d’un nouvel album solo – This Path Tonight, 2016 –  puis, cette année d’une copieuse compilation rétrospective enrichie d’inédits – Over The Years… (chronique à lire ici) – sont venues nuancer ce tableau trop tranquille et trop lisse. C’est bien ce qui transparaissait de ces propos que nous avions recueillis il y a deux ans de cela, lors de l’étape parisienne d’une tournée solo mémorable. Septuagénaire fringant et compositeur toujours inspiré, l’ex-Hollies revisite dans cette interview, avec une liberté de ton toute neuve, une partie de son passé tout en tentant d’échafauder les perspectives d’un avenir moins collectif. Il en profitait également pour régler au passage le solde de quelques vieux comptes : un bilan sans concession qui apparaît au fil de ces quelques mots-clefs. Continuer la lecture de « Graham Nash »

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Graham Nash, Over The Years… (Rhino/Warner)

L’anecdote provient en ligne directe de l’un des éminents contributeurs de ce site. La scène se déroule dans les coulisses de l’Olympia en 2015, lors de la dernière excursion parisienne de Crosby, Stills & Nash.  Alors que ses deux comparses à la tuyauterie ravagée par les excès se contentent d’arroser leur after-show à l’eau minérale, le plus fringant des trois se paie allègrement leurs fioles en les narguant de toute la hauteur des quelques gin tonic qu’il peut, seul, s’autoriser à écluser sans craindre d’y laisser sa peau de septuagénaire. Elle résume assez bien les détours revanchards et ambivalents d’une très longue histoire qui s’étale désormais sur cinq décennies et que synthétise une fois de plus ce Best Of de Graham Nash. Continuer la lecture de « Graham Nash, Over The Years… (Rhino/Warner) »