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Musical Ecran 2020 : « A Dog Called Money » de Seamus Murphy avec PJ Harvey

Un film par jour pioché dans la programmation du festival de documentaires musicaux bordelais.

A Dog Called Money de Seamus Murphy
A Dog Called Money de Seamus Murphy

Musical Ecran 2020De l’amitié entre le photo-reporter Seamus Murphy et la singer-songwriter PJ Harvey, nous savions déjà qu’il en avait résulté un album de cette dernière (Let England Shake en 2011) mis en images par une série de courts films réalisés par ce dernier. Cet album ajoutait une corde inattendue à l’arc discographique de la mythique recluse du rock britannique qui, parmi les multiples masques souvent introspectifs égrenés au fil de sa solide carrière, nous offrait cette fois-ci un visage tourné vers une observation grave mais poétique du monde extérieur, sous la forme d’un portrait de l’Angleterre qu’on ne savait pas encore pré-Brexit. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2020 : « A Dog Called Money » de Seamus Murphy avec PJ Harvey »

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Cry Babies, Running In The Outer Space (In Fact !)

Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.

La power-pop – puisque c’est une fois encore d’elle et de ses évangiles dont il s’agit ici – n’a jamais eu très grosse cote, encore moins dans sa version originale, au beau pays du Yéyé. Prenez My Sharona de The Knack, par exemple : la France demeure à ce jour le seul pays où il aura fallu attendre 2004 et une adaptation façon grosse poilade de Michaël YounComme Des Connards – pour que le tube le plus universel du genre s’impose au sommet des charts. A défaut de pouvoir ici décrypter les fondements cachés de cet atavisme paillard, force est de constater qu’il n’y a que dans l’Hexagone où les très rares exemples de diffusion massive de cette forme musicale pourtant profondément accessible ont systématiquement dû emprunter les chemins dévoyés de la gauloiserie en VF. Continuer la lecture de « Cry Babies, Running In The Outer Space (In Fact !) »

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Èlg reprend “Something Big” par Jim O’Rourke (qui reprend Burt Bacharach) (inédit)

Portrait du musicien Èlg
« Soudain, un inconnu vous offre des fleurs ». Èlg / Photo : Hélène Bernard

Au jeu des costumes et des masques, Laurent Gérard a.k.a. Èlg est très fort. Preuve en est car, qu’il soit cavalier seul ou en bande organisée (par exemple au sein d’Orgue Agnès ou d’Opéra Mort), il sort depuis plusieurs années de son chapeau de magicien démons et merveilles, autrement dit des bandes-sons intrigantes et à géométrie variable qui ravissent les oreilles en mal de révélations soniques sous forme d’inattendu. Ici musique-de-film (courez voir Les Particules de Blaise Harrison sorti en 2019) ou là tête-de-radio (écoutez un peu pour voir les 10 épisodes d’Amiral Prose), il s’amuse à se laisser aller à l’onirisme le plus délirant, tout en cris ou en murmures, et bâtit un tout fait des bris de glace d’un espace-musique en ruines. Quoi de plus normal alors qu’il nous propose aujourd’hui d’écouter, tel un Dr. Frankenstein facétieux (le titre était initialement sorti sur une compilation du label Vilain chien), une reprise d’une reprise entre quatre z’yeux bleus chers à notre cœur. Sous les visages de Bacharach et d’O’Rourke donc, « j’avais envie d’y injecter un peu de robotisation sensuelle et quelques harmonies plus mélancoliques » — nous dit-il. Something big ? Eurêka !

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Section Sixteen #2 : Brigitte et Nicole, 9 et 13 ans

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Fairy Tail
L’Anime « Fairy Tail » (« C’est le blockbuster à la maison » dixit le père)

 

Logo : Gabrielle
Logo : Gabrielle

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la seconde mixtape de cette série qu’on espère la plus longue possible, concoctée par un duo de sœurs : Brigitte et Nicole, 9 et 13 ans.

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Sinaïve reprend « Move On Up » de Curtis Mayfield… et le transforme en « Mont Olympe » (inédit)

« Homme, es-tu capable d’être juste ?
C’est une femme qui t’en fait la question. »
Je ne sais pas si j’ai tout bien compris de l’idée derrière le terme de « craduction » qui m’a été soufflé par l’admirable traductrice Fanny Quément, avec qui nous échangions autour de la traduction de textes de chanson, anglo-saxonnes notamment. Il s’agirait de partir du texte d’origine et de ne pas en tenir compte ou si peu, tout simplement. Quand j’ai eu la possibilité de discuter tranquillement avec Calvin du groupe Sinaïve, nous avons devisé sur la possible édition d’une cassette qui verrait le groupuscule strasbourgeois s’aventurer sur le terrain de l’album de reprises. En toute confiance vis-à-vis de l’agilité du groupe (j’ai écrit tout le bien que je pensais deux à trois reprises dans Section 26, ici, ici, et ), je ne m’attendais pas à les voir s’aventurer sur le champ miné de l’adaptation, plus périlleux dans le sens où il s’agit de traduire dans sa langue des idées, un style, une musicalité. Évidemment, avec toujours un coup d’avance, j’aurais dû le deviner, Sinaïve a enregistré ce déroutant Move On Up de Curtis Mayfield qui ainsi « craduit » devient Mont Olympe, soit un savant essai, croisement fou entre l’agilité féline du tube du compositeur américain et un texte brûlant d’Olympe de Gouges, femme politique sous la Révolution Française, ce qui, vu d’ici, ne devait pas être une mince affaire : elle finit guillotinée, comme beaucoup. Admirable, comme tous les pas de côté du jeune groupe de Strasbourg, quartier gare, dont on est les premiers groupies. La suite des surprises, reprises, sur une petite cassette en cours de fabrication, dont on reparlera sans doute.

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Section Sixteen #1 : Gabrielle, 13 ans

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Girl In Red
Extrait du clip de Girl In Red, We Fell In Love In October.

Elles ou ils sont des filles de, des fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écriveent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la première mixtape de cette série qu’on espère la plus longue possible, concoctée par Gabrielle, 13 ans.

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Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg / Tabula Rasa EP (autoproduit)

Cet été, nous vous avons proposé de relire quelques articles consacrés à des coups de coeur de la rédaction. Celui-ci nous a particulièrement emballés, via notre antenne strasbourgeoise et l’ultra productif Renaud Sachet, à qui l’on doit aussi les publications Langue Pendue et Groupie. Trois, puis quatre vingtenaires ont sorti ce qui sera une collection de trois EP, dont le dernier sortira à la rentrée et en vinyle, cette fois, par l’entremise de nos amis de Buddy Records, et on l’éspère aussi les voir sur scène. Vous avez loupé les premières aventures soniques des brillants Sinaïve? Rewind.

Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduit)

Sinaïve« à tous ces enjeux mouvants qui ne m’arrêteront pas »

Il y a quelques jours à peine, j’ai eu la chance de (re)voir Sinaïve – trio strasbourgeois dont j’ai déjà fêté avec ferveur les deux premiers EP, ici et – dans les conditions optimales du lieu dont on ne peut dire le nom : son poussé à fort volume, ambiance apaisée, présence attentive et amicale du public, volutes de fumées non identifiées, verres de bière généreux. Durant une petite heure, Sinaïve a déroulé son psychédélisme empreint d’une froideur concentrée, portée par une rythmique robotique et implacable. Sur place, une rumeur persistante promettait un inédit du groupe, enregistré disait-on avec du matériel analogique, à base de cassette, et de matériel d’equalisation en guise de production rudimentaire. Le disque était là, tiré à 69 exemplaires numérotés pour l’occasion, dans sa pochette de carton brun anonyme – si ce n’est les adresses postales et internet du groupe tamponnées, un polaroid du trio, de dos, à genoux et les mains sur la tête (en écho à de marquantes images de l’actualité récente) et un dépliant en noir et blanc avec les paroles des sept nouveaux morceaux. Continuer la lecture de « Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg / Tabula Rasa EP (autoproduit) »

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Morning Dews

Depuis plus d’un an, ce couple de mélomanes poste chaque jour sur les réseaux la reprise d’une de ses chansons fétiches.

Morning Dews
Morning Dews (Richard Robert et Marguerite Martin)

Hier, nous avons publié dans notre série Cover la très belle version de Just One Kiss de The Cure par Richard Robert. Cette reprise n’est pas un acte isolé. Elle est le maillon d’une série débutée par son interprète il y a plus d’un an, un peu par hasard, beaucoup par nécessité. Alors qu’aujourd’hui une chaîne YouTube abrite toutes les relectures imaginées par Richard et / ou sa compagne Marguerite Martin, il était temps de présenter ce projet pas tout à fait comme les autres, avec les mots de son initiateur. Parole à Richard Robert, donc. 
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